COWBOYS ET ENVAHISSEURS : L’alien se conjugue aussi au passé

cowboysenvahisseursafficheLorsque les petits hommes verts décident de débarquer sur notre bonne Planète Bleue, ils dont deux mauvaises habitudes. Déjà, il faut toujours qu’ils larguent les amarres aux Etats-Unis. Pourtant, ce pays occupe un pourcentage somme toute modéré des terres émergées. Peut-être que c’est l’odeur de junk-food qui les attire. Deuxièmement, ils débarquent toujours à notre époque ou, à la grande rigueur, dans le futur, mais jamais dans le passé. Vous me direz, s’ils étaient venus dans le passé, on serait déjà au courant. Mais Cowboys et Envahisseurs nous prouve que ce n’est pas forcément le cas.

Un beau jour de 1873, en plein Arizona, un homme se réveille, un peu sonné, sans se rappeler qui il est et ce qu’il fait là. Il découvre surtout très vite qu’il possède un étrange bracelet au poignet gauche et qu’il sait visiblement très bien se battre. Arrivé en ville, il apprend qu’il s’appelle Jake Lonergan et que sa tête est mise à prix. Mais au moment où le marshall local l’embarque, la ville est attaquée par d’étranges engins volants.

Faire combattre des aliens par des cowboys, voilà un pitch qui ne semble pas constituer l’idée du siècle à première vue. Mais en y repensant, on se demande comment on n’y a pas pensé avant. En fait, on a du mal à comprendre comment l’idée de l’invasion extra-terrestre pourtant maintes et maintes fois mise en scène a pu être traitée d’une manière aussi uniforme. Bon, cela peut s’expliquer par le fait que débarquer d’une autre galaxie exige un niveau technologique plutôt élevé et que l’humanité a donc intérêt à être au top pour que sa victoire semble un minimum crédible… Mais Cowboys et Envahisseurs nous démontre que cela n’avait rien d’obligatoire.

Soyons clair, Cowboys et Envahisseurs n’est pas le film de l’année, mais concoure plutôt dans la catégorie sympathique série B. Cependant, il se révèle être un divertissement efficace et très agréable à suivre. On pourra lui reprocher un manque d’imagination au-delà de l’idée de départ et certaines longueurs, ce qui nous fait penser que ce film n’est peut-être pas aussi génialement jouissif qu’il aurait pu l’être. Mais enfin dire qu’on s’y ennuie serait mentir et il fait passer un très bon moment au spectateur. Cela reste quand même le principal. On ne lui en demandait pas forcément plus.

cowboysenvahisseursCowboys et Envahisseurs met en scène une jolie galerie de antihéros. Là encore, on ne crie pas au génie. On a connu mieux dans le genre. Mais on y retrouve du coup un esprit western de la grande époque, peuplé d’archétypes. Le film s’amuse à détourner les poncifs du genre pour les recycler dans une aventure que John Ford n’aurait sûrement pas imaginée. On peut toujours reprocher au film de ne pas tout à fait aller au bout de l’idée, mais cela ne gâche vraiment pas le plaisir, alors inutile de s’y attarder.

Cowboys et Envahisseurs met à l’affiche deux acteurs qui se trouvent ici parfaitement dans leur élément. Harrison Ford n’avait pas été aussi convaincant depuis bien longtemps. En tout cas, il l’est bien plus que dans le dernier Indiana Jones. Daniel Craig est lui aussi très à l’aise, plus que dans le costume trop bien repassé de James Bond à mon goût. Il est décidément plus bandit de grand chemin que gentleman. Enfin, il fallait bien une belle jeune femme en détresse. Elle est ici interprété par la sublime Olivia Wilde, vue sur petit écran dans Docteur House et sur grand écran dans Tron, l’Héritage.

Au final, Cowboys et Envahisseurs conclut plutôt bien cet été de blockbusters. On est peut-être passé à côté d’un vrai chef d’œuvre, mais on a là tout de même un divertissement très plaisant à suivre.

Fiche technique :
Production : Fairview Entertainment, K/O Paper Products, Platinum Studios, Imagine, DreamWorks Pictures
Distribution : Paramount Pictures France
Réalisation : Jon Favreau
Scénario : Damon Lindelof, Alex Kurtzman, Roberto Orci, Mark Fergus, Hawk Ostby, d’après le roman graphique de Scott M. Rosenberg
Montage : Dan Lebental, Jim May
Photo : Matthew Libatique
Décors : Scott Chambliss
Musique : Harry Gregson-Williams
Durée : 117 mn

Casting :
Daniel Craig : Jake Lonergan
Harrison Ford : Col. Woodrow Dolarhyde
Olivia Wilde : Ella Swenson
Sam Rockwell : Doc
Paul Dano : Percy Dolarhyde
Clancy Brown : Meacham
Keith Carradine : Sheriff John Taggart

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