BAD TEACHER : L’éducation n’est plus ce qu’elle était

badteacherafficheLe rapport professeur-élève est un sujet inépuisable d’inspiration pour le 7ème art. Il faut dire qu’il peut être traité sous bien des points de vue, du plus sérieux au plus léger, du drame à la comédie bien lourde. Bad Teacher se situe plutôt dans cette dernière catégorie. Mais si l’humour reste très premier degré, il fonctionne assez bien pour nous faire passer un très agréable moment et nous procurer quelques fous rires.

Elizabeth n’est pas vraiment la prof idéale, puisqu’elle ne se préoccupe guère d’apprendre quoique ce soit à ses élèves. Mais qu’importe puisqu’elle quitte son job pour épouser le riche héritier qu’elle a dégotté. Sauf que ce dernier vient enfin de réaliser qu’elle n’en veut qu’à son argent et décide d’annuler le mariage. Elle se retrouve donc obligée de reprendre son poste à la prochaine rentrée, avec une nouvelle obsession…non pas la réussite de ses élèves, mais trouver 10 000 dollars pour se faire payer une nouvelle poitrine et retrouver un homme susceptible de l’entretenir.

Bad Teacher repose sur un ressort comique assez simple et classique, mais plutôt efficace. Elizabeth emploie des trésors d’imagination non pas dans sa pédagogie, mais pour passer l’année sans que ni ses élèves, ni les parents, ni sa hiérarchie ne trouvent à redire à son absence totale d’attention envers les chères têtes blondes auxquelles elle est censée enseigner la littérature. C’est un peu les Sous-doués, mais à l’envers. L’humour flirte parfois avec le pipi-caca et ne brille jamais par une subtilité excessive. Bref, on pouvait vraiment craindre que ça ne vole vraiment pas haut et que cela se révèle au final beaucoup plus drôle que lourd.

Mais ce qui sauve Bad Teacher, c’est son côté politiquement incorrect. Evidemment, le personnage va évoluer vers une certaine forme de rédemption. Cependant, le message n’est pas aussi basique et moraliste que beaucoup de productions hollywoodiennes de ce type. Là encore, ce n’est pas particulièrement subtil, mais n’est pas totalement dénué d’intelligence et égratigne vraiment certaines valeurs morales américaines. Le tout cherche beaucoup plus à faire rire que réfléchir, mais ce mélange nous permet d’apprécier, sans trop culpabiliser, même les gags les plus lourds.

badteacherBad Teacher ne fonctionnerait pas aussi bien s’il ne possédait pas quelques autres qualités. Le rythme notamment est constant. Si les gags ne s’enchaînent pas avec une frénésie absolue, on ne déplore jamais de réels temps morts dans ce film. Tous les personnages sont aussi très réussis, à la fois énervants et attachants. Là encore, le scénario échappe à un manichéisme qui aurait pu le rendre totalement insupportable. Les mauvais, mais aussi les trop bons profs en prennent pour leur grade et la morale de cette histoire ne se révèle certainement pas être un chant à la gloire du travail et de l’assiduité monastique.

Bad Teacher repose aussi très largement sur le talent de Cameron Diaz. Cette dernière prouve une nouvelle fois qu’elle est particulièrement à l’aise dans ce genre de comédies, même si on est loin ici du côté culte d’un Mary à Tout Prix. Le plus important est qu’elle semble réellement s’amuser dans son rôle et ce, de manière particulièrement communicative. A ses côtés, Justin Timberlake, Lucy Punch, Jason Segel, que les fans de How I Met Your Mother seront heureux de voir sur grand écran, complètent agréablement cette belle brochette d’acteurs enthousiastes.

Au final, Bad Teacher ne constitue certainement pas la comédie de l’année, mais fait assez rire, malgré quelques faiblesses, pour que l’on ne boude pas totalement son plaisir.

Fiche technique :
Production : Mosaic Media Group, Columbia pictures
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Réalisation : Jake Kasdan
Scénario : Gene Stupnitsky, Lee Eisenberg
Montage : Tara Timpone
Photo : Alar Kivilo
Décors : Jefferson Sage
Musique : Michael Andrews
Durée : 93 min

Casting :
Cameron Diaz : Elizabeth Halsey
Justin Timberlake : Scott Delacorte
Lucy Punch : Amy Squirrel
John Michael Higgins : Le principal Wally Snur
Jason Segel : Russell Gettis
Phyllis Smith : Lynn

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *