L’AUBERGE ESPAGNOLE : L’Europe et la vie sont belles !

laubergeespagnoleafficheLa construction européenne est une formidable aventure. Mais il est vrai que discourir longuement du fonctionnement des institutions de l’Union ou bien de la Politique Agricole Commune ne pousse pas forcément à la rêverie. Heureusement, il existe des aspects nettement moins rébarbatifs, comme les échanges Erasmus, qui amènent leur lot de jolies étudiantes étrangères sur tous les campus européens… Et qui nous offre aussi peut-être le meilleur film de la carrière de Cédric Klapisch, L’Auberge Espagnole.

Xavier finit son cursus d’économie. Un poste l’attend au ministère des finances par le biais d’un ami de son père. Pour cela, il doit tout de même perfectionner son espagnol. Il part donc étudier un an à Barcelone. Après quelques galères, il trouve à se loger dans une colocation où vivent des étudiants de toute l’Europe. Un bordel magnifique qui va le changer à jamais.

L’Auberge Espagnole qui fait aimer l’Europe. Enfin, il fait surtout aimer les échanges, le mélange, le métissage, l’enrichissement par la culture de l’autre. Un film qui donne envie de sortir de chez soi et d’aller à la rencontre de nos voisins proches ou un peu plus éloignés. Il s’agit aussi d’un film sur la liberté, sur la volonté de vivre son existence comme on l’entend, de la manière qui nous rend vraiment heureux, même si ce n’est pas le chemin le plus court ou le plus confortable.

L’Auberge Espagnole délivre donc des messages simples et positifs. De tels messages peuvent facilement aboutir à des films gentillets et pleins de bonnes attentions guère convaincantes. Ce film est au contraire enthousiasmant, énergique et aux valeurs terriblement communicatives. Peut-être parce que Cédric Kapisch a choisi l’humour comme principal support de son message. Cela permet au film de ne se jamais se prendre au sérieux une seule seconde, ce qui le rend d’autant plus agréable à suivre.

Cédric Klapisch est un cinéaste de l’humain. Ses films nous parlent de personnages, bien avant de nous offrir des intrigues. L’Auberge Espagnole est sans doute le plus symptomatique de ce qui fait l’originalité de son œuvre. Raconté à la première personne, Xavier étant le narrateur de sa propre histoire, il nous fait partager ce qui se passe dans sa tête. Plus que les évènements en eux-mêmes, le réalisateur nous montre comment ils vont changer à jamais la manière de voir la vie du principal protagoniste.

laubergeesapagnoleL’Auberge Espagnole permet aussi de se rappelle que Cédric Klapisch est également un réalisateur qui sait faire preuve d’une certaine imagination visuelle. Rien de bouleversant d’un point de vue artistique, mais cela montre un vrai soucis de soigner à la fois le fond et la forme. Et dans le cinéma français, ce n’est pas si fréquent. Surtout que tout cela est fait avec vrai talent, reste au service de l’histoire, tout en l’agrémentant pour la rendre encore plus agréable à suivre.

L’Auberge Espagnole reste un des rôles les plus marquants de Romain Duris. C’est vrai qu’il y fait preuve une nouvelle fois de son habituel charme dévastateur et de son énergie comique exceptionnelle. Le seul petit bémol reste le fait que l’on voit bien qu’il a quand même plus que 25 ans (tout comme Audrey Tautou d’ailleurs). C’est tout le casting qui est à saluer, mais on mettre tout de même particulièrement en avant Cécile de France, elle aussi égale à elle-même, et Kelly Reilly, qui nous fait penser que la perfide Albion n’est pas si perfide que ça…

L’Auberge Espagnole est un film que l’on aime parce qu’il nous donne un vrai sourire. Pas simplement parce qu’il est souvent drôle, mais parce qu’il nous fait dire que la vie est quand même belle.

Fiche technique :
Production : Bruno Levy, Ce qui me meut, Mate Productions
Réalisation : Cédric Klapisch
Scénario : Cédric Klapisch
Montage : Francine Sandberg
Photo : Dominique Colin
Son : Cyril Moisson
Durée : 120 mn

Casting :
Romain Duris : Xavier
Audrey Tautou : Martine
Cécile de France : Isabelle
Judith Godrèche : Anne Sophie
Kevin Bishop : William
Wladimir Yordanoff : Jean Charles Perrin

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