Je vais une nouvelle fois vous parler de films que je n’avais pas l’intention d’aller voir dans un premier temps avant de me faire influencer par les échos positifs. Et comme souvent, j’en sors plutôt satisfait d’être aussi faible. Tout d’abord, Les Gamins, comédie sympathique avec Max Boubil et Alain Chabat, qui traite de la crise de la cinquantaine quand on a cinquante ans et de la difficulté de s’engager quand on en a 25 de moins.
Le duo fonctionne plutôt bien, les acteurs s’éclatent et ça se voit. Les Gamins provoque à de nombreuses reprises de vrais éclats de rire francs et massifs. Bon, le soucis est qu’entre deux, le film souffre parfois de longs moments de faiblesses. Le propos n’est pas non plus hyper novateur, ni vraiment surprenant, il sert juste de prétexte à de multiples situations plus ou moins attendues. On passe tout de même un bon moment, les zygomatiques détendus, mais le film fera le même effet lors d’un passage à la télévision, un soir de pluie.
Par contre, j’aurais été très malheureux d’avoir raté La Cage Dorée. Certes, si je n’avais pas été le voir, je ne saurais pas ce que j’aurais raté, donc je ne serais pas si malheureux que ça, mais ceci est un autre problème. J’avais plus qu’adoré les Femmes du Sixième Etage, le précédent film de Philippe Le Guay et la bande-annonce m’avait vraiment donné l’impression d’une sorte de remake, histoire de surfer sur son succès précédent. Il n’en est rien, les deux films sont assez différents, tout en partageant bien des qualités.
Bien sûr, la Cage Doré nous parle encore de la manière dont sont traités les employés issus de l’immigration du sud de l’Europe, ici les concierges et maçons portugais. Une nouvelle comédie sociale et humaniste, mais qui fonctionne une nouvelle fois à merveille. Il y a quelque chose d’incroyablement enthousiasmant et euphorisant dans le cinéma de Philippe le Guay. Le film s’est conclu sous les applaudissements de la salle et beaucoup sont restés pour suivre le générique, qui ne propose pourtant que quelques images des personnages, jusqu’au bout. On sort de ce film le cœur léger et plein d’optimisme.
La grande différence avec Les Femmes Sixième Etage repose peut-être sur l’absence d’un Fabrice Lucchini. Il lui manque du coup peut-être la présence d’un pur génie à l’écran. Mais d’un autre côté, l’attention ne se focalise plus autour d’un seul acteur emblématique et nous permet d’apprécier pleinement l’ensemble du casting et cette galerie de personnages remarquable. Cela constitue incontestablement la grande force de la Cage Dorée.
Avec la Cage Dorée, Philippe le Guay arrive une nouvelle fois à nous divertir et même rire aux éclats parfois, tout en nous livrant un message humaniste dont la profondeur n’a rien à envier avec celle d’œuvres se prenant bien plus au sérieux.