SUR LA PISTE DU MARSUPILAMI : Houba houba pas top, mais pas flop non plus

surlapistedumarsupilamiafficheAprès avoir fait vivre, avec une immense réussite, l’univers de René Goscinny avec Asterix et Obelix, Mission Cléopatre, Alain Chabat s’attaque cette fois à celui d’André Franquin, le papa de Spirou et de Gaston Lagaffe, avec Sur la Piste du Marsupilami. Il était sûrement l’homme de la situation, même si le résultat final est très inégal.

Dan Géraldo est un grand reporter, mais dont l’audimat a tendance à flancher. Sa patronne lui lance donc un ultimatum et l’envoie en Palombie, là où il avait réalisé son premier reportage. Il doit y retrouvé Pablito, moitié vétérinaire, moitié escroc, qui doit le mettre en contact avec le chef d’une mystérieuse tribu. Les deux hommes vont être entraînés dans une aventure inattendue, sur fond de prophétie et sur les traces d’un animal « qui n ‘existe pas mais qui n’existe ».

Les critiques à propos de Sur la Piste du Marsupilami ont souvent souligné le début un peu poussif de ce film. Je trouve que leur notion de début est assez large : un tiers, une moitié, les deux tiers… Bon, il est vrai que les choses s’accélèrent progressivement avant une dernière demi-heure qui décolle enfin. Globalement ce film propose le meilleur, mais aussi le pire de l’humour Nul. Une suite un peu décousue de gags plus ou moins efficaces, qui ressemblent souvent à un grand n’importe quoi. Une recette qui marchait très bien sur petit écran et dans des formats courts, mais qui touche ses limites sur le grand avec un long métrage.

Le meilleur tient dans des répliques potentiellement cultes, qui font mouche et qui nous feraient presque oublier tout le reste. Mais Sur la Piste du Marsupilami restera surtout dans les mémoires pour LE moment de bravoure comique de l’année. Même si nous ne sommes qu’en avril, on peut déjà l’annoncer. Une prestation inoubliable signée Lambert Wilson ! Il serait dommage de dire quoique ce soit de plus, mais rien que pour ces trois minutes de pur bonheur, ce film mérite d’être vu.

Alain Chabat n’a pas non plus son pareil pour nous proposer des personnages lunaires, qui emportent immédiatement la sympathie. Bien sûr, ils contribuent à cette impression de manque de maîtrise. L’ancien Nul n’est clairement pas le plus grand spécialiste de la direction d’acteurs et laisse un peu trop ses interprètes, et lui-même pas la même occasion, cabotiner un maximum, faisant perdre son rythme au film. D’un autre côté, cela apporte une certaine poésie qui colle assez bien avec l’univers de Franquin, où de Gaston Lagaffe au Professeur Champignac, les personnages lunaires sont légion.

Sur la Piste du Marsupilami est aussi une sorte d’hommage aux grands films d’aventures populaires. Mais l’équilibre avec l’humour souffre du manque évident de maîtrise de la réalisation. Du coup, les deux aspects se superposent, sans réelle synergie. Or, c’est quand l’intrigue proprement dite gagne en rythme et en consistance que le film devient bien meilleur. Cela cadre un minimum les choses et fait enfin ressembler le film à un long métrage, plutôt qu’à une succession de sketches télévisés. Dommage que cela survienne si tardivement.

surlapistedumarsupilamiUn mot enfin sur la bête elle-même. Plus largement, Sur la Piste du Marsupilami est visuellement très réussi, absolument pas kitch ou cheap. Le Marsu est lui même adorable et très expressif et les scènes où il se bat sont très convaincantes. Et ceux qui, comme moi, ont toujours eu un faible pour l’album de Spirou « le Nid du Marsupilami » seront émus de le voir prendre vie sous leurs yeux. Les moyens ont été mis, l’œuvre d’André Franquin valait bien ça. Après, comme pour Lucky Luke, cela ne signifie pas pour faire un grand film.

Les deux grandes stars de Sur la Piste du Marsupilami sont donc au final Lambert Wilson et le Marsu lui-même. Bon, Alain Chabat et Djamel Debouzze sont ceux qui restent de loin les plus longtemps à l’écran, mais ils se contentent simplement de réciter ce qu’ils savent faire de mieux. C’est déjà pas mal, mais pas suffisant pour surprendre et enthousiasmer. Fred Testot et Patrick Timsit s’en donnent par contre à coeur-joie et leur énergie est vraiment communicative.

Au final, Sur la Piste du Marsupilami n’est ni vraiment réussi, ni tout à fait raté. Il constitue un divertissement agréable où les vraiment moments de pur bonheur font oublier les nombreux passages beaucoup plus faibles.

Fiche technique :
Production : Chez Wam, Pathé, TF1 Film production
Distribution : Pathé distribution
Réalisation : Alain Chabat
Scénario : Alain Chabat, Jeremy Doner, d’après l’oeuvre de André Franquin
Montage : Marilyne Monthieux
Photo : Laurent ailland
Décors : Olivier Raoux
Musique : Bruno Coulais
Effets spéciaux : BUF Compagnie, BeDigital
Durée : 105 mn

Casting :
Jamel Debbouze : Pablito Camaron
Alain Chabat : Dan Geraldo
Fred Testot : Hermoso
Lambert Wilson : Général Pochero
Patrick Timsit : Caporal
Géraldine Nakache : Pétunia
Aïssa Maïga : Clarisse
Jacques Weber : Papa
Liya Kebede : Reine Paya

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