Suite et bientôt fin de la série des romans de Ian Fleming ayant mis en scène son célèbre héros : James Bond ! On Ne Vit Que Deux Fois est en effet l’antépénultième roman de la série, le dernier à avoir été édité de son vivant. Mais aussi, et même avant tout, un des meilleurs et des plus élaborés. C’est aussi celui qui permettra à 007 d’affronter dans un duel à mort son plus grand ennemi : Ernst Stavro Bofeld.
James Bond n’est plus que l’ombre de lui-même, n’arrivant pas à se remettre de la mort de son épouse, Teresa, assassinée quelques heures après leur mariage par Irma Blunt, la complice de Ernst Bofeld. Ses supérieurs pensent sérieusement à le renvoyer, mais vont lui offrir une dernière chance. Il l’envoie au Japon pour tenter de convaincre le chef des services secrets nippons, Tigre, de donner au MI6 une machine capable de décoder les codes russes qu’ils ont en leur possession. Il finira par accepter, mais l’agent 007 doit pour cela lui rendre un service en échange. Un service qui va lui faire recroiser la route de vieilles connaissances.
On Ne Vit Que Deux Fois conclut la trilogie entamée avec Opération Tonnerre et poursuivie par Au Service Secret de Sa Majesté où James Bond affronte le SPECTRE et son chef, Ernst Bofeld. Depuis l’assassinat de l’épouse de l’espion britannique, les choses sont devenues personnelles entre les deux hommes et chacun ne trouvera de repos qu’à la mort de l’autre. Bon, je ne vous dis pas qui gagne à la fin, mais je me doute que vous avez une très légère idée sur la question.
Mais ces trois romans ne se distinguent pas que par leur unité scénaristiques. Ils ont surtout marqué le passage d’une littérature de gare sympathique mais assez médiocre souvent, à quelque chose de plus élaboré. Ce n’est toujours pas du grand roman d’espionnage, mais on retrouve tout de même avec toujours autant de plaisir le mythique agent 007. Surtout que Ian Fleming a définitivement transformé son personnage pour le faire coller avec celui présent sur grand écran, ce qui n’était pas du tout le cas à l’origine.
On Ne Vit Que Deux Fois franchit même encore un palier en proposant un humour plus présent et même un certaine originalité. Le roman repose beaucoup sur le choc des cultures entre le Grande-Bretagne et le Japon. Il passe en grande partie par le personnage de Tigre qui n’arrête pas de mettre notre héros dans des situations où ses habitudes occidentales vont être quelque peu bousculées. Une large partie de l’intrigue tourne autour de cela et, comme souvent chez Ian Fleming, l’action proprement dite n’interviendra qu’à la toute fin. En tout cas, le résultat fonctionne plutôt bien et donner une épaisseur supplémentaire à cet épisode par rapport au reste de la série.
Evdiemment, tout cela tourne parfois légèrement au cliché. Mais cela fait aussi partie du charme de James Bond, qui nous propose de toute façon toujours des aventures hautement improbables et réalise quelques prouesses assez peu crédibles. On Ne Vit Que Deux Fois ne cherche pas le réalisme, Ian Fleming reste tout de même largement avant tout un auteur de divertissement. Et dans cette optique, ce roman atteint plutôt son but.
La plume de Ian Fleming n’est toujours pas la plus élégante du monde, On Ne Vit Que Deux Fois le confirme une nouvelle fois. On lui reprochera comme souvent de ne pas toujours être totalement clair, surtout quand les situations se compliquent… On peut d’ailleurs trouvera ça assez logique… Mais, comme toujours dans cette série, ce roman n’est pas très long et on le lit tout de même avec grand plaisir, en sachant bien que l’on est pas en train de parcourir un chef d’œuvre impérissable de la littérature.
James Bond reste avant tout un héros légendaire du 7ème art. Mais son géniteur restera tout de même à jamais Ian Fleming, qui signa quelques romans dignes de la légende, comme On Ne Vit Que Deux Fois.