MINOR LOVE (Adam Green) : Un bijou ciselé par une voix

minorloveadamgreenA force d’écrire des avis sur des artistes relativement inconnus, je finis naturellement par en connaître un certain nombre. Adam Green fait partie de ces inconnus qui ne le sont plus trop pour moi puisque je vous avais déjà parlé de son album Sixes & Sevens que j’avais réellement apprécié. Avec ce Minor Love, on franchit un nouveau palier puisqu’il nous livre là un petit bijou, ciselé par cette voix hors du commun.

Décidemment, ces derniers temps, je suis particulièrement attiré par les artistes new-yorkais. En effet, Adam Green en fait lui aussi partie depuis sa naissance en 1981. Il est souvent comparer à Leonard Cohen, avec lequel il partage une voix profonde et caverneuse et surtout un univers musical entre folk et country. Minor Love est sorti en 2010. Il s’agit de son sixième album studio depuis le premier qui date de 2002.

Dès les premières secondes de Minor Love, ce qui vous saute aux oreilles, c’est cette voix. Une voix grave d’une profondeur exceptionnelle. Une voix que l’on prêterait aisément au cow-boy Malboro, mais qui ici, vu l’âge relativement modeste du jeune homme, n’est sûrement pas dû à un cancer de la gorge. Une voix faite pour chanter cette musique-là, de manière presque caricaturale. Mais le talent est là, frappant, incontestable et c’est un vrai régal.

Au-delà, de la voix, il est vrai que Minor Love reste tout de même très classique. Des mélodies que l’on imagine très bien chantée autour d’un feu de camps dans l’Ouest Américain. Les instrumentations sont généralement assez épurées, mais jamais minimalistes. Adam Green s’essaye même parfois à une certaine créativité dans ce domaine avec un jeu de sonorités surprenantes dans un tel contexte. Cela reste assez timide, mais cela fait la différence avec son précédent album.

L’univers d’Adam Green reste centré sur la country et le folk. Mais quelques titres sonnent un peu différemment. Minor Love nous livre quelques passages plus rock et des mélodies plus dynamiques que précédemment. Là encore, c’est un peu limité et on sent bien qu’il n’ose pas tout à fait s’éloigner de trop de son univers habituel. On aimerait parfois qu’il se lâche car le résultat est parfois plutôt séduisant. Cet artiste possède vraiment le potentiel pour s’aventurer bien plus loin.

La densité de Minor Love est remarquable. A part deux petits titres plus en retrait, tous les titres s’écoutent avec délice. De toute façon, l’avantage de posséder une voix aussi remarquable est qu’on a toujours quelque chose sur lequel s’appuyer. Elle représente une constante qui traverse tout l’album. Elle lui permet de nous livrer de petits bijoux comme ce Stadium Soul, pour moi le meilleur titre de l’album. Mais on pourra également citer Give Them a Token, Goblin, Cigarette Burns Forever ou encore Boss Inside. En fait, en dehors de Oh Shucks et Don’t Call Me Uncle, on aurait pu tout citer.

Minor Love confirme donc tout le bien que je pensais d’Adam Green. Un album porté par une voix sublime qui nous transporte du début à la fin.

Pour finir, faisons le tour des titres que l’on trouve sur Minor Love.

1.: Breaking Locks
A l’écoute de ce titre, on est tout de suite transporté autour d’un feu de camps dans le Grand Ouest Américain. La voix nous fait tout de suite de l’effet.

2.: Give Them a Token
Une instrumentation un peu plus complexe pour une très belle chanson.

3.: Buddy Bradley
Un ton plus dynamique, presque joyeux. La voix est presque plus proche de la parole que du chant.

4.: Goblin
Une guitare dynamique pour une chanson presque dansante.

5.: Bathing Birds
Une très jolie ballade mélancolique, dont le rythme s’accélère progressivement.

6.: What Makes Him Act So Bad
Un peu plus rock, mais toujours aussi bon.

7.: Stadium Soul
Un titre qui joue sur la variété des sonorités. Vraiment excellent !

8.: Cigarette Burns Forever
La voix sublime prend des accents crooner.

9.: Boss Inside
Une superbe ballade épurée.

10.: Castles and Tassels
Un titre enjoué et sympa.

11.: Oh Shucks
Un titre dissonant. Pas top !

12.: Don’t Call Me Uncle
Une ballade assez statique.

13.: Lockout
Un morceau enjoué et dynamique. Une instrumentation qui mélange des sonorités très diverses, entre maracas et guitare très rock.

14.: You Blacken My Stay
Un retour à un son hyper country. Très beau final.

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