CASIORA : Un début sans fin

casioraJ’ai quelque peu hésité à écrire cet avis sur ce roman de science-fiction dénommé Casiora. Non pas qu’il soit particulièrement mauvais, mais simplement il constitue la première partie d’une trilogie qui n’a pas de fin. En effet, un deuxième tome a été publié, mais jamais le troisième. Et il ne semble y avoir plus aucune trace de l’auteur, puisqu’elle n’a rien publié d’autre et est totalement absente du net. En attendant, il reste un roman sympathique, à défaut d’être génial.

La guerre fait rage dans la galaxie de Deir-Caer. Les troupes bexanes viennent de détruire au prix de lourdes pertes une forteresse tenue par les forces Libertaires. A leur tête, le commandant Heerto qui va se révéler être en fait un agent au service de l’Empire. Mais pourquoi alors avoir conduit les troupes de ses ennemis à la victoire ?

Casiora est un roman qui compte de multiples intrigues parallèles que le récit finira par relier entre elles. La forme de ce roman est donc extrêmement classique, tout comme les personnages : un guerrier expérimenté bourru, une jeune fille embarquée dans l’aventure sans avoir rien demander, un homme dangereux dont la tête a été mise à prix, une mystérieuse femme échappée d’un monastère, un agent des services de renseignements… Tout ce beau monde est à la recherche d’un mystérieux objet qui peut changer la destinée de l’univers. Bref rien de bien original.

Casiora recycle donc bien plus qu’il invente. Il le fait cependant plutôt bien et on prend plaisir à suivre cette histoire (en oubliant que l’on en connaîtra jamais la fin…). On a fait mieux, mais le récit est assez agréable pour qu’on parcourt ce livre sans le regretter. Les personnages sont plutôt attachants, à défaut d’être inoubliables.

La plus grande qualité de l’intrigue réside dans sa capacité à entretenir une interrogation constante chez le lecteur. Les mystères se dévoilent peu à peu, mais jamais complètement. On voit bien que ce premier tome était surtout là pour mettre les éléments en place. On apprend beaucoup de choses, mais on reste sur l’impression constante que le vif du sujet est sur le point de commencer. Bon, il faudra bien que le récit finisse un jour par passer la seconde. Et si c’était prévu pour le troisième tome… Enfin, on n’en est pas encore là.

Casiora est très riche, mais a le mérite de ne pas avoir fait naître toutes les intrigues parallèles d’emblée. Le récit donne le temps au lecteur de bien situer qui sont les personnages, avant d’introduire de nouveaux protagonistes, de nouveaux lieux, de nouveaux enjeux. On ne se sent donc jamais perdu et c’est une qualité à souligner dans ce genre de littérature.

La plume de Juliette Ninet n’est certes pas exceptionnelle, mais Casiora n’est pas plus mal écrit que beaucoup d’autres publications. Je ne sais pas exactement ce qui l’a conduit à ne pas persévérer dans cette voie (il est possible que l’on ne lui ait pas trop laissé le choix), mais elle fait preuve ici d’assez d’imagination et de clarté dans le récit pour prendre plaisir à lire ce roman.

Comme je suis un peu masochiste, j’ai commandé le second tome. Enfin à 4 euros en occasion, je ne me suis pas vraiment ruiné. J’en viendrai presque à espérer qu’il soit franchement mauvais (j’ai pu lire une critique désastreuse sur le net) pour m’éviter de trop regretter l’absence du tome final. Vue les dates de parution, 2002 et 2003, il est peu probable qu’il n’arrive jamais, mais qui sait.

J’ai donc plutôt aimé ce Casiora. Mais il ne serait pas très sympa d’en conseiller la lecture, sauf pour les grands masochistes.

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