LA DAME EN NOIR : Angoisses éternelles

ladameennoirafficheNous avons tous eu peur étant petit des bruits étranges venant du grenier. Certes, on sait aujourd’hui que c’est simplement du à la dilatation du bois, mais on garde tous cette angoisse tapie au fond de nous. Depuis toujours, les cinéastes ont su l’exploiter pour nous offrir des films nous replongeant dans nos terreurs enfantines. Et on a beau avoir grandi, il faut avouer que cela fonctionne encore très souvent. Dans La Dame en Noir notamment, même si le film souffre par ailleurs de beaucoup de défauts.

Arthur Kipps a bien du mal à se remettre du décès de son épouse, morte en couches. Plusieurs années sont passées pourtant. Son employeur, un notaire de Londres, lui offre une dernière chance de se ressaisir pour conserver son emploi. Il est envoyé dans un petit village isolé, régler une succession. Très vite, il se heurte à l’hostilité des habitants qui font tout pour qu’il reparte au plus vite. Il va surtout se heurter à des phénomènes mystérieux et inquiétants qui surviennent dans le manoir de la défunte.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à remercier la jeune femme (enfin pas si jeune que ça, mais je suis gentleman, alors je vais faire comme ci) qui a vécu particulièrement intensément la Femme en Noir. Cris, sursauts, réactions immédiates aux moindres mouvements de caméra… Ca a fait parfois rire la salle, mais au moins ça a rendu la séance très vivante. Surtout qu’elle ne parlait pas non plus tout le temps. Par contre, elle a une phrase qui résume très bien ce film et c’est sans aucun scrupule que je vais la lui emprunter « il ne se passe rien dans ce film, mais qu’est ce que ça fait peur ! ».

Voilà, commençons par ce qui fâche un peu. A part les grincements de parquet inquiétants et les apparitions de spectres pas vraiment bien attentionnés, il est vrai que la Dame en Noir ne propose pas grand chose. Scénario très basique, personnages, décor (manoir isolé dans la brume) vu mille fois et rebondissements faméliques. On peut dire qu’il se concentre sur l’essentiel, ce qui fait qu’il fonctionne, on va y revenir, mais voici un genre où on compte des dizaines de film lui ressemblant, on est donc en droit de rechercher un minimum d’originalité et de nouveauté. Ce n’est pas ici qu’on le trouvera.

ladameennoirCependant, comme dirait donc ma voisine, c’est vrai que la Dame en Noir nous met dans une situation de stress assez permanent. Les ressorts sont archi-éculés, mais il fonctionne encore. A la fois, ce n’est pas parce qu’il fait nuit tous les jours, que certaines personnes arrêtent d’avoir peur du noir. Le fantôme qui se cache à l’étage et fait grincer le parquet continue de nous effrayer, malgré toute la rationalité dont on peut faire preuve. Reconnaissons à James Watkins le talent d’avoir su le faire revivre une nouvelle fois avec efficacité. Le film atteint finalement pleinement son but et c’est bien là l’essentiel.

Daniel Radcliffe constitue lui aussi une limite sérieuse. Je n’ai rien contre Harry Potter, mais on a pu déjà constaté au fur et à mesure de la saga que l’adolescence n’avait pas fait de lui un grand acteur. La Dame en Noir le confirme. Il n’est pas à proprement parler mauvais, mais n’apporte pas grand chose et se révèle bien trop souvent totalement inexpressif. De plus, lui faire endosser le rôle d’un jeune veuf, alors qu’il semble être tout juste sorti de l’adolescence, ne se révèle pas non plus être l’idée du siècle.

La Dame en Noir est donc un film qui cherche à faire peur et qui fait peur. Mais il ne fait vraiment que cela.

Fiche technique :
Production : Talisman productions, Hammer, UK Film Council, Cross Creek Pictures, Filmgate, Film i Väst
Distribution : Metropolitan Filmexport
Réalisation : James Watkins
Scénario : Jane Goldman, d’après le roman homonyme de Susan Hill
Montage : Jon Harris
Photo : Tim Maurice-Jones
Décors : Kave Quinn
Musique : Marco Beltrami
Durée : 95 mn

Casting :
Daniel Radcliffe : Arthur Kipps
Ciaran Hinds : Mr Daily
Janet McTeer : Mrs Daily
Liz White : Jennet Humfrye
Sophie Tuckey : Stella Kipps
Liz White : Jennet

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