LEONARDO, L’HOMME QU’IL NE FALLAIT PAS AU PSG

leonardoOn savait depuis longtemps que cela avait toutes les chances d’arriver, mais le timing a transformé cette décision en farce ridicule. Se faire virer dans les heures qui suivent une victoire, une place de leader avec trois points d’avance et un titre de champion d’automne, voilà la triste expérience que vient de vivre Antoine Koumbouaré, le désormais ex-entraîneur du PSG. Une décision absurde et incompréhensible et qui porte la marque d’un homme qui est sûrement très content de lui à l’heure qu’il est : Leonardo, le directeur sportif du club parisien.

Le Brésilien est sûrement persuadé d’avoir contribué à faire du PSG un grand d’Europe. Pourtant, en pesant le pour et le contre, on ne voit pas très bien en quoi cela va aider le club à grandir. Il y a encore deux ans, ce dernier jouissait d’une image déplorable après la mort d’un supporteur. Depuis, des mesures drastiques ont été prises et les tribunes du Parc se sont pacifiées de manière inimaginable il y a encore quelques temps. Depuis le rachat du club a fait jaser et le recrutement de Pastore pour 42 millions d’euros aussi, mais la place de leader faisait passer les critiques pour de la jalousie.

Le recrutement de David Beckham, autant pour ses qualités marketing que sportives, montre bien que les dirigeants quatari sont très attachés à l’image du club. Car être un club aimé génère évidemment des revenus en produits dérivés. Du coup, on voit mal la cohérence de la stratégie de Leonardo. Le licenciement de Koumbouaré va largement nuire à l’image du club, qui était déjà largement le plus haï de France. Bien sûr, le PSG veut devenir une marque mondiale et le renvoi du Kanak ne va pas guère émouvoir en dehors de nos frontières. Mais tout de même, se mettre ses propres supporteurs à dos n’est pas vraiment le meilleur moyen de développer sa popularité.

Ensuite, l’erreur est aussi, et même avant tout sportive. L’équilibre entre un entraîneur et son effectif est une alchimie complexe et sûrement pas une science exacte. Les changements d’entraîneur en cours de saison ont depuis longtemps démontré leur inefficacité sans que cela ne mette fin à cette détestable tradition. Si le football se nourrissait de rationalité, ça se saurait. Rien n’assure qu’un grand nom, aussi ronflant soit-il, permettra à l’équipe de mieux marcher… tout simplement car elle peut difficilement mieux marcher. Certes, l’élimination en Ligue Europa a fait un peu tâche, mais après 18 ans de disette, la seule priorité ne peut être que le championnat. Le plus drôle est de penser que Leonardo et les Qatari rêveraient d’Arsène Wenger à la tête du PSG… Le même entraîneur qui avait eu droit à « Arsène who ? » en une des tabloïds anglais. Au moins, les dirigeants d’Arsenal savaient que compétence et notoriété ne sont pas toujours synonymes.

Enfin, ce renvoi est une mauvaise nouvelle pour le football en général. Pour son image tout d’abord. Mais ce sont surtout l’ensemble des dirigeants de club qui devraient réprouver cette décision. Ces derniers, dans leur grande hypocrisie, sont les premiers à déplorer quand un de leur joueur fait la mauvaise tête pour quitter au plus vite un club alors qu’il est encore sous contrat. Comment voulez-vous qu’ils soient crédibles quand eux-mêmes foulent au pied les contrats de leurs entraîneurs ? Dans un monde de gougnafiers (le mot est faible…), comment s’étonner quand quelqu’un oublie de se comporter comme un gentleman ?

Après 18 ans de disette, le supporter que je suis, ne peut souhaiter que le titre ne soit pas au bout de cette saison. Mais si le but n’est pas atteint, il y a une bonne partie de moi qui se réjouira quand même. Voilà à quoi mène la politique de Leonardo, un homme qui a définitivement quitté le cœur des supporters parisiens. Bien sûr, les résultats et le temps ont le pouvoir de tout effacer. Mais son comportement depuis sa nomination au poste de directeur sportif n’est pas celui d’un homme compétent. Encore moins celui d’un mec bien…

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