Adapter au cinéma un roman de Denis Diderot en 2013 peut sembler une drôle d’idée. Surtout quand le livre en question, la Religieuse, n’est pas vraiment un roman d’aventures intemporel. Pourtant, Guillaume Nicloux a pleinement réussi son pari avec un film convaincant, à défaut d’être totalement passionnant. Un film qui nous montre bien que même si les années et les mœurs passent, les êtres humains sont toujours les mêmes.
Bien sûr, on envoie rarement de nos jours sa propre fille moisir au fond d’un couvent parce qu’on ne peut pas lui payer de dot pour la marier. Mais on retrouve dans la Religieuse le thème de l’individu broyé par le système et la société qui reste, et restera sûrement toujours, actuel. Si les circonstances sont différentes, les mécanismes restent les mêmes, de la destruction de la volonté individuelle au mépris de celui qui cherche à se révolter de la part de ceux qui ont accepté de subir. Ce film est donc un peu plus qu’un simple film historique en costume, même si au final le scénario est un peu répétitif et aurait été mieux exploité avec un bon quart d’heure de moins.
Reste le plaisir d’admirer le jeu remarquable de la jeune Pauline Etienne et un contre-emploi surprenant (c’est le propre du contre-emploi me direz-vous…) de Louise Bourguoin en mère supérieure sadique.
Fiche technique :