
Ruben est un camionneur taciturne. Un jour, son patron lui demande de conduire une jeune femme et son bébé depuis le Paraguay jusqu’à Bueno Aires. Le voyage va durer plusieurs jours, sur des centaines de kilomètres. Il commence dans le silence et l’indifférence…

Bon, ce n’est pas le sujet ici, nous ne sommes pas le jour du bac philo. Enfin, vu le froid qu’il fait dehors, on aimerait bien être au mois de juin. Oula, je m’égare à nouveau. Alors, revenons à les Acacias qui représente quand même la raison qui vous pousse à lire ces lignes. Voilà un film d’une simplicité biblique et pourtant qui fonctionne beaucoup mieux que toutes les comédies romantiques les plus sophistiquées. Voilà un très bon exemple du je ne sais quoi qui fait que l’on entre ou non dans une histoire et que l’on s’attache plus ou moins aux personnages.
Il est vrai que les Acacias commence quand même doucement. D’ailleurs, on arrive à la moitié du film en se disant qu’il faudrait peut-être qu’ils commencent à se regarder et à parler si on veut qu’il finisse par se passer quelque chose. Mais bon, comme le film dure moins d’une heure et demi, tout cela ne dure pas assez longtemps pour nous décourager. Et puis, la magie opère tout doucement, notamment grâce à la bouille absolument irrésistible de la petite fille. Je ne suis pourtant pas du tout du genre à m’extasier devant le premier nourrisson venu, que je considère souvent principalement comme un vecteur potentiel de maladies, de bruits et de mauvaises odeurs. D’ailleurs, le Ruben, au début, il pense exactement comme moi.
Bon, n’allez pas croire non plus que tout se termine dans un happy end, où ils se marient et finissent par produire d’autres rejetons à la bouille irrésistible. Le dénouement est heureusement plus subtil que ça. Mais là aussi, c’est tellement simple, qu’on n’en reste presque émerveillé, à l’heure où la plupart des productions doivent nous livrer 34 rebondissem
Les Acacias bénéficie également d’une très belle mise en images. Qui dit roadtrip, dit défilé des paysages. Là encore, rien d’hyper spectaculaire, mais on apprécie nous aussi de découvrir ce qu’il y’a au-delà du bitume. Le film ne nous propose pas de longs plans purement contemplatif, mais comme une grande partie de l’intrigue se déroule dans la cabine du camion, on a largement le temps de regarder à travers le pare-brise.
Les Acacias constitue également l’occasion de contempler deux beaux acteurs. Là encore, tout est dans la sobriété et la simplicité, mais German da Silva et Hebe Duarte incarnent avec infiniment de grâce leurs personnages et y sont forcément pour beaucoup si on finit nous aussi par tomber amoureux.
Réalisation : Pablo Giorgelli
Scénario : Pablo Giorgelli, Salvador Roselli
Montage : Maria Astrauskas
Photo : Diego Poleri
Distribution : Bodega Films
Directeur artistique : Yamila Fontan
Durée : 82 mn
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Casting :
German de Silva : Ruben
Hebe Duarte : Jacinta Nayra Calle Mamani : Anahi |