PROJET X : Réussite inattendue

projetxafficheDans la série des films que ne prévoyais pas du tout de voir, et elle est longue vu le nombre de fois que j’utilise cette phrase pour introduire mes critiques, voici un qui décroche la palme absolue. Jamais je n’aurais imaginé que Projet X puisse recevoir des critiques aussi bonnes (3/5 au bilan Allociné). Bon, ce n’est clairement pas le film du siècle, juste une idée exploitée pleinement et avec un certain talent et un peu d’imagination.

Thomas est un adolescent timide et introverti. Bref, pas vraiment monsieur Populaire ! Pour ses 17 ans, son meilleur ami, Costa, le convainc d’organiser une grande fête d’anniversaire en profitant de l’absence de ses parents pour le week-end. Mais la fête va prendre une ampleur inattendue, qui va mettre le feu à tout le quartier. Et pas qu’au sens figuré…

Projet X est un objet cinématographique indéterminé. Ce n’est pas vraiment une comédie adolescente, sûrement pas un film sérieux, encore moins une réflexion sur l’adolescence. C’est juste l’histoire d’une soirée qui tourne mal… Ok, dis comme ça, on dirait vraiment que ce film n’a vraiment aucun intérêt. Bon, clairement, il est totalement anecdotique, mais même une idée minuscule peut donner au final un film qui se laisse voir quand elle est vraiment exploitée jusqu’au bout.

Projet X fonctionne tout simplement, et il est assez difficile d’expliquer pourquoi. Mais bon, je vais quand même m’y essayer. Déjà, Nima Nourizadeh ne cherche pas à se justifier. Quelque part, ça limite forcément la portée du film, mais d’un autre côté il se concentre sur l’essentiel, sans chercher à faire passer son film pour autre chose que ce qu’il est. On est dans le divertissement pur, qui ne cherche d’ailleurs même pas l’originalité. Tous les éléments de ce film ont déjà été vu par ailleurs, parfois dans des films peu recommandables, mais ils se trouvent ici dans un tout qui vaut bien plus que la somme de ses parties.

Les personnages ? Quatre archétypes des ados loser, qui peuplent films et séries, mais on s’y attache tout de même immédiatement. Ils sont à la fois caricaturaux (l’exubérant, le maigre timide, le gros à lunette, le gothique…), mais sans en rajouter… Du coup, ils sont un minimum crédibles, humains et sympathiques. Certes la série des évènements qu’ils vont provoquer est totalement invraisemblable, mais Projet X arrive à arriver à ce résultat par une série de petites étapes qui une à une pourrait presque se produire.

L’humour ? Il y en a, mais sans être omniprésent. Projet X est en fait parsemé d’éléments comiques, comme les deux ados prépubères chargés de la sécurité et qui prennent leur rôle vraiment au sérieux. Mais on n’est pas du tout dans American Pie, tout n’est pas destiné à préparer des gags dont on voir arriver la chute dix minutes à l’avance. Non, ici les éclats de rires viennent soudainement, par des éléments inattendus qui parcourent le film sans en constituer du tout le fil rouge. Du coup, si on peut trouver ce film totalement inintéressant, au moins n’est-il pas lourdingue, alors qu’on pouvait le craindre.

projetxLa réalisation ? En caméra subjective, puisqu’un protagoniste est chargé de filmer la préparation et la soirée et c’est par lui que l’on vit les évènements. Cela donne à Projet X un aspect « faux documentaire », technique assez éculée, mais qui, encore une fois, fonctionne très bien ici. Et surtout, cela nous permet d’échapper à l’aspect clip vidéo puisque, du coup, le film est plutôt constitué de plans-séquences.

Les trois acteurs principaux ne feront peut-être pas une grande carrière de comédien. Mais Thomas Mann, Oliver Cooper et Jonathan Daniel Brown ont vraiment l’air de s’amuser et c’est tout à fait communicatif. La réussite inattendue de ce film est donc aussi à mettre à leur crédit.

Projet X est un film surprenant parce qu’il fonctionne à partir de pas grand chose. On peut bien sûr retenir le pas grand chose, mais aussi ne pas bouder son plaisir et passer un bon moment en le regardant.

Fiche technique :
Production : Green Hat Films, Silver Pictures
Distribution : Warner Bros Entertainment France
Réalisation : Nima Nourizadeh
Scénario : Michael Bacall, Matt Drake
Montage : Jeff Groth
Photo : Ken Seng
Décors : Bill Brzeski
Directeur artistique : Desma Murphy
Durée : 88 mn

Casting :
Thomas Mann : Thomas
Oliver Cooper : Costa
Jonathan Daniel Brown : JB
Dax Flame : Dax
Kirby Bliss Blanton : Kirby
Brady Hender : Everett

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