ABRAHAM LINCOLN, CHASSEUR DE VAMPIRES : Mauvais nanar estival

abrahamlincolnchasseurdevampiresafficheA première vue, le nom d’Abraham Lincoln n’évoque pas vraiment le monde du fantastique et encore moins, celui des vampires. Pourtant, comme dirait Alexandre Dumas, on peut violer l’histoire, du moment qu’on lui fait de beaux enfants. Je ne sais pas ce que vaut le roman de Seth Graham Smith, Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires, mais le scénario qu’il en a tiré n’a rien d’un rejeton à même de faire des jaloux.

Alors qu’il n’est qu’un enfant, le jeune Abraham Lincoln voit sa mère assassinée de manière mystérieuse par un créancier de la famille. Il grandit dans l’idée de se venger un jour. Au moment de passer à l’acte, il croise le mystérieux Henry Sturgess, qui finira par lui sauver la vie. En effet, l’adversaire auquel il s’est attaqué n’est pas un humain, mais un vampire. Il suivra alors l’enseignement de son sauveur pour apprendre toutes les manières de terrasser ces créatures démoniaques.

Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires sentait évidemment le nanar à plein nez. Mais venant du réalisateur du terriblement jouissif Wanted, on pouvait s’attendre à un bon moment de détente estivale. On était prêt à pardonner les invraisemblances, les faiblesses et le manque de psychologie. On se serait facilement montré indulgent, cherchant avant tout à se distraire et à mettre nos neurones au repos. Mais il y a des choses qui ont quand même du mal à passer.

La première d’entre elles est la piètre qualité des effets spéciaux. A l’heure du numérique, on s’est habitué à une quasi perfection, même dans des productions de seconde zone. Alors quand Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires, nous propose autant de séquences bâclées visuellement, toute mansuétude est impossible. C’est tout simplement mal fait et nous rappelle au mieux les années 90. Et encore, même à cette époque, on voyait des travaux bien plus convaincants. Cela annihile totalement toutes les bonnes volontés affichées par Timur Bekmambetov, notamment cette scène de poursuite au milieu de centaines de chevaux lancés en plein galop. Cela aurait du constituer le moment de bravoure original et jouissif de ce film. Au final, on a droit à un moment tout simplement risible.

Timur Bekmambetov n’a jamais fait dans la dentelle et la subtilité. Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires n’échappe pas à la règle. Mais là, où les ralentis avaient toute leur place dans un Wanted, il en use et abuse dans ce film, sans que cela n’apporte quoique ce soit. Au contraire, cela ressemble vite au tic d’un réalisateur sans inspiration. Il n’est pas aidé non plus par une 3D qui ne présente aucun intérêt. Les quelques effets « sortie de l’écran » font même ressembler parfois ce film à ceux que l’on trouve dans les parcs d’attraction de seconde zone !

abrahamlincolnchasseurdevampiresAprès, je ne peux qu’admettre que je ne me suis pas du tout ennuyé devant Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires. Le scénario est rythmé et assez divertissant. Ca reste basique, sans aucune profondeur, ni de réelles surprises, mais assez riches en péripéties et scènes d’action pour qu’on ait peu de chances de s’assoupir. Mais bon, on est quand même rarement enthousiaste et surtout le film nous fait sourire de manière le plus souvent involontaire.

Le casting est ni bon, ni mauvais. Tout le monde s’acquitte de sa performance de manière professionnel. Si Benjamin Walker ne recevra pas d’Oscar pour ce faux biopic, mais il arrive tout de même à incarner physiquement un personnage historique aussi célèbre. A ses côtés, Dominic Cooper et Rufus Sewel ne forcent pas non plus spécialement leur talent.

Abraham Lincoln, Chasseur de Vampires, est donc bien une série B, comme prévue. Mais une mauvaise série B. Et ça, c’est beaucoup plus décevant !

Fiche technique :
Production : Abraham Productions, Bazelevs production, Tim Burton productions
Distribution : 20th Century Fox France
Réalisation : Timur Bekmambetov
Scénario : Seth Grahame-Smith, d’après son roman
Montage : William Hoy
Photo : Caleb Deschanel
Décors : François Audouy
Musique : Henry Jackman
Directeur artistique : Beat Frutiger
Durée : 105 mn

Casting :
Benjamin Walker : Abraham Lincoln
Dominic Cooper : Henry Sturges
Anthony Mackie : Will Johnson
Mary Elizabeth Winstead : Mary Todd Lincoln
Rufus Sewell : Adam

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