Dans la vie, il faut savoir se lâcher… Voilà, une belle phrase toute faite pour commencer cet avis musical ! Si ce genre de maxime n’a que rarement un quelconque intérêt, elle pourrait pourtant aider Lonelady à donner une nouvelle dimension à sa carrière musicale. En effet, si son album Nerve Up se laisse quand même écouter, on aimerait à plus d’une occasion la voir desserrer le frein à main pour donner toute la mesure de son talent.
Lonelady a un vrai nom dans la vie, Julie Campbell. Elle est née à Manchester en… bah je ne sais pas, ça page Wikipedia ne le dit pas. Enfin, elle n’a pas l’air excessivement âgée, donc je dirais entre 25 et 35 ans… Elle a sorti son premier album, le seul à ce jour, Nerve Up en 2010. Elle a depuis également collaboré à un groupe appelé Psychic Life, qui a sorti en 2011 un album du même nom.
Si j’en crois sa page Wikipedia toujours (et oui, je n’ai malheureusement pas la science infuse…), le genre musical dans lequel évolue Lonelady est le post-punk… Je ne sais pas trop qui a décrété que sa musique constituait ce qu’il y avait après le punk, mais personnellement, je parlerais plutôt de rock mâtiné de pop et d’électro, sans voir vraiment le rapport avec la musique des Sex Pistols, ses instrumentations étant notamment beaucoup plus élaborées…
Et puis, s’il y a quelque chose qui caractérise bien le punk, c’est la capacité à lâcher les chevaux pour un débauche d’énergie sauvage et pure. Or, Nerve Up nous offre que trop rarement ce genre de moment. Les trois premiers titres nous frustrent par des morceaux qui ne décollent jamais vraiment totalement. La suite sera meilleure, quoi qu’inégale. Mais il reste incontestable que les meilleurs titres de cet album sont ceux où Lonelady se lâche. On peut vraiment regretter qu’elle ne le fasse pas systématiquement.
Heureusement, la deuxième moitié de Nerve Up nous laisse quand même sur une impression bien meilleure. Cela permet de garder un souvenir presque positif de cet album. Cependant, il est quand même difficile d’oublier totalement son aspect inégal qui l’empêche de se démarquer de la concurrence. Lonelady a du talent, mais à l’utiliser de manière trop réfrénée, elle donne surtout envie de réécouter les meilleurs albums de Gossip.
Pourtant, le talent est là. Les instrumentations sont plutôt élaborées et parfaitement maîtrisées. La voix est toujours pleine de conviction, jamais hésitante. Mais trop souvent, on a l’impression d’écouter une longue introduction qui finit par tourner en rond, alors que l’on attend simplement que le titre commence vraiment. C’est vrai pour au moins 4 titres sur 10. Les 6 autres sont meilleurs, mais sans non plus atteindre des sommets.
On retiendra surtout Immaterial, peut-être pas le plus symptomatique de la musique de Lonelady, mais au final une belle ballade assez énergique. En fait, c’est souvent quand elle sort un peu de son schéma habituel qu’elle brille le plus comme avec Cattletears, où la parenté avec le punk peut être éventuellement perceptible, ou encore Have No Past, au ton au contraire plus pop. Ou bien, on se contentera de Early the Haste Comes, moins original, mais assez réussi.
Nerve Up est donc un album trop inégal pour être inoubliable. Mais Lonelady a le potentiel, si elle se décide à desserrer définitivement le frein à main, de nous proposer beaucoup mieux.
Pour finir, regardons de plus près les titres que l’on trouve sur cet album.
1.: If Not Now
Un rock un rien électro, avec de la conviction, mais le titre ne décolle jamais vraiment totalement.
2.: Intuition
Un rien lancinant et sur le même ton que le titre précédent.
3.: Nerve Up
Un titre plus lent, plus groovy, mais avec toujours la même impression de retenu.
4.: Early the Haste Comes
Beaucoup plus énergique et c’est tout de suite mieux.
5.: Marble
Un peu évaporé, plus électro, mais avec le retour du frein à main.
6.: Immaterial
La voix de Lonelady est mieux mise en avant pour une jolie ballade énergique.
7.: Cattletears
Plus rock, plus direct, plus énergique et c’est pas mal !
8.: Have No Past
Une pop assez bonne, puisque l’énergie est là…
9.: Army
Un titre assez électro, étheré, mais avec conviction et énergie.
10.: Fear No More
Une ballade sombre et mélancolique un rien torturée.