DOS AU MUR : Divertissant à défaut d’inspiration

dosaumurafficheComme je ne sais absolument pas comment commencer cette critique, et bien je vais la commencer en vous racontant que je ne sais absolument pas comment commencer cette critique. Je ne sais pas si c’est un bon début, mais je n’ai pas trouvé mieux. Alors évidemment, ce n’est pas très bon signe de manquer à tel point d’inspiration pour vous parler d’un film, Dos au Mur en l’occurence. Pourtant, il fait passer un bon moment, à défaut d’être génial ou de réinventer quoique ce soit.

La foule se presse au cœur de Manhattan. Depuis quelques minutes, un homme se tient sur la corniche d’un grand hôtel de New-York, prêt à sauter. Une tentative de suicide qui va très vite monopoliser l’attention des badauds, des médias et de la police. Mais l’inspectrice qui négocie avec lui va rapidement avoir des doutes sur ses réelles motivations.

Le synopsis que je viens de vous livrer en dit beaucoup moins long que la très mauvais bande-annonce qui a fait la promotion Dos au Mur. Certes, le scénario reste globalement très linéaire et offre très vite au spectateur beaucoup d’éléments qui lui font comprendre le véritable fond de l’histoire. Mais tout de même, il est dommage, pour un film basé presque uniquement sur le principe « les choses ne sont pas ce qu’elles sont en apparence », de trop en dire puisque cela tue un peu tout intérêt.

Dos au Mur est en fait un film de « casse » très classique. Ce n’est pas tant sur le dénouement qu’il y a un suspense, mais sur le comment vont-ils y arriver. De ce point de vue, le film est assez bien mené, même si on a déjà vu mille fois mieux. Le film nous offre un dernier tiers beaucoup plus tourné vers l’action, encore une fois bien foutu, sans être la séquence la plus spectaculaire de l’année. Globalement, nous sommes là devant un pur divertissement, qui peut faire passer un vrai bon moment si on arrive à rentrer dans l’histoire, en oubliant limites et imperfections.

Paradoxalement, ce qui fait la plus grande force de Dos au Mur fait aussi sa faiblesse. En fait, le scénario déroule son idée de base, assez bonne au demeurant, et ne cherche pas constamment à nous entraîner dans de fausses pistes et surtout sans chercher à entretenir un faux suspense qui aurait ressemblé à de grosses ficelles bien trop visibles. Mais du coup, on peut reprocher au film un sérieux manque d’ambition. Cependant, il vaut absolument mieux qu’il se soit contenter de faire bien, sans chercher à faire mieux, au risque probable d’en devenir mauvais.

dosaumurLa réalisation de Asger Leth est à l’image du film. Professionnelle, efficace, mais sans prise de risque, ni imagination débridée. On aurait pu attendre mieux d’un ancien 1er assistant de Lars Van Trier. Là encore, le manque d’ambition est patent, mais d’un autre côté, il fait de Dos au Mur un film qui a au moins le mérite d’atteindre son but premier, sans se disperser.

Dos au Mur nous propose un casting lui aussi très professionnel. Le trio Sam Worthington, Elizabeth Banks et Jamie Bell s’acquitte de sa tâche sans zèle, mais avec le minimum de crédibilité. Ils ont quand même l’air de prendre un minimum de plaisir à jouer, un plaisir assez communicatif. Ed Harris est lui d’une autre trempe, mais son rôle de « méchant » est un peu trop caricatural et trop peu présent pour que son talent face à la différence. Enfin, un mot enfin sur la révélation de ce film : Genesis Rodriguez. Bon, soyons honnête, ce n’est pas vraiment une révélation artistique, mais plutôt esthétique. Les quelques secondes où on la voit en sous-vêtements pourraient presque justifier à elles-seules la vision de ce film. Quel corps, mama mia !

Dos au Mur fera sûrement partie de ces films qu’on aura déjà oublié quand on repensera à l’année cinématographique 2012, mais qu’on prendra éventuellement plaisir à voir, ou même revoir, un soir d’ennui devant sa télé.
Fiche technique :
Réalisation : Asger Leth
Scénario : Pablo F. Fenjves, Chris Gorak, Erich Hoeber et Jon Hoeber
Décors : Alec Hammond
Costumes : Susan Lyall
Photographie : Paul Cameron
Casting : Deborah Aquila, Ross Meyerson et Tricia Wood
Montage : Kevin Stitt
Musique : Henry Jackman
Production : Mark Vahradian et Lorenzo di Bonaventura
Durée : 102 minutes
 
Casting :
Sam Worthington : Nick Cassidy
Elizabeth Banks : Lydia Mercer
Jamie Bell : Joey Cassidy
Anthony Mackie : Mike Ackerman
Génesis Rodríguez : Angie
Ed Harris : David Englander
Kyra Sedgwick : Suzie Morales
Edward Burns : Jack Dougherty
Titus Welliver : Nathan Marcus
Geoffrey Cantor : Gordon Evans
J. Smith-Cameron : la psychiatre
William Sadler : le groom

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