DU COTE DE CHEZ SWANN (Marcel Proust) : Oui mais là non !

ducotedechezswannOn a tous de grands classiques que l’on est, en tant que personne fréquentable et cultivé, censé aimer, alors qu’en fait, on déteste cordialement. On trouve totalement incompréhensible que cette œuvre ait traversé les siècles et continue d’être adulée, étudiée, vénérée. Au cinéma, j’ai Cris et Chuchotements et les Parapluie de Cherbourg en bêtes noires. Pour la littérature, j’avais déjà la Princesse de Clèves. Je pourrais désormais y ajouter Du Côté de Chez Swann de Marcel Proust.

Du Côté de Chez Swann est le premier tome de A la Recherche du Temps Perdu, qui en compte sept. Ce premier volet se compose en trois parties. La première et la dernière s’inscrivent pleinement dans le récit de l’enfance et la jeunesse de Marcel Proust. Il nous emmène à Combray, petite ville de Normandie où l’auteur a grandi. La deuxième, intitulé Un Amour de Swann, est un long aparté, parfois édité sans les deux autres parties, qui peut se lire indépendamment du reste. Il nous rapporte des évènements qui se déroulent avant la naissance du narrateur, au moment de la rencontre de Charles Swann et de Odette, qui deviendra sa femme. Ce dernier est un personnage secondaire du reste du roman, mais qui a exercé une véritable fascination chez le jeune Marcel.

A la base, le sujet me faisait plutôt envie. Parce que des madeleines, j’en ai plein. Il suffit d’avoir visité une seule fois mon appartement pour se rendre compte que le thème des souvenirs et de la nostalgie de l’enfance ne m’est pas totalement étranger. J’avais donc attaquer Du Côté de Chez Swann avec beaucoup d’envie et j’aurais vraiment aimé tomber amoureux de cette œuvre. Mais dès les premières pages, j’ai compris que ça serait très difficile.

Déjà, le style. Le fameux style proustien, avec ses phrases interminables et qui nous rappelle à longueur de pages que le point-virgule n’est pas qu’un café-théâtre, mais aussi un signe de ponctuation que l’on a droit d’utiliser. Simplement, j’ai trouvé ça complètement illisible. Du coup, j’ai passé mon temps à parcourir les pages en m’apercevant que je ne comprenais absolument pas ce que j’étais en train de lire. Dès que mon esprit s’échappait vers d’autres pensées, je continuais de lire mécaniquement sans rien retenir. Parcourir ces lignes étaient un calvaire, je n’avais donc aucune envie de m’y arrêter, de m’en imprégner. J’ai mis un temps infini à achever la lecture de Du Côté de Chez Swann, malgré une folle envie d’en finir au plus vite.

De plus, avouons-le, il ne se passe pas non plus grand chose. C’est donc d’autant plus difficile de se plonger dans Du Côté de Chez Swann sans avoir envie de sortir de l’eau au plus vite. La première partie s’étire sans fil rouge, sans intrigue, juste une somme de souvenirs personnels accumulés. On est loin de l’intrigue d’un Marcel Pagnol qui déformait sûrement sa propre enfance pour la rendre plus passionnante. Là, on aimerait que Marcel Proust fasse de même.

Un Amour de Swann est un peu différent à ce niveau-là. Mais bon les évènements relatés restent au stade de l’anecdotique. Il y a bien une jolie réflexion sur la jalousie, mais delà à en faire un roman qui traverse les siècles, il y a un pas que je ne franchirai pas, vous l’aurez bien compris. Enfin au moins, il se passe quelque chose, c’est déjà bien.

Après, il est vrai que Du Côté de Chez Swann ne ressemble à rien de ce que j’ai pu lire par ailleurs. Il y a bien une personnalité particulièrement affirmée. Je n’ai vraiment pas aimé ce roman, mais alors pas du tout. Cependant, je ne le qualifierai sûrement pas de médiocre ou de sans intérêt. La haine n’est pas le contraire de l’amour, c’est l’indifférence. Et ce livre ne m’a pas rendu indifférent, c’est le moins que l’on puisse dire.

Je n’irai donc jamais refaire un tour Du Côté de Chez Swann. Je me contenterai de réécouter Dave.

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