Ces dernières semaines sur nos écrans, on aurait pu penser pouvoir facilement comparer la manière dont le cinéma français et américain vont traiter le même sujet. En effet, sont sortis quasiment simultanément 20 Ans d’Ecart d’un côté et 40 Ans Mode d’Emploi de l’autre. Mais ces deux films ne sont pas tout à fait révélateur de la culture dont ils sont issus et vont même piocher chez l’autre beaucoup d’élements. Malheureusement, pas tout à fait avec la même réussite.
20 Ans d’Ecart est une comédie romantique francaise. Or s’il y a bien un genre où le cinéma américian règne en maître, c’est bien celui là. Cela aurait pu changer avec le génial Arnacoeur, mais ce film prouve une nouvelle fois que le cinéma hexagonal n’est pas au niveau quand il veut imiter ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique. Le résultat reste sympathique et gentillet, mais n’est vraiment drôle que par intermittence. On se prend d’affection pour les personnages, mais sans vraiment les trouver profondément touchants. Bref, on est en mode long métrage qui ressemble plus à un bon téléfilm. A réserver pour une soirée pluvieuse donc ! Bon en plus, personnellement, j’ai décidemment du mal avec Pierre Ninet, ce qui va devenir un handicap cinématographique sévère ces prochainées années, tant il est devenu en quelques mois la coqueluche du cinéma tricolore.
40 Ans Mode d’Emploi est par contre un film nettement plus intéressant, à la fois intelligent et drôle. Réalisé par Judd Appatow, il marque un tournant dans la carrière de ce dernier qui quitte la comédie totalement potache pour aller vers quelque chose doté d’un peu plus de profondeur. Bon, il y a encore quelques séquelles, comme dans une scène tournant autour du pet au lit… Ca ne dure pas longtemps, mais m’a prouvé une nouvelle fois à quel point je ne suis pas du tout branché humour scatophile ! Mais le film brille surtout par un scénario pariculièrement bien construit et qui échappe au modèle classique fâcherie-réconcilliation qui caractérise la plupart des comédies sur les vieux couples. Non, il y a beaucoup plus de péripéties et de rebondissements au cours de ces 2 heures 14 au cours desquelles on ne voit vraiment pas le temps passé. C’est très long pour une comédie, mais 40 Ans Mode d’Emploi est un peu plus qu’une comédie, mais aussi une réflexion légère mais pas superficielle sur l’usure du temps sur le couple et sur nos rêves en général. Bref, ça ressemblerait presque à une comédie des moeurs à la française… avec quelques pets en plus…