TEN FEET HIGH (Andrea Corr) : Montagnes russes irlandaises

tenfeethighandreacorrVous avez aimé les Corrs ? Ce groupe irlandais, composé de trois sœurs et leur frère et qui nous proposait des ballades celtiques à grand coup de violon. Et bien, vous n’aimerez pas forcément Ten Feet High, le premier album solo d’Andrea, sorti en 2007, peu après que le groupe se soit accordé une pause qui dure toujours. En effet, il sonne très différemment à une ou deux exceptions près.

Si Andrea Corr s’est offert le luxe d’un début de carrière solo, c’est parce qu’elle était la chanteuse principal du groupe. Bref, on aurait pu facilement dire que c’est un peu la Beyonce de The Corrs. C’est aussi la plus jeune et la plus petite de la famille, on peut donc comparer également à Michael Jackson. Espérons pour elle qu’elle connaisse une autre fin. Comme en plus, elle écrivait la majorité des textes, on aurait pu imaginer que sa musique soit exactement identique à celle du groupe. Mais visiblement, son envie de faire un bout de chemin musical seule n’a pas que des motivations égocentriques.

Ten Feet High a connu un succès infiniment inférieur à celui de The Corrs. Il a notamment fait un bide complet en France. Il faut dire que les fans ont pu être décontenancés par cette musique qui sonne parfois très électro, en passant par le r’n’b, le rock et la pop. En fait, l’album est un mélange de sonorités très diverses et son sent vraiment une volonté pour la chanteuse d’explorer de nouveaux territoires artistiques. C’est une intention très louable de la part d’Andrea Corr, même si la réussite n’est pas toujours au rendez-vous.

Ten Feet High commence en fait très doucement. Les quatre première plages ne donnent pas forcément envie de continuer plus loin. C’est propre et bien posé, mais cela manque franchement d’épaisseur et de conviction. Les mélodies tournent en rond et on a parfois l’impression d’entendre une intro qui tourne en boucle sans jamais atteindre le premier couplet. Bref, on se dit que cela continue comme ça, on va s’ennuyer ferme.

Puis Andrea Corr revient aux fondamentaux avec le morceau qui a donné son titre à l’album, Ten Feet High donc, qui aurait pu tout à fait sortir d’un album des Corrs. Retrouvant un champ qu’elle maîtrise à la perfection, elle est tout de suite beaucoup plus à l’aise et arrive enfin à transmettre quelque chose à l’auditeur. Ensuite, elle continue à sauter d’un genre musical à l’autre, mais avec beaucoup plus de bonheur. On se prend alors à espérer que l’album continue ainsi crescendo. Malheureusement, il connaît un léger trou d’air entre This is what it’s all about et Stupidest Girl in the Wold.

Ten Feet High est donc un album qui fait un peu les montages russes. Du coup, on a du mal à s’enthousiasmer complètement. Surtout que les sommets atteints ne sont pas non plus stratosphériques. Ce n’est pas forcément lié au fait qu’Andrea Corr ait exploré des univers nouveaux car dans chacun il y a du bon et du moins bon. Simplement, on ne retrouve pas la même synergie qu’avec The Corrs. Remarquez, le seul album du groupe que j’ai jamais écoute jusqu’au bout ne m’a pas non plus laissé un souvenir impérissable.

On félicitera donc Andrea Corr pour sa volonté de quitter le chemin tout tracé sur lequel elle cheminait de succès en succès. Mais si la prise de risque est à saluer, le résultat est lui beaucoup plus mitigé.

Pour finir, faisons le tour des titres que l’on trouve sur Ten Feet High.

1.: Hello Boys
Entre rock, électro et r’n’b pour une ambiance assez sombre.

2.: Anybody There
Titre un peu lancinant, qui ressemble à une intro sans fin.

3.: Shame on You (To Keep My Love from Me)
Titre électro-rock qui tourne un peu en rond.

4.: I Do
Une chanson épurée, mais la voix n’a pas suffisamment de personnalité pour assurer à elle-seule l’intérêt du titre.

5.: Ten Feet High
Plus proche de ce que faisaient the Corrs, une pop mélodique pas mal du tout.

6.: Champagne from a Straw
Plus jazzy et plus entraînant.

7.: 24 Hours
Un morceau plus sucré, mais bien sympa.

8.: This Is What It’s All About
Une ballade épurée, mais qui manque un peu d’émotion.

9.: Take Me I’m Yours
Un titre électro-rock un rien sinistre.

10.: Stupidest Girl in the World
Pop symphonique qui manque d’ampleur.

11.: Ideal World
Sonne à nouveau comme The Corrs et c’est à nouveau assez bon.

12.: Shame on You (To Keep My Love from Me)
Reprise de la plage 3 dans une version beaucoup plus électro… et bien meilleur pour le coup.

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