DEFENSE ET TRAHISON (Anne Perry) : La loi des séries

defenseettrahisonJe suis un garçon plutôt fidèle. Non ce n’est pas le début d’un annonce Meetic, mais bien mon introduction pour vous parler de Défense et Trahison d’Anne Perry. Fidélité donc à cette romancière dont je parcours régulièrement les œuvres, grâce à une fournisseuse officielle qui me les prête. Mais cette fois-ci, c’est à ses personnages fétiches, Charlotte et Thomas Pitt, que je commets une infidélité puisque je m’attaque ici à la seconde série dont elle est l’auteur. Celle mettant en scène le détective privé William Monk.

Miltaire et héros de guerre, Thaddeus Carlyon meurt dans ce qui semble quelques instants être un terrible accident. Mais il s’agit bien d’un meurtre. Très vite, son épouse, Alexandra, avoue en prétextant un accès de jalousie. Cependant, si ses aveux suffisent à la police et pourraient lui valoir la corde, ses proches ne sont guère convaincus. Sans doute cache-t-elle quelque chose ou protège-t-elle quelqu’un. Ils engagent alors William Monk pour découvrir toute la vérité.

Si j’ai bien retrouvé beaucoup des qualités qui me font apprécier l’œuvre d’Anne Perry, je dois dire que cette seconde série me convainc un peu moins. En effet, elle est moins riche. Si on retrouve la description des milieux bourgeois anglais de l’époque victorienne, le personnage principal est quand même moins intéressant. On ne retrouve pas le choc des cultures comme avec Charlotte et Thomas Pitt, qui donne à la description un soupçon d’ironie. Ici, le style est plus direct. Cela reste un décor intéressant, mais amené de manière moins savoureuse.

Bref, il manque à Défense et Trahison, ce petit plus qui fait le charme de l’autre série d’Anne Perry. Reste donc une enquête assez classique. A l’anglaise, j’ai envie de dire, même si on n’est pas dans le huis-clos à la Agatha Christie. Il y a vraiment une volonté de décrire tout une société, pas simplement un contexte familial particulier. Et la grande différence avec la mère d’Hercule Poirot réside dans la conclusion, particulièrement osée. Naturellement, je ne vous en dirai rien ici.

Il serait injuste de dire que j’ai passé un mauvais moment à Défense et Trahison. Le style assez léger d’Anne Perry rend la lecture toujours aussi facile et plaisante. Cela reste une lecture vraiment divertissante, l’intrigue étant bien construite, avec de vrais rebondissements et surprises inattendus. Mais dans le marché particulièrement concurrentiel du polar, disons que tout cela manque d’à côté vraiment intéressants pour faire la différence et sortir du lot.

Evidemment, c’est un peu sévère de juger une série sur un seul de ses tomes. Défense et Trahison en est le troisième volet et fait référence au passé du personnage. On apprend notamment qu’il a eu un accident qui la fait quitter la police et devenir amnésique. D’ailleurs, le premier volet s’intitule Un Etranger dans le Miroir. Ne l’ayant pas lu, il est vrai qu’il y a un certain nombre d’éléments qui m’ont quelque peu échappé ou du moins dont je n’ai pas saisi l’intérêt, n’ayant aucun attachement préalable au personnage. Il en apprend plus sur son passé dans ce roman, en dehors même de l’enquête, et c’est vrai que j’ai plutôt vécu ça comme une intrigue secondaire parasite. C’est souvent le problème lorsque l’on prend des séries en cours.

Défense et Trahison ne constitue donc pas une réelle déception, mais me fait dire que je vais d’abord épuiser les aventures de Charlotte et Thomas Pitt, avant de voir ce que ce William Monk a vraiment dans le ventre !

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