RETOUR AUX TRADITIONS

finalecoupedumonderugbyCe n’est parce que j’ai mis une semaine à m’en remettre, mais bien par manque de temps, que ne vous livre qu’aujourd’hui ce billet sur ce qui restera un moment historique du sport français. Quoiqu’il faut bien admettre que la déception perdure encore après tout ce temps, tant le XV de France a semblé tout prêt de devenir Champion du Monde. Cela s’est joué à rien, à un arbitrage quelque peu partial diront certains, nous livrant une nouvelle preuve que la fameuse noble incertitude du sport peut provoquer les plus grandes joies, comme aussi les plus amères déceptions.

En devenant les énièmes perdants magnifiques de l’histoire du sport français, ce XV de France s’est réconcilié avec tout un pays en l’espace de 80 minutes. Mais cette rédemption soudaine va bien au-delà du sentiment d’injustice, car cet amour n’aurait pas été moindre dans la victoire, bien au contraire. C’est dans son attitude, son abnégation, son application, son engagement de tous les instants que l’Equipe de France a reconquis l’estime d’une nation.

Ce fut un renversement total dans l’opinion. Car notre esprit français ne pouvait accepter l’image laissée par la demi-finale gagnée contre le cours du jeu, à défaut d’injustice (les Français n’ont pas triché). Le Gaulois a toujours gardé un réel sens du panache et jamais il ne sera à prêt à tout pour la victoire. L’honneur et les valeurs chevaleresques peuvent sembler des notions d’un autre temps, mais on voit bien ici comment elles marquent encore notre imaginaire collectif.

Si les joueurs du XV de France resteront des héros nationaux pour l’éternité, à l’image de leur formidable capitaine, Thierry Dusautoir, élu meilleur joueur du monde, il n’en sera pas de même pour leur sélectionneur. On a même l’impression que s’ils se sont montrés aussi valeureux en finale, c’est parce qu’ils ont pu enfin se détacher de l’influence de leur coach, qui les dirigeait là pour la dernière fois. Je le dis et je le maintiens, Marc Lièvremont n’était tout simplement pas assez compétent et expérimenté pour le poste et seule la chance a conduit son équipe en finale. Après bien sûr, rien ne pourra jamais dire ce qu’aurait été le destin de cette équipe avec un Michalak, un Jauzion ou un Poitrenaud.

Nous espérons tous que Philippe St André saura nous faire vite oublier cette cruelle désillusion et va guider ce XV de France vers la constance et l’ambition. Car si on préfère les perdants magnifiques aux vainqueurs mesquins, on aime encore plus les vainqueurs magnifiques !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *