LA BAISSE DU CHOMAGE COMME SEULE ISSUE

Depuis son intervention télévisée, suivie de l’affaire Cahuzac, les discussions fleurissent sur la meilleure manière pour François Hollande de redresser une côte de popularité en berne. Remplacer Jean-Marc Ayrault ? Remanier pour former un gouvernement resserré ? Virer un ministre pour montrer son autorité ? Annoncer des mesures fortes et spectaculaires ? Faire de la pédagogie ? Je vais peut-être paraître pessimiste, mais rien de tout ça ne marchera. Il est clair qu’à court terme, rien ne pourra faire remonter sensiblement le Président de la République dans les sondages. Car pour cela, il ne pourra compter que sur une seule chose : la baisse du chômage. Et elle n’est clairement pas pour demain.

Alors, en tant que militant socialiste, dois-je d’un coup sombrer dans la sinistrose ? C’est évidemment mal me connaître car, grâce à mon optimisme que je n’espère néanmoins pas béat, j’y vois là presque une bonne nouvelle. En effet, François Hollande n’a plus qu’à se concentrer que sur une seule chose : mener une action pertinente et voir le nombre de demandeurs d’emplois diminuer. La manière importera peu car elle sera jugée négativement quelle qu’elle soit, alors il faut aller à l’essentiel et arriver à la seule chose qui compte vraiment, améliorer la situation économique de notre pays. Les Français en ont assez de la politique, des discours, des déclarations d’intention sans lendemain. Et bien, arrêtons de leur donner du grain à moudre, laissons le gouvernement travailler, sans se soucier de l’image qu’il renvoie.

Evidemment, tout cela ne garantit pas que les résultats seront bel et bien là. Enfin, les résultats il y en a déjà eu. La baisse du déficit structurel en cours est historique (-2% en 2013), même si elle est en grande partie compensée par une hausse du déficit conjoncturel, dont les causes sont nationales, mais aussi largement européennes. Le déficit de la sécurité sociale vient de baisser de près de 25%, information passée inaperçue, alors qu’il faut le rappeler, le budget de la sécu est le double de celui de l’Etat. Malheureusement, cela n’améliore en rien le quotidien de nos concitoyens et tout cela fait une belle jambe à celui qui attend un emploi depuis plusieurs mois. Mais clamer à tue-tête que François Hollande et son gouvernement n’ont obtenu aucun résultat n’est pas une opinion, c’est une contre-vérité. Lors de la campagne, le candidat socialiste avait bien indiqué que pendant deux ans, la priorité irait à l’assainissement des comptes publics. Le cap était clair et il est tenu, même si la conjoncture masque une grande partie de ces résultats, tant qu’on ne regarde pas les chiffres de près.

On peut évidemment remettre en cause ces choix et dire que les résultats obtenus n’auraient pas du constituer l’objectif premier. Le cap défini par François Hollande repose sur une équilibre délicat à trouver car la baisse rapide du déficit structurel vient forcément favoriser la hausse du déficit conjoncturel. Tomber dans la même spirale que celle que connaît la Grèce ou l’Espagne est évidemment un destin à éviter à tout prix. Pour l’instant, on n’en est pas encore là, mais le chemin est étroit, c’est évident. François Hollande devra l’emprunter seul, car aujourd’hui peu de citoyens sont prêts à lui accorder une totale confiance avant de savoir où cela mène notre pays.

Mais cheminer seul n’a jamais été quelque chose qui a empêcher François Hollande d’avancer. Et le plus souvent vers le succès…

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