LE PLUS DUR COMMENCE

hollandebastilleLe temps de la fête est désormais terminé. Le Champagne est bu, l’euphorie est retombée. La musique de la Bastille est désormais un lointain souvenir. Un beau souvenir, historique même, mais qui ne constitue en rien l’assurance de lendemains qui chantent. En effet, la tâche qui attend François Hollande est colossale. Passer du papier à la réalité, de l’idée au résultat représente toujours le plus difficile dans tous projets. Mais peut-être encore plus pour celui qui deviendra définitivement le Président de la République dans cinq jours.

La plus grande difficulté auquel il va faire face reste bien sûr que tout ne dépend pas de lui. Tous les yeux sont déjà tournés vers ce premier rendez-vous avec Angela Merkel, qui peut vraiment donner le ton du futur quinquennat. Cependant, les deux ont trop intérêt politiquement à trouver un accord pour que cela ne débouche sur rien, ou pire sur une réelle hostilité entre les deux chefs d’Etat. On l’oublie trop souvent, mais les jours de la chancelière allemande semble être comptés et elle pourrait connaître le même sort que Sarkozy l’année prochaine. Un gouvernement de gauche devrait succéder au sien, de manière quasi certaine si elle enlise l’Europe dans la crise. Il suffira alors à François Hollande de faire le dos rond en attendant un interlocuteur SPD bien plus conciliant.

Mais les difficultés sont aussi internes. Je ne parle pas là des législatives qui ne devraient pas poser de problème. Le plus cyniquement du monde, le bon score du Front National qui s’annonce peut entraîner une Assemblée Nationale rose comme jamais, avec une vraie majorité absolue pour les seuls socialistes. Mais le score plus serré que prévu aux présidentielles a montré combien le rapport de force pouvait varier en quelques jours des quelques pour-cents qui peuvent tout changer au final. Mais il n’y a pas de raison que la très bonne campagne présidentielle du PS ne soit pas suivie d’une tout aussi efficace pour les législatives.

En fait, François Hollande va se heurter à la même difficulté que connaissent tous les élus. Les seules promesses que l’on peut tenir avec certitude sont celles des actions, non celles des résultats. Nicolas Sarkozy peut en témoigner, lui qui a peut-être été le Président qui a appliqué son programme avec la plus grande fidélité. Mais les électeurs ne jugent pas sur l’application scrupuleuse d’un programme, mais sur ses effets, qui restent forcément incertains. Mais avec tous les étages du pouvoir, des communes à la Présidence, dominés par une seule et même formation politique, situation que notre pays n’a pas connue depuis plus de trente ans, François Hollande ne pourra guère se trouver d’excuse…

Le voilà condamné à réussir. C’est sans doute là une très bonne nouvelle pour notre pays !

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