GINGER (Gaëtan Roussel) : Créativité mal maîtrisée

gingergaetanrousselLouise Attaque est pour moi un groupe important, car lié à beaucoup de souvenirs, avant même qu’ils fassent partie des formations les plus en vue de l’Hexagone. Je continue d’écouter leurs albums avec le même plaisir, qui tient peut-être de la nostalgie, mais aussi de l’énergie qu’ils ont su insuffler dans leur musique. Certes, les textes ne veulent rien dire, mais on ne se s’empêcher des fredonner. C’est donc un peu avec les yeux de l’amour que j’ai commencé à suivre la carrière solo du chanteur, Gaëtan Roussel, et son premier album, Ginger. Mais si l’amour rend aveugle, il n’empêche pas parfois d’être quelque peu mitigé.

Gaëtan Roussel est né en 1972 à Rodez, dans l’Aveyron. Il fonde le groupe Louise Attaque en 1994, dont la discographie compte quatre albums. Il a aussi sorti un album avec le groupe Tarmac, formé avec Arnaud Samuel, le violoniste de Louise Attaque. En 2009, il sort donc cet album solo Ginger. Il lui rapportera 3 Victoires de la Musique en 2011, dont celles du meilleur interprète et du meilleur album de l’année.

Dans Ginger de Gaëtan Roussel, on retrouve une des caractéristiques principales de Louise Attaque, à savoir les textes n’ayant pas forcément beaucoup de sens. C’est assez logique vu qu’il a écrit toutes ces chansons. Cela ne pose pas forcément de problème, mais cela constitue incontestablement une limite lorsque d’autres qualités faiblissent. C’est un peu ce qui se passe dans cet album, faisant preuve parfois d’une créativité mal maîtrisée.

Louise Attaque nous a toujours proposé une musique pas forcément hyper élaborée, mais à l’énergie incroyablement communicative, notamment grâce à une utilisation particulièrement réussie du violon. Dans Ginger, Gaëtan Roussel explore d’autres univers musicaux, d’autres sonorités pour des résultats parfois surprenants. Les instrumentations sont nettement plus élaborées, plus recherchées, frisant même parfois l’expérimental. Démarche tout à fait respectable, mais qui donne ici un résultat mitigé.

En effet, Ginger alterne des morceaux très sympas, avec d’autres qui ressemblent un peu à du n’importe quoi. Au moins, on n’a jamais l’impression de tourner en rond, mais on s’interroge parfois sur l’intérêt profond de ce qui nous ait proposé. Et comme sur tout ça se posent des textes toujours aussi obscurs, on reste parfois perplexe et dubitatif. Malheureusement, cela concerne quasiment un titre sur deux, ce qui commence à faire vraiment beaucoup.

Ainsi sur Ginger, se côtoient un très bon single comme Dis-moi Encore Que Tu M’Aimes, un Tokyo assez enjoué et un Les Belles Choses joliment mélancolique avec un Clap Hands avec un effet voix loin du micro pas très heureux, un Mon Nom étrangement éthéré et un Trouble qui tourne carrément au n’importe quoi. On passe un peu constamment du chaud au froid, avec quand même pas mal de glaçons. Le fait que le principal single, Help Myself, ait tourné autant en boucle à la radio montre bien qu’il n’y avait pas beaucoup d’autres tubes potentiels sur cet album.

Ginger a au moins le mérite de nous proposer quelque chose d’assez différent de Louise Attaque. Malheureusement, Gaëtan Roussel a gardé ce qui fait la limite de ce groupe, sans trouver autre chose pour vraiment compenser.

Pour finir, regardons de plus près les titres que l’on trouve sur Ginger.

1.: Clap Hands
Un son rock, mais avec la voix loin du micro.

2.: Help Myself (Nous Ne Faisons Que Passer)
Un single sympa, même s’il est un peu trop passé à la radio.

3.: Si L’on Comptait Les Etoiles
Un titre gai et un rien enfantin.

4.: Inside Outside
Un style heurté pour un texte qui n’a pas beaucoup de sens, ce qui nous renvoie aux limites de cet artiste.

5.: Mon Nom
Un morceau un peu éthéré et un peu transparent.

6.: Tokyo
Un titre assez enjoué et sympathique.

7.: Dis-Moi Encore Que Tu M’aimes
Un très bon single, avec un texte assez réussi sur un rythme entraînant.

8.: Dywd
Un titre en anglais un peu lancinant.

9.: Des Questions Me Reviennent
Un peu répétitif.

10.: Trouble
Un titre qui s’apparente un peu à du n’importe quoi.

11.: Les Belles Choses
Un petite chanson mélancolique pour finir.

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