PROMISED LAND, LE TEMPS DE L’AVENTURE : Leçons de cinéma

promisedlandafficheIl y une dizaine de jours, j’ai pu assisté une double leçon de cinéma. La première, avec Promised Land, était une illustration magistrale… de ce qui ne faut pas faire. Ceux qui comparent ce film avec Erin Brokovich devrait revoir le film de Steven Soderbergh avant de lui faire ainsi injure. En effet, le scénario apparaît pendant plus d’une heure complètement cousu de fil blanc et on ne doute pas une seule seconde d’où tout cela va nous amener. Puis viens quand même un vrai rebondissement, une surprise que je n’ai pas venu venir. Le souci ? C’est qu’on arrive quand même à la conclusion attendue, sans en avoir dévié le moins du monde. Bref, la pertinence de la cause défendue par ce film ne peut faire oublier la médiocrité du scénario.

Pendant une petite heure, Le Temps de l’Aventure représente lui aussi une vraie leçon de cinéma. Le thème du cours : comment raconter une histoire rien qu’en filmant les personnages, leurs expressions et leurs regards ? Une démonstration magistrale de la manière dont l’image joue par elle-même un rôle central dans le 7ème art, au-delà du scénario et des dialogues qui peuvent se décliner au théâtre ou dans un livre. Mais jamais le film ne devient purement contemplatif (il y a bien des dialogues, je vous rassure), car cette splendide mise en scène contribue au contraire à créer une vraie tension narrative et un vrai suspense.

letempsdelaventureafficheLa dernière partie de Le Temps de l’Aventure est par contre plus délicate. Une fois que les amants ont consommé, il est vrai que Jérôme Bonnell a quelque peu épuisé son sujet. Alors il meuble jusqu’à atteindre une durée de long métrage. Il nous offre notamment une scène chez la sœur de l’héroïne très drôle, mais dont on se demande ce qu’elle vient faire là et quel est le rapport avec le sujet. L’intensité retombe donc un peu, mais jamais on ne s’ennuie car la tension née auparavant ne disparaît jamais complètement jusqu’à un dénouement qui reste incertain jusqu’au bout.

Et puis, Le Temps de l’Aventure constitue une occasion d’admirer tout le talent d’Emmanuelle Devos. Rien que pour ça, passer 105 minutes dans une salle obscure se justifie pleinement tant son talent et sa justesse sont époustouflants.

LES NOTES :
Promised Land : 9/20
Le Temps de l’Aventure : 13/20

PROMISED LAND
Fiche technique :
Production : Focus Features, Imagenation Abu Dhabi, Participant Media, Pearl Street Films
Distribution : Mars distribution
Réalisation : Gus Van Sant
Scénario : Matt Damon, John Krasinski, d’après une histoire de Dave Eggers
Montage : Billy Rich
Photo : Linus Sandgren
Décors : Daniel B. Clancy
Musique : Danny Elfman
Durée : 106 mn

Casting :
Matt Damon : Steve Butler
Frances McDormand : Sue Thomason
Rosemarie DeWitt : Alice
John Karisnski : Dustin Noble
Hal Holbrook : Frank Yates
Lucas Black : Paul Geary
Scott McNairy : Jeff Dennons

LE TEMPS DE L’AVENTURE
Fiche technique :
Réalisation : Jérôme Bonnell
Scénario : Jérôme Bonnell
Photographie : Pascal Lagriffoul
Son : Laurent Benaïm, Julie Brenta, Emmanuel Croset
Montage : Julie Dupré
Musique : Antonio Vivaldi, Giuseppe Verdi
Décors : Anne Bachala
Costumes : Carole Gérard
Producteur : Édouard Weil
Durée : 105 minutes

Casting :
Emmanuelle Devos : Alix
Gabriel Byrne : L’homme
Gilles Privat : Rodolphe
Aurélia Petit : Diane
Laurent Capelluto : Olivier
Françoise Lebrun : La mère (voix)
Denis Ménochet : Antoine (voix)
Sébastien Pouderoux : Jeune homme casting
Olivier Broche : L’administrateur de la troupe

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