PAS DE PARDON POUR JEROME CAHUZAC

jeromecahuzacMa mère dit souvent que faute avouée est à moitié pardonnée. Et si ma mère le dit, c’est que c’est forcément vrai. Cependant, cette maxime pleine de sagesse ne dit rien sur les conditions exactes de l’aveu nécessaires pour qu’elle puisse s’appliquer. Dans le cas de Jérôme Cahuzac, je crains malheureusement qu’il ne puisse en bénéficier

L’ancien ministre a présenté ses excuses, demandant pardon et exprimant de profonds remords. Evidemment, en terme de communication, il ne pouvait dire autre chose. Mais franchement, je ne pense qu’il y ait beaucoup de gens pour lui témoigner le moindre signe d’indulgence ou de compassion. Que celui qui n’a jamais fauté lui jette la première pierre, certes. Mais quand on rajoute le foutage de gueule à la faute grave, ça mérite quand même bien quelques pavés.

Frauder le fisc quand on est Ministre du Budget se situe déjà au-delà du pardonnable, tant cela va à l’encontre du moindre début de notion d’éthique et de respect de la mission publique dont on est le garant. Cela dépasserait presque l’entendement, si l’être humain ne nous avait pas habitué à prêcher si facilement le « faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Jérôme Cahuzac n’est pas le plus grand criminel de l’histoire de l’humanité et sûrement pas le premier Ministre du Budget à frauder le fisc. Le conflit d’intérêt fait quand même partie des travers les plus fréquents du monde politique, même si cela n’enlève rien à la gravité de la faute.

Mais pour moi, Jérôme Cahuzac a perdu toute chance de bénéficier de la moindre magnanimité par la manière dont il a menti, encore et encore. D’un homme fautif, on est passé à un homme sans honneur. A la culpabilité, s’ajoute la honte, la lâcheté, la bêtise. Il perd toute forme de respect et possibilité de pardon. Cette attitude est d’ailleurs assez incompréhensible, même si c’est celle généralement adoptée par les politiques (mais pas qu’eux, les sportifs aussi sont très forts pour ça) qui se font prendre par la patrouille. L’espérance d’un miracle leur fait imaginer que les médias et la justice vont finalement renoncer. Cela n’arrive heureusement que rarement, mais entre temps, combien de mensonges et d’honneur perdu pour rien, si ce n’est nuire à ceux même qui ont cru en vous et vous ont soutenu.

Cette affaire est évidemment une très mauvaise nouvelle pour toute la classe politique, bien au-delà du gouvernement. Mais comme pour les affaires de dopage qui montre que la lutte anti-dopage fonctionne au moins un minimum, la chute de Jérôme Cahuzac montre aussi que nous vivons dans une société où les puissants ne sont pas à l’abri de la justice et de la presse. Ne jamais rencontrer de cas comme celui-ci est généralement l’apanage des dictatures ou bien des pays où la vertu est en tout homme. Et je doute fort qu’un tel pays existe…

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