THOMAS VOECKLER ET LES MEDIOCRES

thomasvoecklerThomas Voeckler ne gagnera certainement pas le Tour de France. Mais cette hypothèse totalement farfelue il y a encore quelques jours a désormais quitté le monde de la science-fiction pour celui de l’improbable, mais pas impossible. La manière dont il a défendu son Maillot Jaune aujourd’hui lors de la grande étape pyrénéenne a épaté le monde du cyclisme, mais très certainement aussi le principal intéressé, qui ne s’imaginait pas suivre aussi facilement tous les meilleurs en haute montagne.

On le savait avant même le début de la Grande Boucle, mais Thomas Voeckler est dans la forme de sa vie. Son début de saison a été marqué par de très nombreuses victoires. Mais jamais on ne le considérait comme pouvant jouer un rôle pour le classement général. Mais voilà, son tempérament d’attaquant l’a conduit à dépasser tous ses objectifs. Si l’adage « seuls qui n’essayent pas sont sûrs d’échouer » peut tenir du lieu commun, Thomas Voeckler l’illustre pourtant à la perfection.

Le coureur français est l’héritier des grands attaquants d’hier. On pensait que la race s’était éteinte avec notre Jacky Durand national. D’ailleurs, le parallèle entre les deux est immédiat, les deux sachant compenser des moyens physiques pas forcément exceptionnels par un tempérament offensif, un courage sans faille et une intelligence rare dans le peloton. Jamais une course cycliste ne se gagne qu’avec la tête, les jambes jouent forcément, mais un peu de matière grise peut parfois faire la différence.

Le panache et la volonté de Thomas Voeckler tranche avec la médiocrité de l’esprit de ses principaux adversaires. Peut-être que le Tour sourira cette année enfin à Cadel Evans, l’homme qui n’attaque jamais. S’il était animé ne serait-ce que du dixième de l’esprit offensif du coureur de l’équipe Europcar, il y aurait longtemps qu’il aurait déjà été victorieux à Paris. Et que dire des frères Schleck qui courent les mains sur les freins. Leurs attaques d’une timidité maladive ne sont pas près de les conduire aux rêves de gloire tant espérés. Quant à Contador, il semble faire ce qu’il peut avec ses moyens actuels. Lui sait attaquer quand il le faut et ses adversaires ont tort de le laisser reprendre un peu plus de force chaque jour.

Ce Tour de France est enthousiasmant grâce à Voeckler et désespérant par la médiocrité de ses adversaires. Il est probable que la médiocrité finira par l’emporter. Et injustice sera alors faite !

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