L’IMPOSSIBLE SIMPLIFICATION ?

adminstrationDans un billet forcément excellent (puisque c’est moi qui l’ai écrit) et que vous avez forcément lu (puisqu’il est excellent et que je l’ai écrit) en date du 28 février 2010, intitulé « Administration mon Amour », j’écrivais ces mots remarquables : « Depuis que je m’occupe seul dans la gestion d’une entreprise, j’ai pu me rendre compte par moi-même de ce qu’est réellement la sur-administration de la société française. On entend souvent les gens se plaindre de la paperasserie administrative… et bien ils n’ont pas complètement tort de le faire, aussi bonnes soient les raisons qui se cachent derrière chaque procédure. » Je peux donc faire preuve aujourd’hui d’une certaine autosatisfaction lorsque François Hollande a parlé de son choc de simplification, suivie des annonces d’aujourd’hui de Jean-Marc Ayrault. En effet, je peux le clamer haut et fort : « je l’avais bien dit ! ».

L’idée lancée de François Hollande constitue tellement une bonne idée que ce n’est pas du tout lui qui l’a eue. Il s’agit d’une patate chaude que tous les gouvernements se sont gentiment refilés, commandant rapports sur rapports, laissant le problème grossir, sans y apporter de solution. Professionnellement, je suis assez bien placé pour affirmer sans parti pris que ce n’est pas un petit sujet. En effet, je gère seul ma structure, je travaille en lien avec des collectivités et j’ai bénéficié de subventions publiques. Quand on parle de croissance perdue (sous forme d’énergie et de temps) du fait des délais de réponse, de la complexité et du nombre des démarches, de la difficulté à trouver les bons interlocuteurs, du manque de suivi qui plonge dans une incertitude décourageante, on n’imagine souvent rarement à quel point le problèmes est délirant dans notre pays. Les projets peuvent perdre facilement un an, voire plus, simplement en attendant un oui ou merde de la part d’un acteur public (je le vis actuellement), ou même parfois privé. Notre culture est administrative, bien au-delà des fonctionnaires, il suffit de voir ce qu’on nous demande pour louer un logement…


Reste à passer des discours aux actes. Là n’est pas le plus facile et tous les gouvernements s’y sont tous cassés les dents, renonçant généralement avant même de vraiment essayer. Pourtant, c’est plus que jamais le moment de s’y mettre sérieusement pour trois raisons :
-comme je l’ai dit, comme tout problème cumulatif, chaque année de perdue amplifie le problème
-on n’a plus que jamais besoin de croissance… Evidemment, il ne faudra pas se contenter d’un coup de plumeau pour que cette politique soit efficace, mais un bon coup de balai.
-cette politique ne coûte rien, ne lèse personne. Au contraire, elle permet des économies !

Bref, du pain béni à l’heure qui est. Malheureusement, on peut s’attendre à des levées de bouclier de partout, chacun souhaitant voir abroger la norme du voisin, simplifier la procédure d’en face… Il faudra donc du courage pour une politique d’ampleur. Un courage que personne n’a jamais eu. Un bon test pour la prétendue mollesse de notre cher Président.

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