LA VERITE SI JE MENS 3 : Plus deuxième division que champion du monde

laveritesijemens3afficheVu que le premier était très bon et le deuxième encore meilleur, il était logique qu’il y en ait un troisième. La Vérité Si Je Mens n’échappe pas à la règle et revient pour un nouveau petit tour en compagnie de nos amis « chaaaaaaaaaaaampions du monde ! ». Mais bon, comme on pouvait s’y attendre, même si les retrouvailles font plaisir, c’est un petit coup de mou qui est au rendez-vous.

Les ex-rois du Sentiers, désormais expatriés à Aubervilliers font face à une nouvelle concurrence : celle des Chinois. Alors le jour où ils sont victimes d’un coup tordu, ils accusent immédiatement le plus puissant de la communauté asiatique et lui annoncent qu’ils seront prêts à se battre. Mais ils ne pourront guère compter sur l’aide de Patrick, englué dans un contrôle fiscal. Et évidemment pas sur celle de Serge qui gère désormais les affaires de son beau-père à sa manière. C’est à dire en les conduisant tout droit à la catastrophe.

Allez, ne boudons pas notre plaisir, ceux qui ont aimé les deux épisodes précédents auront plaisir à retrouver toute cette petite bande dans la Vérité Si Je Mens 3. Les codes sont les mêmes, les personnages n’ont pas changé, bref, on retrouve tout le charme qui a fait leur succès. Mais bon, l’amour s’étiole toujours un peu avec le temps, c’est bien connu, à moins de toujours redoubler d’imagination et au prix d’un éternel renouvellement. Dans ce domaine, Thomas Gilou a été frileux. Très frileux. Trop frileux ?

En effet, le scénario de la Vérité Si Je Mens 3 souffre de deux gros défauts. Déjà et sans rien dévoiler des rebondissements qui le ponctuent, la mécanique mise en œuvre ressemble comme deux gouttes d’eau à celle du deuxième épisode. Du coup, on est guère surpris et on se doute immédiatement de comment tout cela va finir. Il y a peut-être un petit suspense sur le comment, mais sur le gros du déroulé des évènements, c’est copie conforme. Du coup, l’incontestable atout du deuxième épisode devient ici un air de déjà-vue qui gâche un peu le plaisir.

Ensuite, la Vérité Si Je Mens 3 manque parfois cruellement de rythme. Le film dure deux heures, c’est une demi-heure de trop pour une comédie. Les dix dernières minutes notamment sont absolument interminables, rappelant un peu les multiples dénouements du Seigneur des Anneaux… sauf que ce dernier intervenait après 9h de film. Cela confirme l’impression générale d’un manque de courage chez Thomas Gilou, qui semble n’avoir osé rien couper de peur de supprimer un passage amusant ou de raccourcir le rôle d’un de ses acteurs vedettes. Mais cela se fait au prix d’une dilution qui sans jamais vraiment nous conduire à l’ennui ne permet jamais au film de devenir réellement enthousiasmant.

laveritesijemens3Restent néanmoins quelques passages vraiment drôles, faisant de la Vérité Si Je Mens 3 un divertissement passable pour soir de pluie. Les éléments du scénarios sont plus ou moins bien réussis. Le meilleur reste l’histoire d’amour entre Patrick et sa contrôleuse fiscale. A l’inverse, les relations entre Serge et son beau-père n’apportent vraiment rien et n’arrachent guère qu’un sourire circonspect. Sans parler d’épisode de trop, ce film fait rentrer la saga dans le rang et une quatrième volet pourrait facilement la faire basculer du côté obscur du navet.

La bande d’acteurs est toujours la même, à part Vincent Elbaz qui reprend son rôle du premier volet, abandonné à Gad Elmaleh dans le deuxième. La Vérité Si Je Mens repose quand même largement sur le duo Gilbert Melki et José Garcia qui apporte le plus d’impact comique. Les autres s’acquittent de leur rôle avec talent, à défaut de génie.

La Vérité Si Je Mens 3 est donc très loin de constituer une totale réussite. Il ne fait pas passer un moment désagréable, mais un manque de rythme en fait une comédie de seconde zone.

Fiche technique :
Production : Les films Manuel Munz, Vertigo productions, La vérité productions, Télégraphe
Distribution : Mars distribution
Réalisation : Thomas Gilou
Scénario : Michel Munz, Gérard Bitton
Montage : Catherine Renault
Photo : Robert Alazraki
Décors : Jacques Rouxel
Musique : Hervé Rakotofiringa
Costumes : Catherine Bouchard
Durée : 119 mn

Casting :
Richard Anconina : Eddie
José Garcia : Serge
Bruno Solo : Yvan
Vincent Elbaz : Dov
Gilbert Melki : Patrick
Aure Atika : Karine
Amira Casar : Sandra
Léa Drucker : Muriel Salomon
Elisa Tovati : Chochona

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