DES VENTS CONTRAIRES : Pas un souffle d’intérêt

desventscontrairesafficheLe deuil, voilà un nouvel exemple de sujet inépuisable, ayant déjà inspiré bien des œuvre qu’elles soient littéraires ou cinématographiques. Des Vents Contraires est désormais un peu de deux puisque le roman d’Olivier Adam a été adapté sur grand écran par Jalil Lespert, qui signe là son premier long métrage. Mais pour une première, c’est loin d’être une réussite.

La femme de Paul disparaît soudainement, le laissant seul, sans nouvelles, ni explications, avec ses deux enfants. Un an plus tard, il se décide à quitter Paris pour aller vivre à St Malo où il a grandi et où son frère lui offre un emploi dans l’auto-école qu’il dirige. Le but est de se reconstruire et d’oublier. Mais c’est un long chemin que celui du deuil, surtout quand planent tant d’incertitudes.

Une histoire proche de celle-là avait donné ce qui se fait de mieux dans le cinéma français : Sous le Sable de François Ozon. Des Vents Contraires constitue par contre ce que notre 7ème engendre de pire. Des gens malheureux à qu’il arrive des choses tristes qui les rendent encore plus malheureux. Le tout filmé dans une totale contemplation, sans trame narrative, plein d’une fausse profondeur, comme si le caractère dramatique d’un évènement justifiait à lui seul l’intérêt de son récit. Bref, on est censé être touchés, mais, au final, on est surtout totalement indifférent face aux malheurs de ces personnages que l’on ne prend pas la peine de nous faire aimer.

Des Vents Contraires est également plombé par un grand nombre d’éléments narratifs auxquels on ne croit pas du tout. Mention spéciale dans ce domaine aux personnages de flics qui ne sont pas une seule seconde crédibles. La relation de Paul avec une de ses jeunes élèves ne tient elle aussi absolument pas debout et ne présente, de toute façon, strictement aucun intérêt. Enfin, certaines scènes sont totalement attendues, à la limite de la caricature, comme l’explication entre les deux frères après une soirée bien arrosée. La dimension pathos familial a été déjà été vue mille fois et en mille fois mieux. Le seul éclair d’intérêt ne vient pas de Paul ou de sa famille, mais d’un personnage secondaire, le déménageur interprété par Ramzy Bédia. Malheureusement, il ne fait qu’une courte apparition et reste mal et sous-exploité.

desventscontrairesPour ses premiers pas derrière la caméra, Jalil Lespert nous offre une réalisation ultra sobre. Ce n’est pas donc pas ses qualités artistiques qui viendront sauver Des Vents Contraires. Tout cela est à l’image de ce film qui manque cruellement de consistance. Il peut bien arracher quelques larmes, mais par une émotion facile, sans surprise et qui ne conduit absolument pas à l’enthousiasme. On ne ressent rien, au mieux, on constate.

Des Vents Contraires ne fera toujours pas de moi un fan de Benoît Magimel. Non qu’il soit spécialement mauvais ici. Il nous livre une prestation propre et professionnelle, mais qui ne cherche pas vraiment à tirer le film vers le haut. Isabelle Carré interprète un personnage de toute façon trop peu crédible pour qu’elle puisse briller. Les seuls raisons de s’enthousiasmer un peu viennent de la jolie performance de la jeune Marie-Ange Casta et surtout de Ramzy Bédia, très surprenant dans un rôle sérieux et dramatique.

Bref, Des Vents Contraires passe donc complètement à côté d’un sujet qui n’a pas attendu ce film pour être traité.

  

Fiche technique :
Production : WY productions Universal Pictures International France
Distribution : Universal Pictures International France
Réalisation : Jalil Lespert
Scénario : Jalil lespert, Olivier Adam, Marion Laine, d’après le roman de Olivier Adam
Montage : Monica Coleman
Photo : Josée Deshaies
Décors : Alain Guffroy
Musique : DJ Pone, David François Moreau
Costumes : Sandra Berrebi
Durée : 91 mn
 
Casting :
Benoît Magimel : Paul Anderen
Isabelle Carré : Josée Combe
Antoine Duléru : Alex Anderen
Ramzy Bedua : Samir, le déménageur
Bouli lanners : Monsieur Bréhel
Lubna Azabal : la mère de Yamine
Aurore Clément : Madame Pierson
Audrey Tautou : Sarah Anderen
Daniel Duval : Xavier, l’éditeur

 

 

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