CRAZY, STUPID, LOVE : Pas très crazy

crazystupidloveafficheIl existe une légère variante aux comédies romantiques classiques, où l’on voit deux beaux et jeunes gens tomber amoureux l’un de l’autre, après avoir affronté maintes et maintes péripéties. En effet, on peut aussi tomber sur des films qui se focalisent sur un couple qui bat de l’aile et qui, à la fin, retombe amoureux comme au premier jour. On avait eu ainsi droit cette année au plutôt réussi Bon à Tirer. Dans la même lignée, voici Crazy, Stupid, Love, pour un résultat malheureusement plutôt décevant.

Carl Weaver voit son monde s’écrouler le jour où sa femme, qu’il a rencontré au lycée, lui annonce qu’elle veut divorcer, après l’avoir trompé avec un collègue. Fataliste face à cette nouvelle, il se laisse aller à la déprime. Jusqu’au jour où le jeune et beau Jacob Palmer, serial-tombeur irrésistible, décide de le prendre sous son aile pou lui faire retrouver sa virilité et son potentiel de séduction.

Crazy, Stupid, Love possède bien des qualités. De vraies trouvailles, quelques scènes savoureuses provoquant de vrais éclats de rire et des personnages particulièrement réussis et attachants. Malheureusement, tout cela est dilué dans près de deux heures de film, un format bien trop long pour une histoire dont on sait pertinemment comment elle va finir. Du coup, par manque d’intensité, on a bien du mal à entrer dans cette histoire. Beaucoup plus condensé, ce film aurait été beaucoup plus réussi, à défaut d’être génial.

Crazy, Stupid, Love nous présente trois histoires d’amour en parallèle. Les deux histoires adultes fonctionnent plutôt bien et on apprécie vraiment la compagnie des personnages. La troisième est plus bancale. Pour une fois, l’adolescence n’est pas trop caricaturée, mais on n’y croit pas vraiment et on a plutôt envie de baffer le jeune garçon pour lui demander d’arrêter d’être aussi lourd avec la fille qu’il convoite.

Mais le plus gênant, c’est peut-être de voir que ces trois histoires plutôt différentes arrivent à peu près à la même conclusion, nous expliquant que l’amour au final, c’est quand même formidable et finit toujours par plus ou moins triompher. N’importe quel être humain sait pertinemment que cela n’est pas vrai. Certes, le cinéma, et en particulier les comédies romantiques, sont là pour nous faire rêver, mais trois fois d’un coup, c’est un peu trop et rend du coup le propos définitivement inintéressant. Pourtant ce qui précède est encore une fois relativement bien traité (au moins sur le fond). Dommage de ne pas avoir pris un peu plus de risque avec un dénouement moins conventionnel et attendu.

crazystupidloveL’ensemble du casting ne s’en sort pas trop mal et il serait bien sévère de lui reprocher la moindre part dans le manque de rythme général de Crazy, Stupid, Love. C’est surtout du côté des hommes qu’il brille le plus. Steve Carell et Ryan Gosling forment un duo vraiment attachant et convaincant. Ils interprètent deux personnages diamétralement opposés, sans jamais pourtant sombrer dans la caricature ou en faire trop. Ils en ont pourtant maintes fois l’occasion. Du côté des femmes, Julianne Moore capitalise sur son talent naturel et c’est largement suffisant quand on est une telle actrice. De toute façon, le rôle ne se prêtait pas vraiment à la performance inoubliable. Par contre, Emma Stone apporte une vraie touche de fraîcheur et on peut regretter que son personnage soit quelque peu sous-exploité. Quant aux deux adolescents, on ne parierait pas toute sa fortune sur une brillante future carrière.

Au final, Crazy, Stupid, Love est un film plutôt raté, incapable d’exploiter ses qualités et ses bonnes trouvailles, en les noyant dans des longueurs qui aboutissent à un dénouement totalement attendu.

Fiche technique :
Production : Carousel productions
Distribution : Warner Bros Entertainment France
Réalisation : Glenn Ficarra, John Requa
Scénario : Dan Fogelman
Montage : Lee Haxall
Photo : Andrew Dunn
Décors : William Arnold
Musique : Cristophe Beck, Nick Urata
Effets spéciaux : Gravity
Costumes : Dayna Pink
Durée : 118 mn

Casting :
Steve Carell : Cal
Ryan Gosling : Jacob
Julianne Moore : Emily
Emma Stone : Hannah
Analeigh Tipton : Jessica
Marisa Tomei : Kate
Kevin Bacon : David Lindhagen

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