CHRONICLE : Anti-héros

chronicleafficheDepuis un peu plus de dix ans, les super-héros sont devenus des sujets à la mode au cinéma. Tous les héros de comics américains ont eu droit à leur adaptation, voire même déjà en plusieurs versions différentes (Hulk et bientôt Spiderman). Evidemment, le sujet a fini par inspiré des histoires en dehors de l’archétype du héros en costume qui sauve le monde. Après les super-héros sans super-pouvoirs dans Kickass, voilà les adolescents dotés de super-pouvoirs, mais qui n’ont rien de héros, avec Chronicle. Un film plutôt bien foutu, à défaut d’être génial.

Un soir de fête, trois étudiants tombent sur un phénomène mystérieux. Très vite, ils font découvrir qu’ils sont désormais dotés de pouvoirs télékinésiques. Ils semblent d’ailleurs devenir chaque jour un peu plus puissants. Mais l’un d’entre eux, Andrew, est un adolescent mal dans sa peau qui a de plus en plus de mal à gérer ces extraordinaires capacités. Au point d’en devenir dangereux ?

Bon qu’il se dénonce ! Qui ? Celui qui a réalisé la bande-annonce de Chronicle ! Parce que ceux qui, comme moi, l’ont vu 53 fois ont en fait vu 53 fois le film, aux cinq dernières minutes près. Ce n’est peut-être qu’un détail, qui n’enlève rien aux qualités intrinsèques de ce film, mais c’est le genre de choses qui m’énerve au plus haut point. Bon certes, il faut dire aussi que le scénario est quelque peu linéaire et ne réserve guère de véritables renversements de situation. C’est d’ailleurs là sa principale limite, qui en fait un film plaisant… mais limité justement.

En fait, Chronicle est un film avant tout sur l’adolescence. C’est juste le contexte qui est un peu original et qui rend le film nettement plus spectaculaire qu’un film intimiste. Et force est de constater que le propos, sans atteindre des sommets de profondeur (c’est une figure de style ça, non ?), est nettement mieux senti que bien des films sérieux qui tombent dans la caricature ou le n’importe quoi caractérisé. La tension est vraiment basée sur les rapports entre les personnages, les interrogations, le mal-être ou la jalousie propres à l’adolescence. Déjà que les jeunes gens de cet âge sont généralement des êtres malfaisants, alors imaginez avec des super-pouvoirs…

Par contre ceux qui iraient voir Chronicle uniquement pour voir un film spectaculaire et plein d’action, risquent fort de ressortir déçu. Seuls les dix dernières minutes nous proposent vraiment un déluge d’effets spéciaux et du grand spectacle. Et cela ne constitue pas forcément le meilleur moment de ce film, qui est visuellement moyen, comparé à ce que l’on peut réaliser aujourd’hui. Cependant, l’essentiel est une nouvelle fois ailleurs, principalement dans la longue glissade de ce jeune adolescent sous le regard impuissant de ses amis. Un sujet en fait universel et extrêmement classique.

chronicleGlobalement, si Chronicle fonctionne, c’est parce que le film est rythmé, focalisé sur son sujet et ne se perd ni dans des considérations ésotériques, ni dans des scènes spectaculaires mais qui ne feraient pas avancer l’intrigue ou les personnages. Le film dure un peu moins d’une heure et demi et c’est suffisant. Comme je l’ai dit, le sujet et le film sont limités, mais cette limite est assumée et Josh Tank ne cherche jamais à les masquer artificiellement.

Le casting nous offre trois acteurs adolescents faisant leur job proprement, mais on ne décèle chez aucun d’eux une vraie graine de stars. Mais bon depuis qu’un certain Jean D. est passé de Brice de Nice aux Oscars, on ne peut plus jurer de rien. Dane DeHaan arrive tout de même à donner assez de crédibilité à son fondage de plombs pour que l’on y croit. Il ne faudrait donc pas lui retirer tout mérite quant à la réussite que constitue Chronicle.

Chronicle est donc un film globalement très réussi, même si aucun élément n’est génial ou révolutionnaire. Mais le tout est rythmé, tient de bout et au final emporte l’adhésion du spectateur.

Fiche technique :
Production : Film Afrika Worldwide, Adam Schoreder productions, Davis Entertainment
Distribution : 20th Century Fox France
Réalisation : Josh Tank
Scénario : Josh Tank, Max Landis
Montage : Elliot Greenberg
Photo : Matthew Jensen
Décors : Stephen Altman
Costumes : Dianna Cilliers
Durée : 84 mn

Casting :
Dane DeHaan : Andrew Detmer
Alex Russell : Matt Garetty
Michael B. Jordan : Steve Montgomery
Michael Kelly : Rochard Detmer
Ashley Jinshaw : Casey Letter
Bo Petersen : Karen Detmer
Anna Wood : Monica

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