LE BON CHOIX

francoishollande2Dans 10 jours aura lieu le premier tour de l’élection présidentielle. En tant que militant et élu socialiste, mon choix ne fait que peu de doute. Il pourrait y avoir là une forme de discipline, d’obligation, presque de contrainte. Je dois bien l’admettre, combien même la campagne aurait été désastreuse, j’aurais sûrement voté pour le candidat socialiste. Mais les 22 avril et 6 mai prochains, je mettrai mon bulletin François Hollande dans l’urne sans aucun doute sur la justesse et la pertinence de mon choix.

Pourtant, il y a encore un an, je n’imaginais pas une seule seconde qu’il puisse être candidat. Je n’imaginais même pas le soutenir pour la primaire qui me semblait jouée d’avance. Mais le Sofitel est passé par là. Avant cela, je ne voyais pas du tout le député de Corrèze dans le costume de Président, je l’admets volontiers. Je ne vais pas jouer le couplet du « je l’ai toujours su », « je l’ai toujours dit », parce que ce n’est pas vrai et certains camarades pourraient même rappeler que j’avais dit exactement l’inverse. Mais j’ai changé d’avis. François Hollande m’a fait changer d’avis.

J’ai choisi de soutenir François Hollande lors de la primaire socialiste pour deux raisons. Deux raisons qui ne font qu’une. Déjà parce qu’il le voulait vraiment et depuis longtemps. Nicolas Sarkozy y pensait en se rasant, François Hollande y pensait en faisant un régime. Mais la comparaison entre les deux hommes s’arrêtent là. En effet, pour obtenir l’investiture, le socialiste n’a pas mené une guerre politicienne au sein de son parti. Il n’a pas manœuvré, il n’a pas trahi. Je ne veux pas dire par là que François Hollande était un candidat hors système comme a pu l’être Ségolène Royal. Ses dix ans à la tête du parti lui ont laissé un puissant réseau de soutien sur lequel il s’est évidemment appuyé. Mais, ce qui a été décisif pour moi, c’est qu’il s’est présenté dès le premier jour comme le candidat qui porterait deux priorités : la justice fiscale et la jeunesse. C’était peut-être léger, embryonnaire, mais un an plus tard, ces deux idées sont encore celles qui dominent le programme soumis aux Français. En soutenant François Hollande dès l’été dernier, on pouvait déjà soutenir des orientations, une conception, un idéal, pas seulement (ou mais aussi, comme vous préférez) un homme, une personnalité, un ego, une ambition.

François Hollande, la girouette, voilà un reproche de la droite qui prouve qu’elle n’a peur de rien. Quel homme politique a tenu un cap aussi fermement sans s’en détourner aussi longtemps pour un tel enjeu ? Car ce cap a été défini alors que personne ne croyait en lui et c’est ce même cap qui guide aujourd’hui son programme. On est en droit de ne pas le trouver pertinent, insuffisant, pas à la hauteur des difficultés. Peut-être n’est-il pas sexy, vendeur ou séduisant. Peut-être n’est-il pas susceptible de susciter l’enthousiasme. Mais au moins est-il tracé par un homme qui vient de prouver qu’il était capable de le maintenir quoiqu’il arrive.

Avant d’aborder la pertinence des idées, je voudrais un peu parler de l’homme. Je sais, cela constitue presque une faute pour un militant socialiste qui ne doit jurer que par le débat d’idées. Mais évidemment cela compte et notre système électoral étant ce qu’il est, la personnalité des candidats reste un point crucial, que cela nous plaise ou non. D’ailleurs, c’est souvent à ce niveau-là que les critiques fusent : trop mou, trop lisse, venant de personnes qui n’ont le plus souvent qu’une connaissance très vague de son programme. Mais chacun vote sur les critères qu’il souhaite.

François Hollande n’est ni Nicolas Sarkozy, ni Jean-Luc Mélanchon. Il est plus rassurant qu’énergique. Plus caustique qu’agressif. Plus posé que spectaculaire. Mais ce que j’apprécie en lui, et ça bien avant la campagne présidentielle, c’est qu’il n’est pas clivant. Il n’est pas dans l’opposition des uns contre les autres, il ne désigne pas les gentils et le méchants, le blanc et le noir. Incapacité à trancher, manque d’autorité ? On peut voir les choses comme cela. J’ai été le premier à regretter qu’il ne décide pas l’exclusion de Laurent Fabius du Partie Socialiste au moment de la campagne sur le traité constitutionnel européen. Mais avec le recul, n’était-ce pas le meilleur choix à long terme ? Etait-ce surtout le choix le plus facile alors qu’une occasion en or de se débarrasser d’un rival lui était apporté sur un plateau ?

Nombreux étaient ceux qui pensaient suite aux primaires la campagne serait marqué à nouveau par les guerres intestines au Parti Socialiste, comme en 2007. Il n’en a rien été. Tout le monde tire dans la même direction et faut-il le rappeler encore une fois sur des orientations définies par François Hollande bien en amont. Tout cela sans qu’il n’y ait de démonstration d’autoritarisme, pas d’adversaire puni, exclu, isolé comme l’a été Dominique de Villepin à l’UMP. Ceci est-ce vraiment le signe d’une absence d’autorité ? D’un homme incapable de tenir ses troupes ? Incapable d’apparaître comme le leader ?

Il y a tous en nous un royaliste qui sommeille. Cette envie d’avoir un chef qui décide, un homme providentiel qui aura toujours la solution et dont les décisions s’imposeront sans contestation possible. On a vu ce que ça donnait avec Nicolas Sarkozy. François Hollande n’a pas cette conception du pouvoir. Peut-être parce qu’il ne peut pas l’avoir, mais au fond, qu’importe. Le 6 mai, les Français ne le choisiront pas comme Président de la République. Au mieux, 55% d’entre eux le feront. Et encore, en ne comptant que les suffrages exprimés. Pourtant, dès le lendemain, il sera le Président de tous les Français, qu’ils aient voté pour lui ou non. Ce détail est trop souvent oublié par les élus, quelque soit leur niveau (comme mon Maire par exemple…).

Sur le quotient familial, oui, François Hollande a renoncé. D’un point de vue purement cartésien, je le regrette. Mais on sentait bien que ce sujet allait diviser, blesser, susciter colère et indignation. Renoncer est évidemment aussi une manœuvre politique pour ne pas donner à l’adversaire un point d’appuis pour emporter l’adhésion. Mais la gauche l’a appris en 1984 avec la loi Savary. On ne peut gouverner contre une partie de sa propre population. Avoir la légitimité démocratique ne signifie pas que l’on n’a plus à prendre en compte l’opinion de la minorité qui ne vous a pas élu. Alors dans ce renoncement, je vois plus d’intelligence que de faiblesse. Je vois la promesses d’une mandature qui sera placé sous le signe de la construction, non de l’affrontement. Ou personne ne sera traité de « cancer de la société ». Ou le désaccord, naturel dans une démocratie, remplacera l’indignation et le sentiment de révolte.

La justice fiscale et la jeunesse donc. Car plus qu’un homme, ce sont des orientations que nous auront à choisir dans dix jours. Pourquoi choisir François Hollande ? Pourquoi choisir son programme ? Cette question, même en tant que militant socialiste, je me la suis posée. En fait, la vraie question est pour moi, pourquoi suis-je de gauche, et socialiste en particulier ? Et est-ce que ce qui est proposé correspond à ces convictions ?

Depuis que je fais activement de la politique, depuis que je suis élu, j’ai d’autant plus la conviction que le clivage droite/gauche n’a rien d’artificiel, qu’il vient bien de deux manières de penser radicalement différente. Après, sur des points très pragmatiques, on peut arriver à la même solution, mais ce n’est pas pour cela que le chemin pour y aboutir fut le même. C’est une vaste question et m’y lancer m’éloignerait forcément du sujet qui m’intéresse ici. Pour résumer, et forcément caricaturer j’en ai bien conscience, face à un problème, la droite cherchera à faire disparaître le symptôme quand la gauche soulagera le symptôme et chercher à faire disparaître la maladie. Pour prendre un exemple, un peu simpliste j’en conviens, la droite cherchera uniquement à faire baisser la délinquance par la répression, quand la gauche s’intéressera aussi à ses causes profondes et luttera contre la pauvreté et l’exclusion. Raccourci rapide peut-être, mais aux dernières nouvelles, je n’ai jamais été tenté, ni même eu l’occasion de devenir délinquant, tout simplement parce que j’ai eu la chance de naître dans un milieu relativement bourgeois et éduqué. C’est une chance et offrir cette chance au plus grand nombre doit être pour moi la vraie priorité pour lutter efficacement et durablement contre la délinquance.

En quoi le programme de François Hollande se situe-t-il dans cette logique ? Il est déjà important de distinguer les maladies des symptômes. C’est une question délicate car extrêmement dépendante du point de vue de celui qui la traite. Je vais donc le faire avec ma propre subjectivité, parfaitement assumée et que je ne prétends pas qu’elle constitue une vérité universelle et objective. Je traiterai ici deux « maladies » : les inégalités et la problématique du logement. Il y en a évidemment plein d’autres, sur des sujets que je maîtrise beaucoup moins bien (justice, santé, éducation…) et où je ne m’aventurerai pas.

Pourquoi ai-je parlé des inégalités et non pas du chômage, de la faiblesse de la croissance ou de la dette ? Il y a là une conviction toute personnelle, même si évidemment elle s’est forgée à la lecture d’esprits beaucoup plus brillants que le mien. Cette conviction pourrait être résumée par un proverbe chinois, ou plutôt, dans mon cas personnel, sa négation : « quand les riches maigrissent, les pauvres meurent de faim ». Cette idée, que tous les faits contredisent, est fondamentale dans une certaine idéologie libérale. Or c’est cette dernière qui a envahit l’Occident en particulier depuis Tatcher et Reagan. Nos sociétés s’évertuent depuis à casser tous les systèmes de régulations qui empêchaient l’argent de se concentrer encore et toujours entre quelques mains… et du coup, c’est exactement ce qui se passe.

Toutes les statistiques montrent une montée des inégalités depuis la fin des Trente Glorieuses. Et il est intéressant de mettre cela en parallèle avec la croissance et le chômage. A mesure que les inégalités croissent, ces indicateurs se dégradent. Ce simple constat ne signifie évidemment pas obligatoirement une corrélation et n’indique pas non plus quelle est la cause, quel est l’effet. Je ne vais pas rentrer ici dans une explication de ce type, je l’ai déjà fait dans d’autres billets. Simplement, je reste convaincu que c’est la montée des inégalités qui provoque un phénomène de « l’argent va à l’argent » qui appauvrit la base de la pyramide sociale et par la même occasion fragilise l’économie tout entière.

Que peut faire l’Etat pour lutter contre les inégalités ? Il a deux moyens d’action : les salaires et la fiscalité. Les premiers peuvent sembler constituer le levier idéal, le plus solide. En effet, il combat le mal vraiment à la source, alors que l’impôt n’apporte qu’une correction a posteriori. Mais tous les efforts dans ce domaine seront vains tant que le chômage sera si haut. La loi de l’offre et la demande reste encore la force économique la plus forte et tant qu’un déséquilibre existera, les salaires seront irrémédiablement tirés vers le bas. On peut promettre un SMIC à 1700 euros comme le fait Jean-Luc Mélanchon. C’est beau sur le papier, mais tout ce que l’on récoltera, c’est une inflation galopante !

Reste donc la fiscalité. Et dans ce domaine, le programme de François Hollande aborde enfin le problème dans sa dimension peut-être la plus technique, mais la plus fondamentale : celle des bases. J’ai déjà écrit deux article sur le sujet (Plutôt que le Taux, Basons-nous sur la Base et les Limite de la Valeur Travail), je ne vais donc pas y revenir. Le rapprochement entre l’impôt sur le revenu et la CSG ne fait peut-être pas rêver, ne sonne pas comme une promesse de lendemains qui chantent, mais elle constitue une des idées le plus intéressantes de cette campagne. Dommage que son caractère technique la rende invisible.

Corriger les inégalités ne sera évidemment pas suffisant pour nous assurer croissance et prospérité à long terme. On ne peut nier la mondialisation et la compétitivité est une notion que l’on ne peut ignorer. Or, la France a de formidables atouts dans ce domaine. Les Français ont la productivité/horaire la plus élevée au monde ! C’est à dire que quand un Français travaille une heure, il produit plus de richesses que n’importe où ailleurs. Cela constitue évidemment un élément sur lequel s’appuyer.

A côté de ça, il y a évidemment le coût de production de cette richesse. Il constitue un thème central de cette campagne. Là encore, le débat est de nature technique et du coup, les arguments avancés restent particulièrement superficiels. Il y a cependant bien là une ligne de fracture nette entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le Président sortant veut nous rendre plus compétitif en abaissant le coût du travail. Or quand une usine est délocalisée, elle part pour un pays où ce dernier est 5 fois (Pologne) ou 10 fois (Chine) inférieur. Dans ce domaine, la partie est perdue d’avance, nous ne pouvons pas lutter. Ce ne sont pas les quelques ajustement proposés par la droite qui vont fondamentalement changer quoique ce soit. Au mieux, nous entrerons dans une logique de concurrence avec nos voisins européens, qui va se traduire par un dumping social, tirant toute l’Europe vers le bas, alors que des politiques coordonnées peuvent tout à fait l’éviter.

On oublie parfois de le rappeler mais la France reste un pays plus riche que la Chine et la Pologne. Notre productivité nous permet donc d’être plus efficace qu’une économie qui mise tout sur les bas salaires. Or cette productivité, qui explique que la France est un des pays au monde où les investissements étrangers sont les plus élevés, rappelons-le, tient notamment de la qualité de notre main d’œuvre (à prendre au sens large, c’est à dire y compris cadres, chercheurs, etc…) et donc de notre système éducatif. Si ce dernier continue son déclin, par manque d’investissement, nous perdrons notre plus grand atout.

La priorité donnée par François Hollande à l’éducation, et plus globalement à la jeunesse, est donc particulièrement pertinente. Elle revient à lutter avec nos armes, notre force et non pas à nous aventurer sur un terrain dont nous ne pouvons sortir que perdants et appauvris. Elle n’empêche pas de développer d’autres atouts, comme un tissu de PME plus solide. Ce dernier fait la vraie force de l’Allemagne (et non un coût du travail plus faible que chez nous) et le propositions de François Hollande allant dans ce sens m’apparaissent apporter une vraie réponse s’attaquant une nouvelle fois au fond des problèmes.

Voilà pourquoi avoir défini la justice fiscale et la jeunesse comme les deux grandes priorités a emporté mon adhésion et au-delà des mesures concrètes et pragmatiques, qui seront du ressort du gouvernement et du Parlement (on l’oublie trop souvent avec Nicolas Sarkozy), me donne à penser que placer François Hollande à la tête du navire France, c’est choisir le capitaine qui a fixé le bon cap.

Que les lecteurs fatigués s’arrêtent là, je leur pardonnerai. Je serai déjà content si quelqu’un arrive jusque là. Comme évoqué plus haut, je vais parler un peu de la politique du logement, domaine que je connais aussi assez bien. Voilà un problème qui se pose depuis toujours… du moins à mon échelle, c’est à dire depuis une trentaine d’années. J’ai toujours entendu que les prix montaient trop vite, que l’on ne construisait pas assez. Le problème des banlieues est une sorte de patate chaude que les gouvernements se passent les un après les autres, malgré des promesses de prendre les choses en main.

J’ai beaucoup apprécié les propos de François Hollande dénonçant le plan Marshall pour les banlieues proposé par Sarkozy en 2007 et qui n’a jamais vu le jour. Qu’on le veuille ou non, les politiques foncières sont des politiques de long terme, de l’ordre de la décennie, voire du quart de siècle. Aucune politique ne répondra au manque de logement ou au problème des banlieues en une mandature. La loi SRU, celle des 20% de logements sociaux, votée sous le gouvernement Jospin se situait dans cette logique. Elle fixait un cadre général et c’était à chaque commune, dont c’est la compétence, de trouver les solutions d’ici à 2020.

François Hollande propose de renforcer ce cadre. Ca peut paraître trop peu, trop lent. Il promet bien sûr plus de moyens, mais rien de révolutionnaire. Pas de promesses, pas d’annonces spectaculaires, comme les 30% de droits à construire supplémentaires voulus par Sarkozy. On peut du coup y voir le signe que cette thématique a été oubliée. Personnellement, j’y vois un discours raisonnable qui dit peu, mais dit des choses justes, faisables et réalistes. Encore un fois, il s’agit d’une élection présidentielle, il ne s’agit pas de définir le contenu exact des futures lois, mais de fixer les priorités, les cadres généraux, les directions à suivre.

La thématique du logement me permet une transition vers la dernière partie de ce (trop) long texte. J’ai parlé jusqu’à présent des mesures pour régler les problèmes sur le long terme. Et on vient de voir que cela peut prendre du temps. En attendant, il faut soulager les symptômes qui frappent directement les plus fragiles de nos concitoyens, qui n’ont pas vraiment le temps d’attendre. Pour le logement, le poids des loyers est évidemment un problème qui doit être traité sans attendre une rééquilibrage de l’offre et la demande. Dans ce domaine, François Hollande a eu la bonne idée d’aller en piquer une ailleurs, en Allemagne plus précisément. Ce pays ne connait pas du tous les mêmes phénomènes que nous grâce à un système d’encadrement des loyers qui fonctionne et qui n’empêche pas les propriétaires d’Outre-Rhin de mettre leurs bien en location. Evidemment, c’est un domaine où la droite a oublié de citer nos cousins germains en exemple.

En fait plus globalement, on en vient au problème du pouvoir d’achat. L’Etat peut agir de trois manières dans ce domaine. En poussant à la hausse des salaires ou par la fiscalité. J’ai déjà longuement évoqué ces deux points, je ne vais pas recommencer. Reste à agir sur les prix. Cela peut se faire par la TVA, à la hausse ou à la baisse. Mais cet impôt représente 50% des recettes fiscales, il est donc difficile de le diminuer et à l’inverse tentant de l’augmenter, comme le propose la droite. On peut surtout avoir des politiques plus ciblées, et donc plus efficaces. C’est exactement ce que fait François Hollande sur le loyers, on vient de le voir, ou sur le coût de l’essence en réintroduisant la TIPP flottante ou en proposant une réforme de la tarification du gaz et de l’électricité. Ce ne sont certainement pas des solutions à long terme, mais elles répondent à une urgence. Après, développer les transports en commun, proposer un grand programme d’isolation des bâtiments doit rendre le consommateur moins dépendant du coût de l’énergie qui ne va de toute façon pas baisser. On retrouve là encore une grande cohérence chez François Hollande entre le court et le long terme.

Enfin, je voudrais revenir sur une dernière mesure. Celle des 150 000 emplois d’avenir. Une mesure dénoncée par la droite alors qu’elle vient tout juste d’augmenter le nombre de ses emplois aidés pour faire diminuer, en vain, les chiffres du chômage avant les élections. Je suis arrivé sur le marché du travail au moment de la suppression par le gouvernement Raffrarin des emplois jeunes crées par Lionel Jospin. Et je peux vous assurer que le résultat fut désastreux. Bien sûr dans un absolu idéal, une économie qui tourne rond ne devrait pas avoir besoin de ce genre de dispositif. Mais on est encore loin de cet idéal et ce genre de mesure reste nécessaire. Surtout que les chiffres montrent qu’une large majorité des personnes embauchées restent dans la structure qui les accueillent à la fin du dispositif.

Voilà, c’est tout…

mais…

… et la dette ?

Ah bah oui, je n’en ai pas parlé. C’est pourtant le problème du moment ! Nos vilains déficits budgétaires ! Alors évidemment, on peut s’en foutre comme Jean-Luc Mélanchon en promettant de faire marcher la planche à billets. On peut se faire le champion de la rigueur comme Nicolas Sarkozy qui annonce le retour à l’équilibre pour 2016, alors que François Hollande ne l’annonce que pour…2017. Mais face à un problème pour le coup vraiment systémique, qui a pris doucement de l’ampleur depuis trente ans, et certainement pas seulement depuis la crise, il faut juger la politique proposée dans sa globalité, dans sa pertinence, dans sa cohérence. Et surtout dans sa faculté à régler les difficultés à leur racine et sur le long terme. Après que l’équilibre soit atteint en 2016 ou même en 2025, ce n’est pas le plus important. Le important est que notre pays aille globalement et pour longtemps dans le bons sens.

Et pour moi, François Hollande nous propose une politique qui répond à cette attente.

P.S : pour d’autres sujets, comme la réforme des retraites ou le nucléaire, j’ai déjà écrit des billets à ce sujet :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *