LE TERRITOIRE DES LOUPS : Loin d’être bête !

leterrtitoiredesloupsafficheDans la série des films qui me donnaient l’impression d’être de gros navets à la vue de la bande annonce, mais en fait pas du tout, voici Le Territoire des Loups. Un principe de base assez éculé, un contexte particulier qui ne me disait vraiment rien. Bref, beaucoup de raisons pour ne pas aller le voir. Et bien, j’aurais eu tort car, si le film n’a rien d’un chef d’œuvre, il rassemble assez de qualités pour se laisser voir avec grand plaisir.

John Ottway travaille pour une compagnie pétrolière en Alaska. Il protège les chantiers des bêtes sauvages. Une compétence qui va s’avérer utile lorsque l’avion qui le ramène à Anchorage s’écrase en plein milieu de nul part. Accompagné d’une poignée de survivants, il doit essayer de regarder la civilisation. Le seul soucis est qu’entre eux et la civilisation se dresse une meute de loups ayant très envie de les avoir pour dîner.

Le principe de Les Territoire des Loups est donc très simple. Un groupe et une menace qui en élimine les membres un à un. Combien vont survivre à la fin ? Triompheront-ils de ce mortel ennemi ? Ca résume pas mal de films d’horreur ou de zombies. Le danger en question a pris des formes diverses au cours de l’histoire du cinéma : des serial-killers, des mort-vivants, des dinosaures, des extra-terrestres, des monstres divers et variés. Les loups, ça a sûrement déjà été fait, même si je n’ai pas vraiment d’exemple en tête. Enfin bref, voici une idée de base assez peu originale et on se dit qu’on aura du mal à tomber sur quelque chose de nouveau.

Et puis quand les qualités s’accumulent, on finit par se dire qu’on est devant un film pas si inintéressant que ça. Pour le Territoire des Loups, on apprécie déjà… le décor. Ca paraît quelque peu anodin, mais les grands espaces sont quand même souvent très cinégéniques. Ceux de ce film jouent un vrai rôle, puisqu’ils contribuent à la situation de détresse des personnages. Et puis, c’est vrai que les immensités drapées de blanc, ça a de la gueule. Ce beau voyage en Alaska nous ferait presque oublier Sarah Palin… et les loups bien sûr.

La plus grande force de ce film est d’avoir réussi à créer un vrai méchant. Pourtant, une meute de loups, à premier vue, ça n’a rien de très engageant. On pouvait craindre que le film ne tombe dans anthropomorphisme à outrance. Il n’en est rien. Les loups restent des loups. En fait, s’ils sont vraiment inquiétants, c’est avant tout parce qu’on le voit finalement qu’assez peu. John Carnahan, à qui on doit notamment la très bonne adaptation de l’Agence Tous Risques, est arrivé à en faire une menace constante, mais quasi invisible, ce qui la rend d’autant plus inquiétante.

leterritoiredesloupsEn fait, le Territoire des Loups est un bon film tout simplement parce qu’aucun aspect n’a été bâclé. Il est relativement rythmé. Certes, on n’échappe pas à un côté « amitié virile qui naît dans l’épreuve » qui peut prêter à sourire, mais qui finalement nous pousse à nous attacher aux personnages et à rentrer d’autant plus dans cette histoire. Enfin, le dénouement est assez réussi, ce qui permet de rester sur une très bonne impression. A noter que le film ne se termine vraiment qu’après le générique. 95% des spectateurs auront donc raté l’ultime plan, qui ne change pas grand chose, sinon à conclure définitivement l’histoire.

J’avoue que j’avais un peu peur de la prestation de Liam Neeson dans le Territoire des Loups. J’aime bien cet acteur, mais avouons qu’il joue toujours un peu les mêmes rôles de grand sage taciturne. C’est encore un peu le cas ici, mais force est de constater que son charisme arrive toujours à le faire briller, même si on connaît son jeu par cœur. Le reste du casting est lui plus anodin, même si l’ensemble des seconds rôles sont solides.

Le Territoire des Loups est donc un film parfaitement maîtrisé, à défaut d’être révolutionnaire. De la qualité à tous les niveaux pour au final un film peut-être pas génial, mais qui sort du lot de manière quelque peu inattendue.

Fiche technique :
Production : Inferno, Scott Free, Chambara Pictures, LD Entertainment, 1984 Private defense Contractors
Distribution : Metropolitan Filmexport
Réalisation : Joe Carnahan
Scénario : Joe Carnahan, Ian Mackenzie Jeffers
Montage : Roger Barton
Photo : Masanobu Takayanagi
Format : 35mm
Décors : John Willet
Musique : Marc Streitenfeld
Effets spéciaux : Howard Berger
Durée : 117 mn

Casting :
Liam Neeson : Ottway
Franck Grillo : Diaz
Dermot Murlroney : Talget
Dallas Roberts : Henrick
Joe Anderson : Flannery
Nonso Anozie : Burke

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