L’AMOUR DURE TROIS ANS : Un roman filmé plus qu’un adaptation

lamourduretroisansafficheL’Amour Dure Trois Ans… Voilà un drôle de titre. En effet, tout le monde sait bien qu’il dure beaucoup moins que cela… Voilà, c’est fait, j’ai fait ma blague… Elle n’est même pas de moi… En tout cas, elle a fait rire ma copine, ce qui prouve qu’elle a quand même beaucoup d’humour. Ou qu’elle s’apprête à me quitter. On verra bien… Bon sinon, faut peut-être que je parle du film, non ? Ok, on verra ça après le synopsis.

Marc, après une expérience conjugal qui s’est terminé par un divorce douloureux, en est désormais persuadé. L’amour ne dure pas, en tout cas pas plus de trois ans. Il décide d’en faire un livre, rejeté par tous les éditeurs. Il en trouve enfin un prêt à le publier. Mais entre temps, il est retombé amoureux. De la femme de son cousin, mais comme il dit, il n’est pas très famille. Il demande alors de rester anonyme. Sauf que le livre connaît un succès fulgurant.

Autant le dire tout de suite, L’Amour Dure Trois Ans est un film moyen, parce que très inégal. Il y a quelques bonnes idées, des répliques remarquables et des passages vraiment drôles. Mais aussi des longueurs, des situations qui tombent à plat et des dialogues qui laissent dubitatifs. Bref, on ne passe pas un mauvais moment, mais on ne passe pas non plus un bon moment de la première à la dernière seconde.

On reconnaît bien le style de Frédéric Beigbeder, comme on l’avait pu le découvrir au cinéma dans 99 Francs. Mais il y a une grande différence entre les deux films. En effet, l’auteur mondain a confié la première adaptation à un vrai cinéaste (Jan Kounen en l’occurrence, un mauvais cinéaste au demeurant, mais un cinéaste quand même). Là, il se charge de la réalisation lui-même. Or réalisateur est un métier et on voit bien que celui de Frédéric Beigbeder est écrivain.

Bon, je ne vais pas lui jeter la pierre. A la fois, moi aussi, je ne rêverai que d’adapter un de mes propres romans… Pour cela, il faudrait que je sois capable d’en finir un, mais c’est une autre histoire. On sent donc que L’Amour Dure Trois Ans est fidèle au roman original, mais que le travail d’adaptation est resté incomplet. Le rythme n’est pas le bon, pas assez soutenu pour le grand écran. Les apartés du personnages montrent bien qu’on ne s’est pas totalement détaché de la forme romanesque. Certes, on peut faire un très bon film à la première personne, mais a priori, c’est quand même une notion plutôt littéraire.

Et puis, il y a à mon sens, un autre léger bémol à apporter concernant L’Amour Dure Trois Ans. Autant, on peut très bien comprendre que l’on tombe raide dingue amoureux de Louise Bourguoin…enfin de son personnage (mais de l’actrice aussi en fait), autant Marc, interprété par l’humoriste Gaspart Proust est assez tête à claques. Remarquez le cocu, incarné par le fils Bedos, n’inspire pas non plus une sympathie telle qu’on ne puisse imaginer que sa femme prête à le quitter. Bref, tout cela donne un sentiment d’approximation. Le casting, à l’image de tout le film, n’est pas totalement abouti.

lamourduretroisansBon vous l’aurez compris, l’Amour Dure Trois Ans donne une nouvelle occasion à Louise Bourguoin de rayonner. Et je ne dis pas ça parce qu’on la voit encore toute nue, même si c’est un spectacle dont on ne se lasse pas. Elle est tout simplement éblouissante de présence à l’écran. Ce n’est pas Meryl Streep, on n’est pas la technique magistrale d’interprétation, mais dans un charisme inexplicable, qui va bien au-delà de la simple qualité plastique. Il suffit qu’elle sourit pour qu’on se dise « putain, en plus d’être belle, elle est sympa et drôle ! ». Du coup, Gaspart Proust fait un peu pâlichon à ses côtés. Ses débuts comme vrai acteur ne sont pas désastreux, mais rien de très enthousiasmant non plus. Enfin pas sûr que la direction d’acteur l’ait beaucoup aidé.

L’Amour Dure Trois Ans pourra donc meubler une soirée télé, un jour de pluie. Pour le reste, il s’agit d’une comédie à moitié réussie. Non, je n’ai pas dit à moitié ratée…

P.S : L’Amour Dure Trois ans a quand même un mérite. Il permet d’apprendre que Marc Lévy à de l’humour… à défaut d’avoir du talent…

Fiche technique :
Production : The Film, AKN productions, Europacorp, France 2 cinéma, Scope pictures
Distribution : EuropaCorp distribution
Réalisation : Frédéric Beigbeder
Scénario : Frédéric Beigbeder, Gaspard Proust, Christophe Turpin, Gilles Verdiani, Eugène Grandval, d’après le livre de Beigbeder
Montage : Stan Collet
Photo : Yves Cape
Décors : Christian Marti
Musique : Martin Rappeneau
Durée : 98 mn

Casting :
Louise Bourgoin : Alice
Gaspard Proust : Marc Marronnier
Joey Starr : Jean-Georges
Jonathan Lambert : Pierre
Frédérique Bel : Kathy
Nicolas Bedos : Antoine
Valérie Lemercier : l’éditrice
Elisa Sednaoui : Alice
Anny Duperey : la mère

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