L’OASIS DU DESIR (Abby Green) : Un si beau cadeau !

oasisdudesirPrenons l’objet en main ! Il est rectangulaire et a pour dimensions exactes 17,8 sur 10,7 cm L’objet est souple, un peu trop pour être une cale pour table bancale, comme on aurait pu le penser dans un premier temps. Il est composé de multiples sous-couches, la première et la dernière étant d’une épaisseur un peu supérieure. Elles sont reliées entre elles sur un côté, ce qui assure la cohésion de l’ensemble, tout en permettant un accès à chacune d’entre elles. Elles sont généralement recouvertes de lettres formant des mots, accompagnées de ponctuation afin de former des phrases. On retrouve en bas de chacun d’elles un numéro, toujours différent, mais on constate vite qu’ils se suivent. Bref, c’est un livre, intitulé L’Oasis du Désir.

La contemplation de la couverture incite au rêve. Déjà, le logo « Arlequin » est en soi une promesse. Cette collection mythique a fait rêver des générations entières de jeunes filles encore pures et innocentes, souhaitant s’acoquiner avec une littérature qui éveillerait leurs premiers émois. Et combien de femmes négligées par un mari alcoolique et légèrement impuissant sur les bords ont trouvé dans ces pages un peu d’évasion, s’imaginant à la place de l’héroïne dans les bras d’un amant beau et vigoureux ? Ensuite, on voit que le livre fait partie de la collection Azur. Ce mot et la couleur de la couverture nous renvoient au bleu d’un ciel que l’on a envie de contempler à deux, au moins cinq minutes, avant de s’adonner à des activités qui vont souvent plutôt nous faire contempler le sol. Enfin, le livre porte la mention « Prince du Désert » qui renvoie à la sensualité orientale parcourant ce livre, qui va nous entraîner dans des sables particulièrement brûlants !

Et que dire de l’image qui orne la couverture. Cette brune troublante à la robe bleue azur, assortie aux bords du dessin, qui laisse entrevoir une future scoliose, vu la cambrure un peu trop prononcée de ses reins. Son regard se pose sur ce torse puissant, et surtout complètement glabre, parce que le poil, c’est mal ! Ah quel bel homme, dont les mains qui enserrent la jeune femme constituent un appel à l’amour sauvage et bestial. Quelle sensualité ! Quel érotisme ! Le tout dans un décor féérique, où se dessine dans le fond un dromadaire, et non un chameau puisqu’il n’a qu’une bosse. Evidemment, le palmier qui va bien est là aussi, nous rappelant que nous sommes dans un oasis, clin d’œil au titre du livre et non à la boisson sucré. Comment alors ne pas se jeter sur ce livre pour le lire d’une seule traite !

Surtout quand on sait que l’Oasis du Désir a été écrit par Abby Green. Une auteur tellement talentueuse qu’elle n’a même pas de page Wikipédia, ce qui constitue quand même un peu la honte en short, ta mère devant le Prisu ! Par contre, elle possède tout de même sa page sur Romancewiki.com… Ouf l’honneur est sauf ! On apprendra qu’elle compte aussi à la bibliographie des romans au titre aussi évocateur que Mistress to the Merciless Millionaire et surtout The Virgin’s Secret ! Ca fait rêver… On y apprendra aussi que la demoiselle est titulaire d’un diplôme d’anthropologie sociale, ce qui prouve une nouvelle fois que c’est bien beau de faire des études dans n’importe quoi, mais au final ce n’est pas avec ce genre de diplôme que l’on trouve un vrai travail !

Et là, je vous sens brûlant d’impatience ! Vous vous demandez quelle peut bien être la troublante histoire de l’Oasis du Désir ! Alors voilà, Jamilah et Salman sont deux amis d’enfance que la vie a séparés. Quand ils se retrouvent une fois adultes par hasard à Paris, ils débutent très vite une histoire torride, la jeune fille lui offrant sa virginité sans qu’il n’ait à se donner trop de mal. Mais le jeune homme finit par congédier sa partenaire d’une manière forte inélégante (mais tout ça à cause de blessures morales profondes, secrètes et intimes, bien entendu). Ils se recroisent quelques années plus tard, mais elle le repousse. Ils se recroisent quelques années plus tard, vu que Jamilah bosse dans le palais du royaume de Merkazad et que Salman n’est personne d’autre que le frère du prince, qui aimerait bien les caser tous les deux, mais elle le repousse. Ils finissent par se croiser à nouveau et là, ils couchent ensemble mais elle considère que cela ne va pas être possible entre eux, puisque de toute façon, il va partir. Ensuite, ils continuent à coucher ensemble en se disant que c’est une mauvaise idée et qu’ils feraient mieux d’arrêter, mais que s’ils arrêtaient, bah l’histoire serait déjà finie, alors que le livre ne fait quand même que 150 pages avec une grosse police, donc faut bien délayer un peu… Bref, à la fin, ils s’avouent qu’ils s’aiment, surtout qu’il lui a prouvé son amour en faisant du cheval (vous ne voyez pas le rapport… et bien lisez le livre !) et se marient tout ça, tout ça…

Vous le voyez, il s’agit d’une histoire absolument pas répétitive, pleine de rebondissements qu’on ne voit pas du tout arriver, le tout conclu par une fin totalement inattendue. En plus, c’est écrit avec la verve et le talent littéraire des meilleures notices de montage Ikea, c’est dire si c’est un vrai bonheur de la première à la dernière page. Chacune d’elle m’a bouleversé et emplit d’émotion, au moins autant qu’à chaque fois qu’il faut éliminer quelqu’un à la Star Academy. J’étais là, dans mon lit (bah oui, je n’allais quand même pas lire ça dans un lieu public, je fais de la politique, je vous le rappelle) et je m’écriais « mais tu vas te la faire, putain de bordel de merde ! » à chaque page avec un enthousiasme toujours renouvelé ! Que l’on est triste de quitter le très célèbre royaume de Merkazad (l’avantage des pays fictifs, c’est que vous pouvez les charger de tous les clichés du monde sans que l’on puisse vous reprocher quoique ce soit…), mais heureusement, il existe d’autres romans de la même collection qui nous y ramène. Je vais donc vite les commander… Ou pas… (non, non, inutile de m’offrir la suite à mon prochain anniversaire, je vous jure que ça va aller…).

Et que dire des scènes de sexe. Bah oui, faut pas déconner, on est là pour ça ! Si la ménagère de moins de cinquante ans lit ce genre de mer…veilleux roman, c’est bien pour retrouver un peu de chaleur à un endroit intime de son anatomie que ne vient plus visiter que son gynécologue. Ah mais quelle puissance érotique dans ces descriptions de corps dévorés par un désir incontrôlable, mais qu’ils arrivent à contrôler pendant une bonne moitié du roman, avant de s’en donner à cœur joie et de niquer comme des lapins en rut, ou plutôt des chameaux puisque nous sommes dans le désert, ne l’oublions pas, ce roman ne s’appelle pas non plus l’Oasis du Désir pour rien ! Après avoir lu ce fantastique moment de littérature, j’ai même commencé à regarder mon phoque en peluche bizarrement… Mais une bonne douche froide et tout va mieux d’un seul coup !

L’Oasis du Désir est donc un des plus merveilleux cadeaux qu’on ne m’ait jamais fait. En effet, je n’ai jamais eu en ma possession du si beau papier pour emballer le poisson !

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