PHANTOM OF THE PARADISE : LE chef d’oeuvre de Brian de Palma

phantomoftheparadiseafficheIl était une fois un réalisateur de génie. Il était considéré par tous comme l’égal des plus grands. Il formait avec trois compagnons, nommés Spielberg, Scorcese et Coppola, un quatuor qui devait dominer le cinéma mondial pour longtemps. Puis un jour, un de ces films, auquel il était pourtant très attaché, connu un succès plus que mitigé. Et notre génie ne s’en est jamais remis et semble courir depuis après un talent perdu. Cet homme s’appelle Brian De Palma. Et son chef d’oeuvre, Phantom of the Paradise.

Swan est une icône parmi les producteur de disques, faisant et défaisant les modes. Il s’apprête à ouvrir un club qui doit devenir le temple de la musique. Mais il cherche celle qui doit accompagner son inauguration. Il la trouve sous la forme d’une cantate reprenant l’histoire de Faust, composée par le jeune Winslow Leach. Ce dernier refuse que son œuvre soit interprétée par un autre que lui-même. Alors le producteur se débrouille pour lui voler son œuvre et l’envoyer en prison. Mais il reviendra se venger…

Comme le laisse penser le titre, Phantom of the Paradise est une version rock’n’roll de Fantôme de l’Opéra, mélangée avec le mythe de Faust. Une œuvre riche et passionnante, à la fois unique et originale et regorgeant de références diverses et variées. Une histoire d’amour et de vengeance qui renvoie aux plus grands classiques, mais empreint d’une grande modernité… Enfin d’une grande modernité, version années 70, car le film est extrêmement marqué par son époque. Mais le talent de Brian De Palma est immense, alors on n’employera pas le terme de « daté ». On peut éventuellement parlé de kitch, mais sans connotations négatives.

Phantom of the Paradise est vraiment LE chef d’œuvre de Brian de Palma. Pardon, aux fans des Incorruptibles, de Blow Out ou de Carrie. Ce film est celui où sa créativité visuelle a été la plus sublime. On y retrouve certaines techniques si caractéristiques, comme l’écran coupé en plusieurs images (mais pas de scène au ralenti, qui reste pourtant une habitude récurrente chez lui). Quasiment chaque plan nous propose une nouvelle trouvaille, une nouvelle façon de mettre en image l’histoire. Une imagination qui a fait exploser tous les concepts académiques d’Hollywood. C’est sans doute là le plus grand apport de ce réalisateur à l’histoire du 7ème art que ne doit pas nous faire oublier une deuxième moitié de carrière si décevante.

phantomoftheparadiseLa musique est particulièrement omniprésente dans Phantom of the Paradise. Il ne s’agit pas d’une comédie musicale à proprement parler, mais un film sur la musique. Quand les protagonistes ni ne chantent, ni ne composent, la musique de fond continue de jouer un rôle primordial. Elle est caractéristique du début des années 70 où le rock explorait un multitude de voies, du psychédélique à ce qui allait devenir le metal. On retrouve toute cette diversité dans ce film qui ne pourra qu’enchanter les mélomanes.

Face à tout ce talent, il est vrai que Phantom of the Paradise écrase un peu les comédiens qui ne semblent plus n’être qu’une pièce dans un formidable puzzle. Surtout que Paul Williams, qui interprète le rôle de Swan n’est autre que l’auteur de la bande originale, qui lui vaudra d’ailleurs un Oscar. Le couple William Finley-Jessica Harper ne connaîtra là son unique apparition notable (à part Guerre et Amour de Woody Allen pour la seconde). Brian de Palma a donc signé un de ces incroyables films culte, dont le casting n’est composé que d’acteurs qui auront connu ici leur unique heure de gloire. Mais quelle heure de gloire !

Phantom of the Paradise fait partie du patrimoine le plus précieux du 7ème art. Un moment de pur génie qui à lui seul permet à Brian De Palma d’être considéré comme un artiste légendaire.

Fiche technique :
Réalisation : Brian De Palma
Scénario : Brian De Palma
Musique : Paul Williams
Photographie : Larry Pizer
Cadreur : Ronnie Taylor
Montage : Paul Hirsch
Maquillage : John Chambers
Production : Edward R. Pressman Pays d’origine : États-Unis
Durée : 92 minutes

Casting :
Paul Williams : Swan
William Finley : Winslow Leach
Jessica Harper : Phoenix
George Memmoli : Arnold Philbin
Gerrit Graham : Beef

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