ILS SONT ENCORE LA !

hooligansLe fléau du hooliganisme s’est douloureusement rappelé au bon souvenir du Paris Saint-Germain hier soir, apportant une nouvelle preuve que ne plus voir un problème ne signifie pas forcément qu’il ait disparu. Le spectacle des incidents d’hier soir avait quelque chose de surréaliste, mais apparaît presque inévitable avec le recul.

Comment avait-on pu imaginer une seule seconde que les anciens ultras les plus violents ne seraient pas là pour en découdre avec une autorité qui les persécute d’après leurs délires ? Il suffit de voir combien d’autocollants ou d’affiches signés par eux continuent d’être apposés régulièrement partout en Ile de France pour voir qu’ils sont encore très organisés. Et comment pouvait-on ne pas se douter que viendraient se joindre à eux un nombre important de fouteurs de merde professionnels ? Les organisateurs et la préfecture ont fait preuve d’une légèreté coupable. Malheureusement, ce n’est pas la première fois qu’une telle attitude est à déplorer dans ce dossier et ce depuis trente ans.

Pendant un peu plus de vingt ans, on a laissé certaines tribunes du Parc des Princes être contrôlées par des groupes violents et souvent néonazis. Malheureusement, les groupes rivaux, même antiracistes, ont souvent largement contribué à l’affrontement et l’escalade dans la violence. Comment a-t-on pu accepter cela ? Qui n’a pas su prendre ses responsabilités le moment venu ?

On peut déjà accuser le club. Si Francis Borelli et Michel Denisot ont réussi à juguler la violence, c’est parce qu’ils avaient acheté une forme de paix sociale, mais n’ont jamais vraiment cherché à chasser les indésirables du Parc des Princes. Du moment qu’ils restaient un minimum discrets, ils étaient tolérés. Cela a duré près de 15 ans et a créé dans l’esprit des plus radicaux un sentiment d’impunité. Tout s’est dégradé ensuite, sous la Présidence de Laurent Perpère notamment, jusqu’à la mort tragique d’un supporter qui a amené Robin Leproux à prendre les mesures radicales qui ont chassé les ultras du Parc des Princes. Une punition collective, alors que les indésirables ne formaient qu’une minorité particulièrement visible et active, mais qui s’est révélée particulièrement efficace. Le prix fut lourd à payer pour le club, avec une affluence qui a brutalement chuté, avant que l’arrivée des Qatari et les résultats qui ont suivi remplissent à nouveau le Parc.

Le club peut donc être considéré comme coupable et victime. Jusqu’à preuve du contraire, c’est lui seul qui a fait le nécessaire pour pacifier son stade. Le législateur aura mis des décennies à créer les outils juridiques (interdiction de stade) adéquates pour l’y aider, alors que l’exemple anglais permettait de savoir facilement ce qui se révélait efficace. La puissance publique a donc elle aussi largement failli et n’aurait jamais dû accepter de voir pendant de si longues années des symboles nazis dans les tribunes du Parc.

Il faudra plusieurs années, voire des décennies pour que le PSG ne traîne plus derrière lui ce boulet qui peut lui revenir dans la figure à tout moment. La violence, la haine et la bêtise trouvent toujours des moyens de s’exprimer. Pendant près de 20 ans, certains ont pu s’y adonner à travers le club. Aujourd’hui, privés de cette possibilité, ils accumulent une frustration qui a éclaté au grand jour de manière dramatique hier soir, relayée il est vrai par d’autres qui trouveront toujours une bonne excuse pour faire dégénérer ce genre de rassemblement.

Le PSG a toujours souffert d’un problème d’image. On sait qu’il ne pourra l’améliorer que par des résultats. Mais à Paris, rien n’est jamais simple et on a eu la preuve hier soir que cela ne sera même pas suffisant.  

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