C’EST DONC TON FRERE : Une première mitigée

cestdonctonfrereafficheEn tout modestie, je pense avoir une culture cinématographique légèrement supérieure à la moyenne. Pourtant, il me reste encore de grandes zones d’ombres. Je n’ai jamais vu les Enfants du Paradis (le truc que je n’ose dire au reste de ma famille sous peine d’être immédiatement déshérité… faut juste un jour que j’arrête d’oublier de piquer discrètement le DVD), je n’ai vu aucun Freddy (la première version) et jusqu’à jeudi dernier aucun Laurel et Hardy. Vous me direz, on peut vivre avec ça, mais je suis quand même heureux d’avoir complété ma culture avec C’est donc ton Frère du célèbre duo. Même si je ne pense pas devenir fan du jour au lendemain.

Stan Laurel et Oliver Hardy sont deux respectables hommes mariés. Un jour l’un d’eux reçoit une lettre de sa mère leur annonçant que Alf Laurel et Bert Hardy, leurs deux frères jumeaux, deux mauvais garçons, ont été pendus lors d’une mutinerie. Or ces derniers sont bien vivants et débarquent dans la même ville. Va s’en suivre de multiples quiproquos.

C’est donc ton Frère est sorti en 1936 et fait partie de la multitudes de films et courts métrages mettant en scène Stan Laurel et Olivier Hardy. On est en plein age d’or du cinéma burlesque américain, avec comme autres têtes d’affiche les Marx Brothers et Charlie Chaplin. Ce dernier a vraiment marqué la naissance de ma culture cinématographique et je connais bon nombre de ses films par cœur. Forcément, je n’ai pu m’empêcher d’établir des comparaisons. Et elles ne sont pas favorables au duo comique.

Le comique de C’est donc ton Frère repose sur deux ressorts principaux. Le premier tient par les quiproquos qui naissent de la présence de deux paires de jumeaux qui ignorent qu’il sont dans la même ville au même moment. Voilà un point de départ très classique pour un film burlesque ou une comédie de boulevard populaire. Ici l’idée est exploitée avec réussite, mais sans génie. Rien de vraiment surprenant ou d’inattendu. On rit plus d’une fois, mais pas aux éclats car on voit arriver bon nombre de situations de très très loin.

Le second ressort est un comique visuel très premier degré. On n’échappe d’ailleurs pas à la traditionnelle tarte à la crème. C’est là que l’écart se creuse avec un Charlie Chaplin capable de livrer de vrais morceaux de bravoure comme le numéro de patins à roulettes dans les Temps Modernes ou le rasage en musique du Dictateur. Là, on en est très très loin. C’est parfois drôle, mais souvent c’est un rien lourdingue et s’étire aussi quelque peu en longueur. Cela reste extrêmement basique, jamais marié d’un rien de poésie, ni avec une autre forme d’expression artistique comme le chant ou la danse.

cestdonctonfrereLa réalisation de C’est donc ton Frère est elle aussi très basique. Laurel et Hardy faisait des films à la chaîne et on sent bien que l’aspect artistique était totalement négligé. On est très loin, une nouvelle fois, du travail de photographie d’un Chaplin. Mais c’est vrai là devant une œuvre dont le format (65 minutes) et la qualité seraient plus ceux qu’une production purement télévisuelle. Mais d’une œuvre qui a traversé près d’un siècle, on attend un plus qu’un bonne émission de télé.

Reste tout de même le talent et le charme du duo. Si leur renommé a traversé le temps et ai connu par des gens qui, comme moi, n’ont jamais aucun de leur film, c’est tout de même qu’ils possédaient un génie exceptionnel. Cependant, on sent bien qu’il est ici sous-exploité dans une production réalisé avec trop peu de soin et d’attention artistique.

Bon, voilà c’est fait, j’ai enfin vu un film de Laurel et Hardy. Je me couche désormais moins idiot, à défaut d’être franchement convaincu. Bon maintenant, je vais penser à voir un film de Marx Brothers…

Fche techinque :
Titre original : Our Relations
Réalisation : Harry Lachman
D’après la nouvelle The Money box de W.W. Jacobs
Scénario : Felix Adler, Richard Connell, Charles Rogers, et Jack Jevne
Photographie : Rudolph Maté
Musique : Leroy Shield
Production : Stan Laurel et Hal Roach
Pays d’origine : États-Unis
Format : Noir et blanc
Genre : Burlesque
Durée : 65 minutes
Date de sortie : 1936

Casting :
Stan Laurel : Stan Laurel et Alf Laurel
Oliver Hardy : Oliver Hardy et Bert Hardy
James Finlayson : Finn
Alan Hale : Joe Grogan, le patron du café
Sidney Toler : le capitaine du SS Periwinkle
Daphne Pollard : Madame Daphné Hardy
Betty Healy : Madame Betty Laurel
Iris Adrian : Alice
Lona André : Lily
Arthur Housman : L’ivrogne
Ralf Harolde, Noel Madison : Les gangsters

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