LES CONTES DE LA NUIT : Livre de contes animé

lescontesdelanuitafficheMichel Ocelot perpétue aujourd’hui une longue tradition d’un cinéma d’animation hexagonal particulièrement créatif et original. Il est pour ainsi dire le successeur de Paul Grimault, le créateur du Roi et l’Oiseau. Tous deux ont su puiser dans les contes et légendes traditionnels pour en tirer des histoires modernes et surprenantes. S’inspirer ne veut pas forcément dire imiter ou répéter. Les Contes de la Nuit sont là pour le prouver.

Une fois la nuit tombée, un homme, un jeune garçon et une jeune fille s’amusent à revisiter les contes du monde entier et s’en inspirent pour interpréter des petites scénettes, réinventant des histoires à la fois typiques et universelles.

Les Contes de la Nuit ne constituent pas l’œuvre la plus marquante de Michel Ocelot. Cependant, elle saura charmer un public large, de 7 à 77 ans comme l’on dit. Comme pour beaucoup de contes traditionnels, il y a toujours plusieurs niveaux d’interprétation à chacune des courtes histoires racontées dans ce film. Les plus jeunes prendront tout au premier degré et y verront un livre de contes animés, comme ceux qui ont bercé notre jeunesse sur papier glacé. Personnellement, j’y ai retrouvé le plaisir que j’éprouvais petit en feuilletant une collection de beaux livres de contes du monde entier qui ornait notre bibliothèque.

Les adultes prendront la mesure de l’ironie et du second degré qui habitent ces contes… mais en mesureront aussi paradoxalement les limites. Par rapport aux œuvres précédentes de Michel Ocelot, notamment Kirikou, ces Contes de la Nuit n’ont pas la même portée et reste tout de même plus basiques, même si ce terme n’a pas forcément ici une valeur péjorative. Simplement, cela ne permet pas de dépasser le stade de la simple sympathie nostalgique pour ce film qui constitue un divertissement intelligent, mais essentiellement à l’adresse des plus petits.

On appréciera tout de même la volonté de nous faire découvrir différents folklores. En effet, on voyagera des Antilles au Tibet, en passant par l’Afrique et l’Amérique du Sud. A chaque fois, Michel Ocelot nous livre décors et costumes en rapport avec le contexte. Cependant, cela reste toujours épuré. Nous sommes censés assister à des pièces de théâtre, les éléments graphiques gardent donc toujours une certaine sobriété. Les personnages sont le plus souvent représentés en ombre chinoise, ce qui rappellera Princes et Princesses, mais aussi , aux gens de ma génération, la Princesse Insensible, qui agrémentait nos après-midi devant Récréa 2. Cela tranche vraiment avec l’exubérance technique des films d’animation actuelle et cela est sûrement volontaire. Cela déplaira sûrement à certains enfants, qui vous réclameront très vite un Cars 2, mais cela peut permettre aussi de vraiment se concentrer sur les différentes histoires.

lescontesdelanuitComme tous films à sketchs, les Contes de la Nuit est quelque peu inégal. La scénette la plus intéressante est à mes yeux celle qui se déroule au Tibet. C’est de loin la plus riche et la plus complexe et elle laissera peut-être assez dubitatif les plus petits. Après, chacun aura ses préférences selon la sensibilité qu’il porte aux différentes cultures qui habitent chacune de ces histoires. On a chacun son conte préféré dans un livre d’histoire et ce film n’échappe pas à la règle. Evidemment, il faudrait savoir conserver au moins une partie de son âme d’enfant pour les apprécier pleinement et ne pas en rire bêtement.

Au final les Contes de la Nuit laisse sur une impression moyenne si on se réfère au reste de l’œuvre de Michel Ocelot. Mais cela n’est pas faire justice à un film familial riche, original et intelligent.

Fiche technique :
Production : Nord-Ouest Films, Studio O, Studio Canal
Distribution : Studio Canal
Réalisation : Michel Ocelot
Scénario : Michel Ocelot
Montage : Patrick Ducruet
Décors : Anne Lise Koehler, Christel Boyer, Simon Lacalmontie
Son : Séverin Favriau
Musique : Christian Maire
Effets spéciaux : Rodolphe Chabrier
Durée : 84 mn

Casting :
Julien Beramis : voix
Marine Griset : voix
Michel Elias : voix
Olivier Claverie : voix

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