INEXORABLE !

espagneeuro2012Le football est un sport qui se joue à 11 et à la fin, ce sont les Espagnols qui gagnent. Le célèbre proverbe inventé par Gary Lineker a pris un nouveau sens. Si la sentence initiale parlait de l’Allemagne, elle est plus que jamais d’actualité si on la remplace par la Roja. Jamais aucune équipe n’avait réussi un tel triplé, la RFA de Beckenbauer ayant échoué en finale de son second Euro, en 1976 face à la Tchecoslovaquie, aux tirs-aux-buts et la fameuse Panenka.

La victoire de l’Espagne était inexorable. On a eu beau guetter avec la plus grande attention le moindre signe de déclin, la finale et son score lui aussi historique ont renvoyé tous les sceptiques à leurs chères études. Bien sûr, en 2008 et en 2012, il y eu des victoires aux tirs-aux-buts. Bien sûr en 2010, le Paraguay a raté un pénalty qui lui aurait sûrement permis d’éliminer les Ibères s’il l’avait réussi. Mais comme pour la France en 1998, chacun de leur parcours a laissé l’impression que la victoire ne pouvait en aucun cas leur échapper. Quand ils ont les circonstances contre eux, tout au plus, cela a donné à l’adversaire l’illusion d’un espoir.

Inexorable est également la montée en puissance de la concurrence. L’Espagne a prouvé qu’elle était encore au-dessus. Mais le jeu pratiqué par l’Allemagne et l’Italie dans cet Euro montre bien comment les autres nations commencent à tirer les leçons et le meilleur du jeu de la Roja. C’est certain qu’un jour, une d’entre elles saura faire mieux, qu’un jour un élève dépassera le maître. Peut-être dès 2014, même si l’Espagne sera encore la grande favorite de cette compétition. Si elle arrivait à l’emporter au Brésil, qui évidemment fera tout pour triompher à domicile, cette équipe sera définitivement seule au monde dans l’histoire des sports collectifs.

Inexorable enfin, l’échec de l’Equipe de France. On ne peut pas bâtir une grande, ou même une très bonne équipe, sans leaders, sans chefs. Tous ceux qui ont pratiqué des sports collectifs savent que la discipline doit venir avant tout du groupe en lui-même. Chacun doit savoir que s’il déconne, ce sont ses propres coéquipiers qui lui en feront subir les conséquences. Dans cette équipe, personne n’est capable de remplir cette tâche. Les plus anciens comme Evra et Malouda ne sont pas forcément le mieux placés pour faire la leçon au plus jeune. Et quand on connaît le caractère de la jeune génération, on mesure à quelle point une autorité interne est indispensable. Le problème est qu’on ne voit pas dans les années à venir qui pourrait bien remplir ce rôle ?

Son échec s’explique aussi tout simplement par un manque de talent. On a monté en épingle les problèmes de comportements, mais on a peut-être tout simplement oublié que le temps où l’équipe de France était composé de titulaires dans les plus grands clubs européens est désormais terminé. Seuls Benzema et Ribéry peuvent se targuer d’un tel statut. C’est trop peu pour atteindre le dernier carré d’une compétition internationale, à moins de bénéficier de circonstances très favorables. Mais ce n’est pas avec une mentalité de petit con que l’on provoque la chance.

Cet Euro 2012 aura surtout été celui d’un jeu offensif, de la qualité technique et du grand spectacle. Il y a longtemps qu’une compétition internationale ne nous avait pas autant réjouit. Et quand le football est gagnant, tout le monde est gagnant !

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