OH MY GOD ! : Plaisir électrique

ohmygodafficheUne fois n’est pas coutume, je vais saluer la bonne idée d’un traducteur qui a substitué un titre en anglais… à un autre titre en anglais (genre Fast and Furious pour the Fast and the Furious). En effet, le film dont je vais vous parler aujourd’hui porte le titre original de Hysteria, alors qu’il est sorti sur nos écrans sous le nom de Oh my God ! Cela aurait pu être ridicule, si cela ne proposait un excellent jeu de mot, puisque ce film nous parle de l’invention du…vibromasseur.

Mortimer Granville est un médecin idéaliste qui croit en les progrès scientifiques de l’hygiène et de la médecine. En butte à l’autorité de sa hiérarchie qui ne croit pas en l’existence des microbes, il finit une nouvelle fois par se faire renvoyer. Il retrouve une place chez un gynécologue, spécialiste des soins aux femmes hystériques sous forme de massage de la vulve. Il connaît tout de suite un succès foudroyant, mais son poignet a du mal à suivre. Avec son meilleur ami, fasciné par les nouvelles possibilités offertes par l’électricité, ils vont mettre au point un appareil massant automatique.

Oh my God ! est une pure comédie anglaise, à la fois drôle, décalée et irrévérencieuse. Elle arrive magistralement à parler de sexe et de masturbation sans pour autant être une seule seconde vulgaire. Les choses sont dites crûment, mais dans un univers médical où l’emploi de termes rigoureusement scientifiques est de rigueur. C’est justement ce décalage qui constitue le principal ressort comique de ce film. Il est exploité pleinement et avec beaucoup de subtilité et d’efficacité. On ne rit pas forcément aux éclats du début à la fin, mais on sourit au moins tout le temps et on ne s’ennuie pas une seule seconde.

Mais à la pure comédie s’ajoute aussi un propos social. Là encore, on est dans la plus pure tradition du cinéma britannique, en particulier depuis The Full Monty. Si la lutte des classes est largement évoquée, c’est surtout le féminisme qui prédomine. Bon, cet aspect est lui beaucoup moins subtil et beaucoup moins réussi. Au moins le message est clair, direct et compréhensible par tous, mais du coup, il n’apporte rien de bien nouveau, ni rien qui ne soit évident. Alors bien sûr, il y a certains messages qu’il n’est jamais superflu de rabâcher. Disons simplement que cela n’apporte pas vraiment de plus-value au film.

ohmygodEnfin, Oh my God ! présente aussi un petit aspect romance, mais il resgte vraiment cousu de fil blanc. Cependant, comme on s’attache vraiment aux personnages, cela passe comme une lettre à la poste. Cela représente plus un fil rouge narratif support de la comédie qu’un vrai facteur de tension. Rien de bien génial donc, mais rien de bien gênant non plus.

Hugh Dancy tient le haut de l’affiche de Oh my God ! Il tient là son premier premier rôle dont il s’acquitte avec talent, à défaut de génie. Mais les deux vraies vedettes de ce film sont Maggie Gyllenhaal qui ne sait toujours pas qu’elle finira par m’épouser et Ruppert Everett, égal à lui-même, ce qui constitue en soi un fort beau compliment. Une mention spéciale également à la sémillante Sheridan Smith, qui apporte une pointe de « coquinerie » à ce film.

Oh my God ! n’est certainement pas la comédie de l’année mais propose un divertissement rafraîchissant pour ces fêtes de fin d’année. Comme à son habitude, même quand il n’est pas génial, le cinéma anglais reste quand même très bon.

Fiche technique :
Production : Informant media, Forthcoming Films, Beachfront films, Chimera Films, arte France cinema
Distribution : Haut et Court
Réalisation : Tanya Wexler
Scénario : Jonah Lusa Dyer, Stephen Dyer, Howard Gensler
Montage : Jon Gregory
Photo : Sean Bobbitt
Décors : Sophie Becher
Musique : Christian Hensen
Durée : 100 mn

Casting :
Maggie Gyllenhaal : Charlotte Dalrymple
Hugh Dancy : Dr Mortimer Granville
Jonathan Pryce : Dr Robert Dalrymple
Felicity Jones : Emily Dalrymple
Ruper Everett : Mprs Edmund St John Smythe

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