UN AMOUR DE JEUNESSE : Un amour que l’on n’oublie pas

unamourdejeunesseaffichePour introduire cette critique, je tiens à remercier une jeune fille. J’ignore tout d’elle, qui elle est, même son nom. Je crois qu’elle est assez jolie, même si je n’ai pas bien vu dans le noir. Elle ne lira sûrement jamais ces lignes, mais elle m’a épargné une expérience assez pénible, que j’ai déjà vécu et que je m’abstiendrais volontiers de revivre. En effet, en arrivant quelques secondes avant le début du générique, elle a empêché de voir Un Amour de Jeunesse en séance totalement privée. Pour une première semaine d’exploitation, même à 22h, ce n’est pas très encourageant quant au succès commercial de ce film. Et c’est bien dommage…

Camille a 15 ans et est folle amoureuse de Sullivan. Il est l’homme de sa vie et elle ne peut imaginer son existence sans lui. Alors, le jour où il part passer un an en Amérique du Sud, son univers s’écroule et rien ne semble pouvoir la consoler.

Un Amour de Jeunesse est donc un film sur le premier amour. Un amour qui marque à jamais (ou pas en fait, mais on va faire comme si, histoire de ne pas ruiner mon argumentation) à un âge où tout nous semble devoir être définitif. Ce n’est que plus tard que l’on apprendra que le temps guérit de tout et que rares sont les existences où l’on aime pas plusieurs fois. Ce film nous parle de tout ça, un sujet universel et immortel, traité ici avec beaucoup d’intelligence et d’émotion.

D’abord, je tiens à exprimer mon plaisir de voir un film parler de l’adolescence, sans en faire une caricature ridicule. Les jeunes de cet âge restent des êtres humains à part entière, ce que beaucoup de réalisateurs semblent oublier. Bon des fois, il est vrai, quand on en voit dans le métro, on se pose des questions, mais là n’est pas la question. Le personnage de Camille est parfaitement posé, avec la fragilité et le caractère entier qui caractérise cet âge. Mais, ses sentiments ressemblent à ceux que l’on a tous ressentis un jour ou l’autre et auxquels on peut donc s’identifier quelque soit son âge.

Un Amour de Jeunesse n’est pas que le portrait d’une jeune fille qui se construit. Le film nous amènera au fil des années à suivre son parcours et la manière dont il est marqué par ce premier amour. Il possède un vrai fil rouge narratif qui emmène vraiment les personnages d’un point A à un point B. Son évolution se fait à travers les évènements qu’elle traverse et l’intérêt du spectateur est maintenu car on ignore où l’histoire va bien pouvoir nous mener. Car jamais elle n’est cousue de fil blanc et même si elle traverse des épreuves qui nous rappellent celles que l’on a nous-même vécues, on ne sait jamais comment tout cela va se terminer.

unamourdejeunesseUn Amour de Jeunesse souffre par contre d’un léger manque de rythme, surtout dans sa première partie. C’est le passage le moins surprenant, du moins si on a lu le synopsis avant d’y aller, et il est vrai qu’il s’étire un peu en longueur. Cela fait craindre un film largement trop contemplatif. Comme évoqué plus haut, la suite est nettement plus riches en évènements, mais il faut admettre que tout cela n’est jamais raconté sur un rythme échevelé.

Mais le plus grand défaut de Un Amour de Jeunesse s’appelle Sébastien Urzendowsky. Je n’aime pas casser du sucre sur le dos des acteurs, mais là, je ne vois pas comment je pourrais défendre une prestation aussi poussive. Toutes ses répliques sont prononcées sur un ton qui sonne terriblement faux et ne contribue pas à compenser son absence totale de charisme. Du coup, on a bien du mal à comprendre comment cette jeune fille peut être aussi amoureuse de lui. Heureusement, à l’inverse, Lola Creton est la véritable révélation d’un film où elle fait étalage d’une sensibilité assez bluffante pour une actrice de son âge. Ne doutons pas que nous la reverrons bientôt.

Un Amour de Jeunesse est très beau film d’une profondeur remarquable, mais d’une forme pas tout à fait à la hauteur de l’émotion véhiculée par l’histoire.

Fiche technique :
Production : Les Films Pelléas, Razor Film, Arte France Cinéma
Distribution : Les films du Losange
Réalisation : Mia Hansen-Love
Scénario : Mia Hansen-Love
Montage : Marion monnier
Photo : Stéphane Fontaine
Décors : Mathieu Menut, Charlotte de Cadeville
Costumes : Bethsabée Dreyfus
Durée : 110 mn

Casting :
Lola Creton : Camille
Sébastien Urzendowsky : Sullivan
Magne Havard Brekke : Lorenz
Valérie Bonneton : la mère de Camille
Serge Renko : le père de Camille
Özay Fecht : la mère de Sullivan

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