LES AVENTURES DE TINTIN : LE SECRET DE LA LICORNE : Pari réussi, mille sabords !

tintinafficheAprès plusieurs décennies d’attente et de préparation, Steven Spielberg nous propose enfin son adaptation des aventures du plus célèbre des journalistes belges. Autant dire que s’attaquer à une œuvre aussi culte est toujours un exercice risqué. Surtout quand le culte a plus de 70 ans. Mais ce n’est pas non plus n’importe qui à la baguette, alors les fans étaient bien plus impatients que craintifs. Et Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne a répondu à leurs attentes… mais peut-être pas complètement.

Se promenant sur une brocante, Tintin déniche une superbe maquette de bateau. A peine a-t-il payé le vendeur que deux hommes viendront successivement lui proposer de la lui racheter à prix d’or, ce qu’il refuse. Un peu plus tard, son domicile est cambriolé et la maquette dérobée. Mais quel secret peut bien recéler cette reproduction de la légendaire Licorne ?

Autant être clair tout de suite, je ne fais absolument pas parti des tintinophiles acharnés. Certes, j’ai lu et relu ses aventures quand j’étais petit, mais jamais avec le même enthousiasme que les Astérix ou les Lucky Luke. J’ai toujours pris ça pour d’aimables récits d’aventures, colorés d’un peu d’humour et d’exotisme, divertissants, mais sans être totalement passionnants. Et bien les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne m’a inspiré exactement le même sentiment. Je n’ai donc ressenti aucune déception devant les limites de ce film.

Le scénario mixe plusieurs albums de Tintin, mais avec une grande cohérence. Les clins d’œil sont nombreux et le tout est parfaitement dans l’esprit originel. Après, ce n’est pas non plus le scénario du siècle, surtout qu’il est forcément quelque peu enfantin. Mais après tout aucun album originel ne brille par une intrigue particulièrement complexe. En ne voulant pas trahir Hergé, Steven Spielberg s’est imposé les limites du talent de ce dernier. Tant pis ou tant mieux, c’est à chacun de juger.

tintinEnsuite graphiquement, l’esprit est là aussi. Mais l’esprit, pas le pinceau d’Hergé. En choisissant le « motion capture », Steven Spielberg a trouvé à mon sens un bon compromis entre la volonté de faire un « vrai film » et de respecter un univers graphique entré dans la légende. De toute façon, un film, même d’animation, ne sera jamais une BD. Si on ne peut l’accepter, alors il ne vaut mieux pas se déplacer dans une salle obscure. En tout cas, on ne peut que se réjouir qu’il ait attendu aussi longtemps pour faire aboutir son projet, car il n’est pas évident que les effets spéciaux d’il y a quinze ans auraient permis d’aboutir à un tel résultat esthétique.

Le respect des graphismes d’Hergé impliquent aussi que l’on ne reconnaît pas « physiquement » les acteurs qui interprètent les personnages. Il est donc difficile de féliciter Jamie Bell, Andy Serkis ou Daniel Craig pour leurs performances. Cependant, il serait tout de même injuste de leur dénier tout crédit dans la réussite de Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne.

Au-delà de la nostalgie, les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne est un bon film d’aventures, même s’il est loin d’être le meilleur film de Steven Spielberg. Les tintinophiles que je connais ont eux-aussi apprécié le spectacle. Et quand je vois l’enthousiasme de mon neveu de 10 ans à propos de ce film, je me dis que Tintin a encore de beaux jours devant lui.

Fiche technique :
Production : Columbia Pictures, Paramount Pictures, Hemisphere Media Capital, Amblin Entertainment, Wingnut Films, Kennedy/Marshall
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : Steven Moffat, Edgar Wright, Joe Cornish, d’après Hergé
Montage : Michael Kahn
Musique : John Williams
Effets spéciaux : Joe Letteru, Scott E. Anderson, Chris Guise
Directeur artistique : Andrew Jones, Jeff Wisniewski
Durée : 107 mn

Casting :
Jamie Bell : Tintin
Andy Serkis : Capitaine Haddock
Daniel Craig : Sakharine
Nick Frost : Dupont
Simon Pegg : Dupont
Toby Jones : Aristide Filoselle
Gad Elmaleh : Ben Salaad
Enn Reitel : Nestor
Cary Elwes : le pilote

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