Faire un film centré sur l’Holocauste n’est jamais facile. Alors faire un film centré sur une polémique autour de l’Holocauste semble encore plus compliqué. C’est pourtant le pari réussi de Hannah Arendt, qui nous plonge au cœur de la controverse violente provoquée par les articles écrits par la philosophe à propos du procès d’Adolf Eichman en 1961 et sa théorie sur « la Banalité du Mal ».
Il est conseillé de se renseigner un minimum sur les éléments historiques qui sous-tendent ce film avant d’aller le voir. Personnellement, si je ne connaissais Hannah Arendt que de nom, je connaissais bien les circonstances du procès d’Adolf Eichman pour avoir vu deux documentaires à ce propos (où on avait du parler de la controverse en question, mais cela ne m’avait pas plus marqué que ça). Le propos reste clair, mais il porte tout de même sur un point très précis, il est donc bon d’en savoir un peu plus sur le contexte général.
Hannah Arendt n’est donc pas un biopic, mais un moment bien précis de la vie de la philosophe. Le scénario a donc un début et une fin et arrive à créer une certaine tension narrative. Il ne s’agit pas d’un documentaire, mais d’un récit qui dresse le portrait d’un personnage historique mais à travers ses actions, non de manière purement descriptive. Tous ceux qui s’intéressent aux débats d’idée quels qu’ils soient seront passionnés par ce film qui nous en apprend beaucoup, sans jamais nous ennuyer.
On soulignera la qualité de l’interprétation de Barbara Sukova qui incarne littéralement son personnage. On sait bien que les rôles de personnages célèbres donnent toujours lieu à un déluge de superlatifs (et souvent un Oscar), mais ne sachant pas bien à quoi ressemble l’Hannah Arendt historique, je me suis contenté d’admirer le travail de l’actrice.
La NOTE : 13/20