LES MONDES DE RALPH : Nostalgique du pixel

lesmondesderalphafficheDeuxième prétendant au titre de film d’animation de cette fin d’année, Les Mondes de Ralph. Si le premier, Les Cinq Légendes, était sympathique et distrayant, celui-là est une taille nettement au-dessus. Parce qu’il saura parler aussi bien aux plus jeunes évidemment, mais aussi à leurs parents, surtout si ces derniers ont découvert les jeux vidéos dans les années 80 et 90.

La nuit, dans une salle d’arcade, tous les personnages des jeux vidéos vivent leur vie. Parmi eux, Ralph, le méchant d’une borne vieille de près de 30 ans. Il suit avec d’autres une thérapie pour accepter son rôle de vilain. Mais au fond de lui, il rêve d’être un héros et d’être enfin accepté par les autres acteurs du jeu dans lequel il évolue. Il se décide alors de prendre son destin en main et de commettre un acte interdit : quitter son jeu pour évoluer dans un autre qui lui apportera gloire et reconnaissance.

La nuit, Ralph se rend au bar du serveur central, où tous les personnages peuvent se retrouver une fois la salle fermée… Un bar tenu par Tapper… Alors là évidemment, pour la plupart des gens, cela n’évoque pas grand chose. Mais les quelques uns, qui ont, comme moi, joué pendant des heures sur leur Commodore 64, leur Atari ou leur Amstrad à ce jeu où il fallait servir des bières à des clients de plus en plus nombreux et pressés, ressentiront une bouffée de nostalgie très agréable. J’avais 8 ans et je trouvais ça génial !

Les Mondes de Ralph est plein de ces petites références. Certaines sont plus actuelles, avec la présence de Ken et Ryu de Street Fighter II et les inévitables Mario, Luigi et Bowser. Une multitude de clins d’œil à la culture vidéoludique… mais pas trop non plus ! En effet, la grande force de ce film, à mon sens, c’est d’avoir su éviter de se transformer en une usine à références pour nostalgiques. Elles apportent un vrai plus pour ceux qui savent les saisir, mais ne constituent que des détails accessoires. Ceux qui passent leur journée à regarder les vidéo du Joueur du Grenier trouveront peut-être cet aspect un peu trop léger, mais je crois que l’équilibre trouvé est le bon pour séduire le plus large public possible.

Car si j’ai vraiment adoré Les Mondes de Ralph, c’est avant tout parce qu’il nous propose un rythme soutenu d’aventures, d’action et d’humour. Rien de bien révolutionnaire, mais des péripéties variées et nombreuses. Bien sûr, tout cela est parfois un peu cousu de fil blanc et peuplé de bons sentiments. Cependant, ce film possède ce petit rien de second degré qui manquait notamment à Les Cinq Légendes. On retrouve ce qui a toujours fait le succès de Pixar, c’est à dire des histoires accessibles aux enfants, mais qui ne le prennent pas pour des crétins et qui peuvent ainsi aussi plaire au plus grands. Bien sûr le message sur « c’est bien d’être différent » sent peut-être un peu le réchauffé, mais je le trouve toujours plus sain que la célébration de la norme et de l’ordre que propose parfois le cinéma.

Pour moi, la plus grande force de Les Mondes de Ralph reste ses personnage incroyablement attachants. Ils possèdent chacun leur personnalité propre, sans être pour autant des archétypes. Ou plutôt si, des archétypes de héros (ou méchants) de jeux vidéos, mais pour lesquels on découvrirait qui ils sont vraiment une fois qu’ils rentrent à la maison après leur mission. Le tout fonctionne très bien, ce qui permet au spectateur de rentrer au cœur de l’histoire dès les premières minutes pour ne plus jamais en sortir.

lesmondesderalphVisuellement, les Mondes de Ralph est particulièrement réussi. En effet, au-delà de la technique pure et simple, les auteurs ont réussi à réunir en un seul univers cohérent des personnages et des éléments graphiques très différents à la base. Intégrer des « pixels » venus de 30 d’histoire des jeux vidéos dans un seul et même décor a du demandé une bonne dose d’imagination et surtout beaucoup de talents.

Le casting voix est sympa, avec John C. Reilly qui retrouve en dessin les rôles de brave type que l’on regarde avec un rien de condescendance qu’il incarne d’habitude en chair et en os. On soulignera aussi la performance de Sarah Silverman, une humoriste américaine qui arrive vraiment à donner un supplément d’âme au personnage qu’elle double.

Les Mondes de Ralph est un film qui séduira à coup sûr les nostalgiques. Mais les autres pourront tout à fait eux aussi apprécier ses aventures menées avec humour et entrain.

Fiche technique :
Production : Walt Disney Animation Studios
Distribution : The Walt Disney Company France
Réalisation : Rich Moore
Scénario : Phil Johnston, Jennifer Lee
Montage : William J. Caparella
Musique : Henry Jackman, Randy Newman
Effets spéciaux : Cesar Velazquez
Directeur artistique : Mike Gabriel, Jean-Marc Pannetier
Durée : 101 mn

Casting :
Sarah Silverman : Vanellope
John C. Reilly : Ralph

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