MALVEILLANCE : Cesar, un ami qui vous veut du bien

malveillanceafficheLorsque Maveillance est sorti, j’ai eu comme un doute. En effet, la promotion insistait lourdement sur le fait que c’était le nouveau film du réalisateur de Rec. Or, si je considère effectivement ce dernier comme un grand film, je trouve toujours louche de faire la pub d’un film en parlant d’un autre. Mais bon, c’est quand même une technique marketing très classique et comme les critiques étaient bonnes, je me suis laissé tenter. Et je ne le regrette pas.

Cesar est un gardien d’immeuble qui n’est pas heureux et qui n’a jamais su l’être. Du coup, il n’aime pas les gens heureux. Il n’aime surtout pas le bonheur qu’affiche chaque jour Clara. Alors, il va tout faire pour que son bonheur cesse.

Jaume Balaquero, au vu de sa filmographie, semble vouloir rester un réalisateur de film de genre. Mais avec Malveillance, il nous prouve qu’il possède quand même une palette assez large et peut exprimer son talent dans diverses contextes. En effet, ce film est très différent de Rec, qui était un pur film d’horreur, avec zombies et un groupe d’humains cherchant à survivre. Là, ça n’a rien à voir, car nous sommes devant à un film totalement psychologique et en rien visuellement spectaculaire.

Malveillance est typiquement le film sur lequel il ne faut pas trop en dire pour ne pas gâcher le plaisir du futur spectateur. En effet, son principal ressort narratif repose sur la manière dont progressivement le malaise diffus que l’on ressent immédiatement prend corps, à mesure que l’on comprend les intentions exactes du personnage. Ce voyage au-delà des apparences et cette plongée dans la perversité est ici conduit avec beaucoup de maestria par Jaume Balaquero.

Maveillance n’est pas donc pas vraiment un film qui fait peur. Plutôt un film empli d’une tension extrêmement forte qui provoque un vrai suspense. Le personnage de Cesar inquiète et fascine et vous conduit à vous demander si votre propre concierge ne serait pas un dangereux psychopathe manipulateur. Heureusement, il y a de moins en moins de concierge à l’entrée des immeubles… C’est déjà ça… En tout cas, on est vraiment là face un bel exemple de malaise indéfinissable qui transparaît à l’écran dès les premières secondes. Du coup, on regrette que le film commence par un bout de scène située au milieu du film… Il faudrait vraiment que les réalisateurs perdent cette habitude qui devient vraiment systématique et du coup n’apporte vraiment plus rien.

malveillanceMalveillance propose vraiment un scénario maîtrisé de bout en bout. Le dénouement est à la hauteur du reste du film et aucun rebondissement n’est prévisible. Il n’y aucun effet facile, comme des fausses pistes ornées de grosse ficelle. Le film reste sur son idée principale, n’en dévie pas et surtout l’exploite jusqu’au bout et avec beaucoup de réussite. Comme pour Rec, on est face à un film de genre, avec toutes les limites que cela implique, mais qui a le mérite d’atteindre parfaitement son but grâce à tout le talent déployé.

Le casting repose sur un beau duo. D’un côté, Luis Tosar, que tous les amateurs du cinéma espagnol connaissent bien et qui confirme ici son statut de valeur sûre du cinéma européen. A ses côtés, Marta Etura nous livre une belle performance dans le rôle jamais facile de la victime innocente. On ne crie pas au génie, mais elle contribue à donner de la crédibilité à cette histoire, sans laquelle il n’y aurait aucune tension réelle.

Avec Malveillance, Jaume Balaquero confirme son statut de réalisateur phare du cinéma européen. Espérons qu’il continue à nous livrer des films aussi aboutis, et non pas des suites sans grand intérêt comme Rec 2.

Fiche technique :
Titre original : Mientras duermes
Titre français : Malveillance
Réalisation : Jaume Balagueró
Scénario : Alberto Marini
Direction artistique : Javier Alvariño
Décors : Nina Caussà
Photographie : Pablo Rosso
Son : Oriol Tarragó
Montage : Guillermo de la Cal
Musique : Lucas Vidal
Production : Julio Fernández
Pays d’origine :  Espagne
Langue : Espagnol
Durée : 102 minutes
 
Casting :
Luis Tosar : César
Marta Etura : Clara
Alberto San Juan : Marcos
Pep Tosar : le père d’Úrsula
Carlos Lasarte : le voisin du 4e B
Iris Almeida : Úrsula
Petra Martínez : Mme Verónica

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