SWINGING STRINGS (Joscho Stephan) : Les débuts d’un immense artiste

swingingstringsjoschostephanJ’ai découvert Joscho Stephan complètement par hasard à l’occasion d’un voyage en Allemagne. Je vous épargnerai un nouveau récit des circonstances exactes. Ceux que ça intéresse peuvent se référer à mon avis sur Django Forever, un autre de ses albums. En effet, je suis là aujourd’hui pour vous parler de Swinging Strings. Un album enregistré alors qu’il n’avait même pas 20 ans.

Petit rappel tout de même : Joscho Stephan est un prodige du jazz manouche. Il a été élu guitariste du mois par le magazine américain Guitar Player dès l’âge de 19 ans. Depuis, le talent s’est confirmé et il est devenu une des références internationales de ce genre musical, popularisé avant lui par Django Reinhardt. Swinging Strings était son premier album sorti en 1999.

Je n’ai pas du tout fait exprès d’écouter d’abord Django Forever avant Swinging Strings. Passer de l’un à l’autre, c’est faire un voyage dans le temps, mais à l’envers. Cela permet de se rendre compte à quel point la maturité peut sublimer un talent naturel aussi incroyable qu’il soit à la base. Beaucoup de chemin a donc été parcouru entre les deux albums. Mais le point de départ était déjà très haut.

En effet, si ma critique de Swinging Strings sera moins dithyrambique que celle de Django Forever, il n’en reste pas moins qu’on est là devant un excellent album qui permet aisément de comprendre pourquoi le succès fut immédiat et mondial. On y retrouve ce talent, cette maîtrise et surtout cette dextérité extraordinaire lorsque le rythme s’accélère. Il manque simplement parfois un zeste d’inspiration qui aurait éviter à certains titres de trop se ressembler. Les plages 11 à 16 notamment son relativement similaires. Cela ne retire rien à leur qualité certes, mais on a parfois l’impression que Joscho Stephan a manqué un peu d’inspiration pour conclure son album.

Swinging Strings permet donc de parler d’immense talent, pas encore tout à fait de génie. Car pour l’avoir vu sur scène, je peux vous promettre que Joscho Stephan est de ce acabit là. On retiendra tout de même de cet album, un magnifique dialogue entre la guitare et le violon (I Don’t Mean a Thing), un morceau particulièrement dansant (Avalon), une ballade envoûtante (Anouman) et une très belle reprise de Mr. Sandman qui n’est pas que la musique des pubs pour Auchan. A l’inverse, Little Walz ou encore Tango for Django sont un peu plus en retrait. Mais enfin tout cela reste très relatif.

Encore une fois, je ne suis vraiment pas un fan de jazz… Bon ok, il s’agit de jazz manouche, ce qui est loin d’être la même chose, même si les parentés sont évidentes. En tout cas, Swinging Strings, comme le reste de l’œuvre de Joscho Stephan pourra séduire bien au-delà des amateurs du genre et même globalement au-delà des amateurs de musique purement instrumentale. Evidemment, si vous ne deviez écouter qu’un seul album, je ne vous conseillerai pas forcément celui-là, puisqu’il est loin d’être le plus abouti. Par contre, si vous avez l’opportunité un jour de le voir sur scène, n’hésitez pas une seule seconde. C’est un spectacle à couper le souffle !

Pour finir, faisons le tour des titres que l’on trouve sur Swinging Strings.

1. Swinging Strings
Un morceau tout de suite gai et entraînant.

2. Django’s Tiger
Très proche de Django et parfaitement exécuté.

3. I Don’t Mean a Thing
La guitare et le violon rivalisent de dextérité.

4. September Song
Une très jolie ballade romantique.

5. Mr. Sandman
Un air connu dans une très jolie version.

6. Avalon
Un incroyable dextérité pour un titre très dansant.

7. Little Waltz
Sonne un peu comme un exercice de style.

8. Swing 42
Un swing agréable, où le violon apporte un vrai plus.

9. After You’ve Gone
L’essence même du jazz manouche. Mais du coup, ça a un petit air de déjà entendu.

10. Anouman
Une ballade envoûtante.

11. Limehouse Blues
Un court swing plein d’énergie.

12. Undecided
Un swing aux accents romantiques.

13. Tango for Django
Un swing un peu répétitif.

14. Honeysuckle Rose
Un swing enjoué, tout en maîtrise.

15. Premiere
Un swing un peu sombre.

16. Lady Be Good
Un swing qui résume très bien l’album.

17. Take the a Train
Un très beau final, très envoûtant

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