L’HERITAGE, TOME 3 : BRISINGR (Christopher Paolini) : Bonne frustration

brisingrParfois la joie vous attend au détour d’un rayon d’un supermarché, lorsque vous venez acheter du jambon avec votre copine (j’ai une vie passionnante!) et que, en allant vers les caisses, vous apercevez déjà en livre de poche un bouquin que vous ne pensiez pas trouver dans ce format avant longtemps. Comme quoi, le bonheur tient à rien parfois. Ce fut donc mon cas en découvrant le troisième tome de l’Héritage, intitulé Brisingr.

Eragon est encore sous le choc de son duel avec Murtagh, qu’il pensait mort et qui a finalement rejoint les rangs de l’armée de Galbatorix (oui, je sais, le nom est ridicule, mais bon, l’auteur n’a sûrement jamais lu Asterix). Dépossédé de son épée Zar’roc, il tient néanmoins à tenir sa promesse faite à son cousin de l’aider à délivrer sa financée des griffes des terribles Ra’zacks et venger par la même occasion la mort de son oncle. Mais alors que la guerre se répand un peu partout, le jeune dragonnier sait qu’il lui faudra retourner auprès des elfes compléter sa formation.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit mea culpa. Lors de ma critique de deuxième tome de l’Héritage, l’Aîné, j’ai commis quelques petites erreurs. Déjà, le héros de cette saga s’appelle bien Eragon, et non Eragorn comme je n’ai cessé de l’appelé. Il reste assez évident que ce nom est inspiré d’Aragorn du Seigneur des Anneaux pour ne pas en remettre une couche. Ensuite, j’ai parlé de trilogie, alors qu’au final, le saga s’étendra sur quatre tomes. L’Héritage, tome 3, Brisingr ne met donc pas fin à cette histoire et l’attente du dénouement risque d’être encore longue, vu que le roman n’est pas encore paru aux Etats-Unis (c’est prévu pour le 8 novembre 2011). Alors d’ici qu’il sorte en poche en France…

La question que l’on se pose à la lecture de l’Héritage, tome 3, Brisingr est de savoir si ce passage à une tétralogie était vraiment indispensable. Car, en effet, l’intrigue avant assez peu dans ce tome, malgré ses plus de 800 pages. Il était certainement possible de conclure dès maintenant en proposant un récit aussi dense que dans le premier tome, Eragon. Mais d’un autre côté, quand un voyage littéraire est agréable, pourquoi ne pas s’attarder un peu et prendre le temps de découvrir un peu plus en détail un monde totalement imaginaire ?

Brisingr est donc quelque peu frustrant, mais il s’agit là de bonne frustration. On se situe sur un rythme plus proche de la série télévisée que celui d’un long métrage. Mais on y est désormais totalement habitué et on apprécie même cette lenteur. Surtout qu’il est loin de ne rien se passer, bien au contraire, simplement les évènements ne sont pas forcément tous cruciaux pour l’avancée de l’intrigue principale. La part faite aux descriptions au sens large est incontestablement plus importante, mais sans jamais alourdir le style.

Christopher Paolini publia le premier tome tout juste âgé de 19 ans, celui-là à 25 ans. Et on sent bien que l’auteur a bien mûri entre temps. D’ailleurs, ce ralentissement du rythme de narration montre une plus grande maîtrise, un impatience et une naïveté moins marquées. Mais le charme est toujours là et l’univers crée toujours aussi séduisant. Brisingr a peu de chance de décevoir ceux qui ont déjà apprécié le début de la saga. On retrouve toujours cet enthousiaste de l’auteur à puiser dans ses sources d’inspirations, quitte à ce que les emprunts soient parfois extrêmement visibles. On peut noter cependant une légère prise de distance, même si certains éléments continuent de rappeler très clairement le Seigneur des Anneaux.

L’Héritage, tome 3, Brisingr ne peut évidemment se lire sans ses deux prédécesseurs. Il réussit néanmoins à en être digne et à nous faire trépigner d’impatience jusqu’au dénouement.

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