PRIEST : Un prêtre bien étonnant

priestafficheDans la très longue série des films que je ne pensais vraiment pas aller voir à première vue, voici Priest. Ce genre de film présente un immense avantage. Il me fournit une idée toute faite pour l’introduction de ma critique, qui représente toujours le passage le plus délicat dans le processus d’écriture. Après tout roule tout seul…

La Terre a été ravagée par une guerre sans merci entre les hommes et les vampires. Ces derniers sont désormais confinés dans des « réserves », tandis que la plupart des humains vivent à l’abri derrière les hautes murailles de villes tentaculaires, où l’Eglise règne en maître. Cette dernière a dissous l’ordre des prêtres, une armée d’élite qui a joué un rôle décisif dans la victoire, mais dont la puissance constituait une menace pour cette autorité dictatoriale. Mais quand l’un d’entre eux apprend que sa nièce a été enlevée par des vampires, il souhaite reprendre du service, malgré l’interdiction de son ancienne hiérarchie, qui nie la possibilité qu’une telle choses ait pu arriver.

Bon, effectivement, en relisant le synopsis, ça sent quand même le gros gros navet à plein nez. Mais justement, c’est peut-être ça qui fait la plus grand force de Priest. Un film de série B à l’ancienne et qui s’assume pleinement. Aussi invraisemblable soit le scénario, il se déroule avec rythme et une étonnante conviction, qui va très vite entraîner celle du spectateur. Cette vision apocalyptique du futur, avec ces guerriers arborant une croix tatouée sur le front, aurait pu provoquer l’hilarité si elle avait sombré, ne serait-ce qu’un instant, dans l’auto-caricature involontaire. Mais le film reste toujours loin de cet écueil, grâce notamment à de vraies qualités cinématographiques quelque peu inattendues.

Priest s’ouvre par une séquence de cinéma d’animation, nous exposant la situation de départ, vraiment élégante et réussie. C’est à ce moment là que le spectateur commence à se dire qu’il ne va peut-être pas assister d’un autre acabit que celui qu’il s’imaginait. Et tout le reste du film sera sur cette lignée. Une photographie soignée, des effets visuels impeccables, des scènes d’action parfaitement exécutées, ni trop courtes, ni trop longues, des acteurs pleinement dans leur rôle. L’intrigue n’est pas incroyablement complexe, mais elle possède assez de consistance pour maintenir l’intérêt du spectateur de bout en bout. Le film est court, un peu moins d’une heure et demi, et c’est bien là la preuve que rien de superflu ne vient parasiter le cours d’une histoire dans laquelle on finit par rentrer bien plus profondément qu’attendu.

Priest est aussi bien plus riche en références cinématographiques que ce qui était imaginable au premier abord. Si l’univers apocalyptique et la présence de vampires auraient pu en faire un clone des sagas Underwold ou Blade (relativement cultes, mais assez moyennes de mon point de vue), c’est au final à un western des plus classiques qu’il ressemble le plus. L’hommage à Il Etait une Fois dans l’Ouest est évident et apporte une touche finale à ce mélange des genres savoureux.

priestLe casting est un des points forts de Priest. Pas de tête d’affiche spectaculaire, mais un certain nombre de valeurs sûres du cinéma hollywoodien. Paul Bettany plutôt habitué au second rôle tient cette fois le premier. Evidemment, ce n’est pas non plus un grand rôle shakespearien, mais il arrive à donner de la crédibilité à un personnage qui, avec sa croix tatoué sur son front, aurait pu facilement faire rire. Face à lui, Karl Urban est lui aussi convaincant, comme à chacune de ses sorties de plus en plus nombreuses depuis ses débuts en Eomer dans le Seigneur des Anneaux. Maggie Q n’est pas l’actrice du siècle, mais elle apporte une vraie touche de charme à ce monde un peu glauque. Enfin, c’est un vrai plaisir de voir apparaître Brad Dourif, excellent acteur trop peu utilisé, que l’on avait lui aussi découvert dans le Seigneur des Anneaux et surtout dans la série Deadwood.

Legion, le premier film de Scott Charles Stewart avait fait rire le monde entier. Il en a visiblement tiré les leçons en signant avec Priest un film ni génial, ni révolutionnaire, mais néanmoins surprenant par les qualités affichées dans tous les aspects techniques et artistiques.

Fiche technique :
Réalisation : Scott Charles Stewart
Scénario : Cory Goodman et Min-Woo Hyung
Production : Josh Bratman et Michael De Luca
Musique : Christopher Young
Costumes : Ha Nguyen
Genre : science-fiction, action
Pays : États-Unis
Budget : 60 millions $
Durée : 87 minutes

Casting :
Paul Bettany : Le prêtre
Karl Urban : Chapeau Noir
Cam Gigandet : Hicks
Maggie Q : la prêtresse
Lily Collins : Lucy Pace
Brad Dourif : le vendeur ambulant
Stephen Moyer : Owen Pace
Christopher Plummer : Monseigneur Orelas
Alan Dale : Monseigneur Chamberlain
Mädchen Amick : Shannon Pace

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